30 juin 2008

Cerisy Bernard Vargaftig

Plusieurs membres de Polart participeront au colloque de Cerisy
sur l'oeuvre du poète Bernard Vargaftig. En voici le programme dont vous trouverez le détail ici :
http://www.ccic-cerisy.asso.fr/bernardvargaftig08.html


DU MERCREDI 2 JUILLET (19 H) AU MERCREDI 9 JUILLET (14 H) 2008


AVEC LES POÈMES DE BERNARD VARGAFTIG,

L'ÉNIGME DU VIVANT

DIRECTION : Béatrice BONHOMME, Serge MARTIN, Jacques MOULIN

Avec la participation de Bernard VARGAFTIG
ARGUMENT :

Bernard Vargaftig, né en 1934, est, de livre en livre depuis le milieu des années 60, l'auteur d'une œuvre importante empreinte d'une profonde unité. Chaque livre y est un poème qui travaille jusque dans l’infime détail vers et proses, du titre au sommaire, de la composition d’ensemble aux syllabes et silences. Et l’ensemble de l’œuvre fait un poème continu. De l'espace à la vitesse, de l'oubli à la mémoire, de la nudité au dénuement, de la chute au tremblement, de l'effacement à la durée, si la mémoire y est active, l'enfance y est toujours un devenir en mouvement, l’amour un renversement inouï, l’histoire un infini récitatif de vivants. Le poème y produit un incessant vertige, un questionnement continuel quant à l'identité, à l’invention d’un espace et d’un temps à hauteur d’une subjectivation toujours inédite. Il fait le renversement que l'auteur appelle "la stupeur de vivre" comme un élan vers l'altérité la plus forte.

Des moments de l'enfance de l'auteur (qui a vécu, entre 1940 et 1944, la persécution antisémite) apparaissent de façon explicite dans ses proses et dans ses poèmes sous forme d'images et d'oubli effacés. Les chercheurs et amis présents viendront témoigner de ce que cette expérience toujours vive pour que le langage soit ce qu’il y a de plus vivant ouvre significativement à toutes les expériences qui mêlent corps et langage au cœur du poème, et à quel point une telle œuvre peut faire vivre pour inventer chaque jour nos relations dans et par le langage.
CALENDRIER PROVISOIRE :

Mercredi 2 juillet
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Jeudi 3 juillet
Matin:
Paysages, mouvements et rythmes (Présidence: Béatrice BONHOMME)
Régis LEFORT: Bernard Vargaftig: ramasser un caillou, toucher le déferlement d'un feuillage. Le silence, le même

Après-midi:
Paysages, mouvements et rythmes (Présidence: Serge MARTIN)
Jacques MOULIN: Autour du mot falaise dans la poésie de Bernard Vargaftig

Soirée:
Lecture de Christian HUBIN présentée par Serge MARTIN


Vendredi 4 juillet
Matin:
Formations et déformations (Présidence: Jacques MOULIN)
Michaël BISHOP: Dire le non-savoir, pourquoi et comment
Béatrice BONHOMME: Bernard Vargaftig ou le hiatus d'un intervalle

Après-midi:
Relations
Serge MARTIN: Le poème: l’appel
Pascal MAILLARD: Le poème et l’image

Soirée:
Lecture des poètes présents


Samedi 5 juillet
Matin:
REPOS

Après-midi:
Paysages, mouvements et rythmes (Présidence: Antonio DOMINGUEZ REY)
Eric DAZZAN: L'espace de l'apparaître dans l'œuvre de Bernard Vargaftig: entre mots, souvenirs et silence
Christian HUBIN: Le vacillement. Où la parole (se) dé-constitue

Soirée:
Lecture de Sarah JALABERT & Charles GONZALES présentée par Arlette ALBERT-BIROT


Dimanche 6 juillet
Matin:
Espaces et Temporalités (Présidence: Gisèle SAPIRO)
Philippe GROSOS: La collusion des temps
Laurent MOUREY: Bernard Vargafig, l'exactitude du poème

Après-midi:
Espaces et Temporalités (Présidence: Philippe GROSOS)
Antonio DOMINGUEZ REY: Le dire qui se dit sens dessus dessous

Soirée:
"Dans les jardins de mon père", film réalisé par Valérie MINETTO et écrit par Cécile VARGAFTIG, présenté par Pascal MAILLARD


Lundi 7 juillet
Matin:
Formations et déformations (Présidence: Michaël BISHOP)
Philippe PAÏNI: Le corps du silence ou une érotique de la voix dans Distance nue
Arnaud BEAUJEU: Vers une mystique du mouvement: paysage de la chute et de l'élan dans Comme respirer

Après-midi:
Relations
Claire & François POULAIN
Marc-André BROUILLETTE: Les inscriptions de la parole dans la prose de Bernard Vargaftig


Mardi 8 juillet
Matin:
Identités et déchirures (Présidence: Marc-André BROUILLETTE)
Gisèle SAPIRO: Identité et mémoire dans l’œuvre de Bernard Vargaftig

Après-midi:
Lecture de Anne SEGAL & Bruno GRÉGOIRE présentée par Michaël BISHOP


Mercredi 9 juillet
Matin:
Synthèse et discussion libre

Après-midi:
DÉPART DES PARTICIPANTS

Evénéments internationaux / langues et cultures - présidence française de l'UE

Au moins deux parmi les manifestations prévues en liaison avec la présidence française de l'Union européenne entamée à la date du 1er juillet :

1. la tenue d'Etats généraux du multilinguisme, à dimension européenne, qui aura lieu à la Sorbonne le 26 septembre 2008 (date qui correspond aussi avec la "Journée européenne des langues"), organisée à la fois par les ministères de la Culture et de la communication, des Affaires étrangères, et de l'Education nationale. Le Commissaire européen chargé du multilinguisme, Léonard Orban, y présentera son plan d'action pour la période 2008-2010.

2. par ailleurs, se tiendra à partir de la même date le 21ème "European Meeting of Cultural Journals", dont je vous transmets la présentation :

As previously announced, the 21st European Meeting of Cultural Journals will take place in Paris, 26–29 September.


This year's meeting is organized by the European network of cultural journals, Eurozine, and its French partners Sens Public, Multitudes and Esprit, in cooperation with Ent'revues. The conference is part of the "Saison culturelle" of the French EU presidency 2008 and will take
place in the Cité nationale de l'histoire de l'immigration.

More than 100 editors and intellectuals from Europe's leading cultural journals will participate
in this event, and the programme includes seminars and debates as well as an exhibition displaying journals from more than 30 countries.

Under the heading crosswords X mots croisés, the conference will explore multilingualism in Europe and its relation to critical publishing against the backdrop of media transformation and the consolidation of network structures. Confirmed keynote speakers and panellists include Jorge Semprún, Eduard Glissant, Geert Lovink, Abram de Swaan, Ruth Wodak, Clarisse
Herrenschmidt, and Barbara Cassin.

Carl Henrik Fredriksson
Editor in Chief, Eurozine--

20 juin 2008

A lire - visage des conflits autour des Lettres-SHS

Après le succès du blocage du processus de découpe du CNRS hier - et après (ou au milieu d') une période très troublée dans tous les fronts de la vie de l'établissement, qui doit faire face aux attaques politiques qu'on sait contre l'institution sociale de la recherche publique : une prise de position d'Antoine Compagnon dans Le Monde daté du samedi 21 juin, intitulé "Les sciences humaines entre universités et CNRS. Le plaidoyer en faveur du statu quo serait plus convaincant s'il servait l'excellence scientifique". Ces lignes de front sont à savoir et à faire savoir.


Les sciences humaines entre universités et CNRS, par Antoine Compagnon
LE MONDE 20.06.08 14h09 • Mis à jour le 20.06.08 14h09

Le gouvernement prépare la transformation du CNRS en un nombre restreint d'instituts nationaux spécialisés : deux instituts existent déjà (physique nucléaire et des particules, sciences de l'Univers) ; plusieurs seraient créés (mathématiques et interfaces, physique et nanosciences, chimie, sciences de l'ingénieur, écologie et biodiversité). Les sciences humaines et sociales (SHS) doivent-elles rester au CNRS pour y former elles aussi un institut, ou bien rejoindre les universités ?

La France doit-elle continuer de distinguer dans les SHS deux types de personnels, sans grande mobilité entre eux, depuis le recrutement vers l'âge de 30 ans jusqu'au départ à la retraite : les chercheurs statutaires à plein temps et les enseignants-chercheurs, lesquels consacrent en principe la moitié de leurs activités à la recherche ? Rien n'est moins sûr.

Je ne me prononcerai pas sur les sciences dures, encore que, dans les pays comparables à la France, on ait d'excellentes sciences non seulement humaines et sociales, mais aussi naturelles et exactes, sans chercheurs recrutés à vie. Mais les Etats-Unis eux-mêmes, dans certaines disciplines de haute technologie, disposent de grands laboratoires publics ou privés - Brookhaven, Bell Labs - où travaillent des chercheurs à plein temps, mais en général sans y faire toute leur carrière.

Dans la plupart des pays étrangers, le va-et-vient est permanent entre l'enseignement et la recherche, entre plus ou moins d'enseignement et plus ou moins de recherche, entre des périodes de recherche intégrale et des périodes de recherche mêlée d'enseignement. La formule française, qui reste conforme à celle des anciennes académies du bloc soviétique, est-elle meilleure ?

On n'a pas les mêmes projets, priorités ni besoins tout au long d'une vie de chercheur. Durant certaines phases, il est indispensable, ou du moins très avantageux, de pouvoir disposer de 100 % de son temps pour la recherche, mais à d'autres époques, l'enseignement relaie et relance la recherche. Les carrières seraient plus productives si elles permettaient d'adapter, à un moment donné et surtout au cours des années, l'équilibre entre l'enseignement et la recherche en fonction de l'état des projets individuels ou collectifs, et de leurs exigences.

Un argument souvent avancé en faveur du maintien des SHS au CNRS est la survie de certaines disciplines rares - comme les langues anciennes, bientôt peut-être la littérature française du Moyen Age ou de la Renaissance -, que les universités laisseraient dépérir si elles leur étaient confiées. L'argument est peu convaincant. D'une part, auprès des universités, de vénérables institutions comme l'Ecole pratique des hautes études (EPHE) abritent elles aussi les matières érudites. De l'autre, ces disciplines ne se portent pas plus mal dans les pays sans CNRS : leur présence à l'avant-garde de l'enseignement et de la recherche est une condition indispensable à l'existence d'une université digne de ce nom, et ces savoirs gratuits mais précieux sont souvent mieux protégés par les scientifiques, médecins ou mathématiciens humanistes, que par les praticiens radicaux des sciences sociales.


CLIENTÉLISME


Un seul argument serait déterminant en faveur du maintien des SHS au CNRS : si les recrutements y étaient meilleurs que dans les universités, moins affectés par le clientélisme, plus soucieux de l'excellence scientifique. Or ce n'est pas le cas, comme le dernier concours vient encore de l'illustrer. On nous vante l'évaluation quantitative, la bibliométrie, la traçabilité, les facteurs d'impact, les indices g ou h, mais, en SHS, la direction scientifique du CNRS ne respecte pas les propositions des jurys qui ont étudié les dossiers, auditionné les candidats et voté à bulletin secret. Elle n'hésite pas à déclasser les admissibles sans explication pour placer des proches. Au moment d'une réforme, le CNRS compromet ainsi sa légitimité.

La recherche en SHS serait mieux servie par des recrutements conjoints dans les universités et par un jury national accordant des décharges totales ou partielles d'enseignement pour une durée déterminée, par exemple cinq ans, éventuellement renouvelable en fonction d'un projet de recherche individuel ou collectif et de l'évaluation des résultats passés. Là où de lourdes infrastructures sont mobilisées, comme en archéologie, dans les instituts français à l'étranger (tels Rome, Athènes ou Le Caire), ou à l'ex-Institut national de la langue française de Nancy (Inalf), il est probable que les chercheurs resteraient plus longtemps à demeure.

En fin de carrière, on pourrait sans doute constater que certains surdoués - tels les lauréats de ces "genius awards", comme on appelle les MacArthur Fellowships aux Etats-Unis - auraient fait presque exclusivement de la recherche et peu d'enseignement, mais cela n'aurait pas été décidé une fois pour toutes à 30 ans, et la plupart d'entre nous auraient alterné entre des cycles de recherche plus intense et des intervalles d'enseignement plus consistant. Le conseil d'administration du CNRS, qui doit aborder la réorganisation de l'organisme à l'horizon 2020, devrait proposer une nouvelle coordination entre recherche et enseignement dans les SHS et en finir avec la bifurcation inaugurale des carrières.

----------
Antoine Compagnon est professeur de littérature française au Collège de France.

*

Intéressant encore : les commentaires postés sur le site web du Monde - recueillis à 19h30 le vendredi 20 :

walsdorf
20.06.08 18h28
En SHS, je ne juge que ce champ, je ne vois pas non plus de différence qualitative entre les publications signées par les enseignants-chercheurs et ceux signées par les seuls chercheurs. Qu'on m'explique donc pourquoi il faudrait pérenniser cette France à deux vitesses (celle au contact des étudiants et celle qui ne l'est pas) qui est une insulte au principe d'égalité auquel, je crois, nous sommes tous attachés. Ou alors cesser d'avoir des exigences scientifiques vis à vis des universitaires!

walsdorf
20.06.08 18h23
Magnifique article! Comme professeur d'université (SHS), j'ai toujours été choqué de voir un tiers état se coltinant les amphis, les corrections de copies, la préparation des cours, l'encadrement des étudiants et maintenant le suivi des carrières quand, au même moment, les rentiers du CNRS s'évitaient ce type de servitudes. Pour un statut commun, le nôtre! A bas les privilèges! Quand on entend les rentiers de Sauvons la recherche, on sait qu'il n'y aura jamais de nuit du 45 août.

PrometheeFeu
20.06.08 17h50
@Michel R: Je vous conseil de jeter un coup d'œil a la liste des gagnants des prix Nobel d'économie par exemple et de regarder qui a finance leurs recherches. Il s'agit dans la plus part des cas d'universités privées qui dans certains cas se sont contente de les couvrir d'or sans rien leur demander d'autre que d'exister au sein de leur murs et si possible de réfléchir. Pas vraiment la même chose que ce qui se passe en France.

L'observateur
20.06.08 17h07
Tout à fait d'accord avec ce point de vue et ces propositions, qui pourraient très bien s'appliquer aux sciences dures également. Ils faut également rappeler que c'est en mathématiques que le ratio chercheurs statutaires/enseignants-chercheurs est le plus faible en France, ce qui n'empêche pas cette discipline d'être une des plus performantes au plan mondial. Comme quoi on peut faire de la bonne science sans être nécessairement chercheur à vie...

j6b
20.06.08 17h01
Mes collègues manient souvent la langue de bois des "syndicats" (non au démantèlement, etc.), car ils sont de gôche, et surtout veulent éviter les insultes habituelles (voir ce forum, où un partisan d'une réforme ne peut être qu'un vendu), mais tous ceux et toutes celles qui exercent des responsabilités souhaitent in petto une réorganisation simplificatrice, qui est heureusement en marche.

désespérant...
20.06.08 17h00
Proposition paradoxale qui en dit long sur le mépris du travail d'enseignement (et partant des étudiants !). Les chercheurs brillants et novateurs seraient ainsi dispensés de former nos futures têtes pensantes, lesquelles devraient se contenter des chercheurs les plus médiocres. Et plus on est médiocre, plus on forme la jeunesse dans ce système. Vous pensez réellement que cela améliorerait la situation de l'enseignement supérieur ?

j6b
20.06.08 16h52
Merci et bravo à Antoine Compagnon. SHS ou pas, la distinction entre "deux types de personnels, sans grande mobilité entre eux, depuis le recrutement vers l'âge de 30 ans jusqu'au départ à la retraite : les chercheurs statutaires à plein temps et les enseignants-chercheurs" est une stupidité. Dans mon laboratoire d'informatique (200 personnes) il y a trois types de personnels (Université, CNRS, INRIA), trois types de recrutement, trois budgets !

millicurie
20.06.08 15h38
Le CNRS est une corporation fermée avec des idées à l'avenant. Il tire l'essentiel de ses novations d'une copie discrète de ce qui se fait ailleurs, surtout en Amérique du Nord. Choisir d'être fonctionnaire est une voie honorable. La recherche en est une autre. Tuer la recherche comme le fait "Sauvons la recherche" relève d'une forme aiguë d'hypocrisie qui remonte à la domination stalinienne exercée sur l'organisme. Ajouter le bonapartisme sur cet édifice et vous obtenez le mélange actuel.

GILBERT D.
20.06.08 15h16
Bravo ! la fermeté de cette position m'enchante. Bien sûr, il y a quelque chose de symbolique et de désagréable dans l'éviction des SHS hors du CNRS. Mais dès qu'on regarde la réalité, on est souvent amené à penser que le CNRS, dans les sciences humaines, est une forme de confiscation de ressources et constitue bien plus une nuisance pour les universitaires, qu'il prive d'une flexibilité.

Europekipete
20.06.08 15h12
Pour une fois une intervention intelligente sur le sujet. On desesperait.

MICHEL R.
20.06.08 14h44
Ah, que les modèles théoriques sont bienvenus lorsqu'il s'agit de passer sous silence que l'essentiel de la proposition gouvernementale consiste à donner moins de moyens à l'institution, quelle qu'elle soit ! Les SHS n'ont qu'à se débrouiller avec ce que le privé leur accordera, chichement, et leur imposera en échange en termes de thèmes. Pas besoin de s'interroger longtemps pour savoir pour qui roule le cher professeur. Il aura sans doute les récompenses qu'il mérite.

18 juin 2008

Est-ce la fin du Département des langues et cultures minorisées à Paris 8 ?

Il me semble que l'information est non négligeable, encore une régression à signaler. L'UFR des langues de Paris 8 semble envisager pour la rentrée 2008-2009 la fermeture du secrétariat du Département des langues et cultures minorisées et la "création" du CLTD (Centre de Langues Toutes Disciplines ) où seraient dispensés les cours de langues pour non-spécialistes, comme des cours d'anglais pour des étudiants ne préparant pas une licence d'anglais mais une licence de cinéma ou de littérature. Spécialiste, non-spécialiste ? Un morcellement qui trouve sans doute beaucoup de bénéfices secondaires dans un état consenti du monde.
Le Département des Langues et cultures minorisées de Paris 8 où l'on enseigne le basque, le breton, le berbère, le nahuatl, l'occiten, le quechua, le tamoul, avec le projet de tenir ensemble la langue, la littérature, la culture, a déjà été plusieurs fois dans le passé menacé de disparaître. Il semble que cela recommence.

17 juin 2008

L'universel en question

Un gros colloque en septembre.

L'universel en question - Colloque européen organisé par l'université Paris 7 du 29 septembre au 3 octobre 2008 sous la responsabilité scientifique de François Jullien et Pierre Chartier. Ce colloque est ouvert à toute personne intéressée. Inscription gratuite et obligatoire

Programme Provisoire :
Lundi 29 septembre
10h00-12h30 Ouverture et présentation de la thématique
Guy COUSINEAU, président l'université Paris Diderot-Paris7
Christophe GIRARD, adjoint chargé de la culture à la Marie de Paris
Frédéric OGEE, vice-président chargé des Relations Internationales,
université Paris Diderot-Paris7
François JULLIEN, philosophie, sinologie, professeur à l'université
Paris Diderot-Paris7, membre de l'IUF , directeur de l'Institut de la
Pensée Contemporaine
Pierre CHARTIER, directeur adjoint de l'Institut de la Pensée
Contemporaine, université Paris Diderot-Paris7
14h30-17h00 « L'universel, exigence de la science et de la logique ? »
Dominique LECOURT, philosophie, épistémologie, professeur à
l'université Paris Diderot-Paris7, responsable du centre Georges
Canguilhem
Claude IMBERT, philosophie, ENS Ulm, Paris
Etienne KLEIN, physique, professeur à l'Ecole Centrale, directeur de
recherches au CEA
Philipe DESCOLA, anthropologie, professeur au Collège de France
18h00 Cocktail de bienvenue à l'université Paris-Diderot-Paris7
Mardi 30 septembre
9h30-17h00 « Construction et déconstruction de l'universel »
Marcel GAUCHET, sciences politiques, directeur d'études à l'EHESS,
directeur adjoint du Débat
Monique DAVID-MENARD, philosophie, psychanalyse, responsable
du centre d'Etudes du Vivant
Paul-Laurent ASSOUN, philosophie, psychanalyse, professeur à
l'université Paris Diderot-Paris7,
Philippe RAYNAUD, philosophie politique, professeur à l'université
Paris 2, membre de l'IUF
Paolo FABBRI, sémiologie, linguistique, professeur à l'université de
Venise
Arnold DAVIDSON, philosophie, professeur aux universités de Chicago
et de Pise
18h00 Réception au siège français de l'Université de Chicago
Mercredi 1er octobre
9h30-12h00 « L'universel à l'épreuve des cultures » (1ère partie)
Table ronde et réunion des étudiants Erasmus
14h30-17h00 Philippe D'IRIBARNE, gestion et politique, directeur d'études au CNRS
Florence DUPONT, langue et civilisation latines, professeur à l'Université
Paris Diderot-Paris7
Martin RUEFF, littérature, philosophie, université Paris Diderot-Paris7,
co-responsable du centre Roland Barthes
Roger-Pol DROIT, philosophie, directeur d'études au CNRS
18h00 Visite commentée de collections du Louvre en nocturne
Jeudi 2 octobre
9h30-14h00 « L'universel à l'épreuve des cultures » (2ème partie)
René LEVY, philosophie, directeur du centre d'études lévinassiennes
LE HUU KHOA, anthopologie de l'Asie du sud-est, professeur à
l'université de Lille III
Léon VANDERMEERSCH, sinologie, directeur d'études à l'EPHE
Gilles KEPEL, Islam, professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris
14h30 Visite guidée d'un Paris historique sur des thèmes européens
17h30 Promenade sur la Seine en bateaux mouches
19h30 Dîner de convivialité offert aux intervenants
Vendredi 3 octobre
9h30-17h « L'avenir de l'universel »
Bruno RACINE, président de la Bibliothèque Nationale de France
Bruno LATOUR, philosophie, directeur-adjoint à l'Institut d'Etudes
Politiques de Paris, membre de l'IUF
Frédéric OGEE, langue et civilisation britanniques, professeur à
l'Université Paris Diderot-Paris7
Julia KRISTEVA, littérature, sémiologie, psychanalyse, professeur à
l'Université Paris Diderot-Paris 7, membre de l'IUF, responsable du
centre Roland Barthes
Hubert VEDRINE, ancien ministre
François JULLIEN, philosophie, sinologie, professeur à l'Université
Paris Diderot-Paris7, membre de l'IUF, directeur de l'Institut de la
Pensée Contemporaine
18h00 Cocktail de clôture à la BNF

16 juin 2008

Précarité de l'enseignement



"Le Rectorat de Créteil, jamais en retard dans l'innovation pour développer la précarité et mettre en place les mesures les plus rétrogrades, organise dès maintenant le recrutement d'étudiants pour devenir vacataire en collège ou en lycée à la rentrée prochaine..."


(Information reçue par IB)

12 juin 2008

Lecture critique et critique de la lecture. Le Théâtre et le Livre de Mallarmé

Isabella Checcaglini soutiendra demain, vendredi 13 juin à 14h30, salle D301, Université Paris 8, sa thèse de Doctorat, "Lecture critique et critique de la lecture. Le Théâtre et le Livre de Mallarmé", qu'elle a préparée sous la direction de Gérard Dessons.

Financement des universités

A lire cet article de Libé portant sur un rapport du Sénat qui fait froid dans le dos :

"Un rapport préconise de financer les universités «sur des critères de performance»
Pour mesurer la performance, «le taux d’insertion professionnelle» et «le niveau de salaire» seraient pris en compte. Le ministère de l’Enseignement supérieur qualifie ce rapport du Sénat de «contribution importante».
AFP
LIBERATION.FR : mercredi 11 juin 2008
Encore un rapport qui va faire du bruit. Celui-ci, publié par le Sénat, préconise un système de répartition des moyens budgétaires de l’Etat aux universités s’appuyant «sur des critères de performance», notamment sur l’insertion professionnelle des étudiants. Interrogé, le ministère de l’Enseignement supérieur affirme que ce rapport est «une contribution importante» à la réflexion sur les universités.
Ce travail, mené par six sénateurs, dont les rapporteurs sont Philippe Adnot (NI, Aube) et Jean-Léonce Dupont (UC-UDF, Calvados), porte sur «la réforme de l’allocation des moyens par l’Etat aux universités», une réforme à laquelle l’Etat réfléchit en parallèle à la mise en oeuvre de la loi sur l’autonomie des universités.

Le groupe de travail du Sénat «soutient, sur la base des travaux engagés par le ministère (de l’Enseignement supérieur, ndlr), la mise en place d’un système de répartition couvrant les activités de formation et de recherche des établissements d’une part, en s’appuyant sur des critères de performance d’autre part», écrit-il.

L’actuel dispositif, dit «système San Rémo», en place depuis 1991-1992, est critiqué par de nombreux acteurs pour son caractère illisible, opaque et complexe. Dans ce système, la recherche faisait l’objet d’un financement à part. Le système préconisé par les sénateurs est dénommé «SYMPA: système de répartition des moyens à la performance et à l’activité». L’objectif est double, selon les sénateurs: «restaurer une plus grande équité entre les universités» et inciter «ces dernières à davantage d’efficience dans l’utilisation de leurs moyens».

Les sénateurs préconisent aussi «des marges de manoeuvres financières supplémentaires» pour pouvoir mettre en place ce nouveau modèle d’allocation. L’allocation globale dont bénéficient les universités dans le cadre de leur autonomie est de 8,5 milliards d’euros, rappellent-ils.

Parmi les critères à prendre en compte dans le nouveau modèle: «le taux d’insertion professionnelle à six mois et à trois ans» (en considérant aussi la poursuite d’études). «Le niveau de salaire ou le statut de cadre peuvent constituer des indicateurs pertinents», ajoutent-ils. Ce dernier point défavoriserait plus particulièrement les universités de Sciences humaines. Les auteurs suggèrent que ce critère soit mis en place en 2010 «pour des simulations» et en 2012 pour «une mise en oeuvre effective».

Une petite partie des crédits (1 à 2%) pourrait par ailleurs faire l’objet d’une «négociation» entre le ministère et l’université. Dans ce cadre, les rapporteurs plaident pour que soit reconnue l’amélioration de la gestion de l’université.


http://www.liberation.fr/actualite/societe/331398.FR.php
© Libération

10 juin 2008

Une plaquette de poésie

A noter la parution cette semaine : Bertrand Degott, A chaque pas, L'Arrière-Pays, 2008, 39 p.

Les Genres de travers

H. Scepi et D. Moncond’huy (dir.), Le Genre de travers, littérature et transgénéricité, actes du colloque de l’Université de Poitiers, équipe FORELL, 16, 17, 18 novembre 2006, La Licorne, n° 82, Presses universitaires de Rennes, 2008, 371 p.
Argument :
"Les genres ont longtemps été perçus comme des catégories classificatoires fortement dépendantes d'un principe hiérarchique. Si, à certaines époques, le discours sur les genres et la théorie qui en découlait ont pu s'articuler sur des valeurs d'ordre et des normes réputées intangibles parce que fondées en raison, la réalité des pratiques et des oeuvres littéraires est tout autre. De l'Antiquité à la période contemporaine, l'expérience des genres a en effet suscité des déplacements et des transformations qui ont non seulement contribué à redéfinir l'usage et l'approche des formes littéraires en termes de dynamique ou d'interaction, mais aussi conduit à repenser la notion même de généricité. Le propos de ce volume collectif est de cerner, sans exclusive théorique ou réduction arbitraire aux problématiques de la "modernité", les opérations esthétiques, herméneutiques ou cognitives qu'implique une lecture transversale des genres et de la généricité. Le "genre de travers" fonde ainsi la transgénéricité comme mode d'intelligibilité privilégié des oeuvres littéraires et traversée réflexives de la littérature."
Contributeurs :
Alain Bègue, Arnaud Bernadet, Michel Briand, Brigitte Buffard-Moret, Catherine Coquio, Jacqueline Dangel, Jean-Yves Debreuille, Fernand Delarue, Pascal Durand, Camille Esmein-Sarrazin, Patricia Gauthier, Jean Goldzink, Emmanuelle Hay, Romain Jobez, Isabelle Jouteur, Pierre Loubier, Bénédicte Louvat-Molozay, Daniel Moncond'huy, Dominique Rabaté, Henri Scepi, Domique Vaugeois et Luc Vigier.

rencontres franco-américaines "linguistique et littérature"

RENCONTRES FRAN CO-AMÉRICAINES
« LINGUISTIQUE ET LITTÉRATURE »
18 ET 19 JUIN 2008 (14h00-18h30)
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE — SALLE DES RÉSISTANTS
Dans le cadre du programme « Linguistics and the Arts of Language », soutenu par la fondation
France-Berkeley, deux après-midi de débats sont proposées les 18 et 19 juin à l’École normale
supérieure (45 rue d’Ulm, Paris 5e, salle des Résistants). Il s’agira, autour d’interventions très
brèves, de mesurer la convergence ou l’écart des approches françaises et américaines dans
l’analyse linguistique des textes littéraires.
L’après-midi du 18 juin sera consacrée à des réflexions théoriques avec trois problématiques
principales : la comparaison entre les approches continentales et anglo-saxonnes dans l’analyse
linguistique de la littérature ; la place de la notion d’« énonciation » dans l’analyse des textes
littéraires (la notion, omniprésente en France, étant fort peu utilisée aux États-Unis) ; les champs
à ouvrir ou rouvrir (nous nous intéresserons, par exemple, au retour des problématiques
philologiques en stylistique, à la place des acquis cognitivistes, à l’état de la stylistique
comparée…).
L’après-midi du 19 juin sera plus précisément centrée sur les textes en vers, autour de trois axes
de réflexion : la situation des théories du vers en Europe et aux États-Unis ; les approches non
métriques des textes versifiés et leur articulation aux analyses métriques ; les objets à étudier ou à
reprendre (et, parmi eux, la question du transfert des modèles métriques ou celle de la métrique
comparée).
Chaque participant interviendra dans sa propre langue, y compris lors des débats, qui ont
vocation à rester libres et informels.
Ces rencontres sont ouvertes à tous. Les doctorants et futurs doctorants intéressés par l’analyse
linguistique des textes littéraires y sont particulièrement bienvenus.
Organisateurs :
A nn BANFIELD (UC, Berkeley) et Gilles PHILIPPE (Grenoble III / IUF / ITEM)
Comité scientifique :
Kristin HANSON (UC, Berkeley) Sylvie PATRON (Paris VII), Julien PIAT (Grenoble III), Thelma
S OWLEY (Paris VIII).
Contact :
gilles.philippe@ens.fr

RENCONTRES FRAN CO-AMÉRICAINES
« LINGUISTIQUE ET LITTÉRATURE »
18 ET 19 JUIN 2008 (14h00-18h30)
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE — SALLE DES RÉSISTANTS
18 juin — 14h00-18h30
Présidents : Jean-Michel Adam (Lausanne [sous réserve]) et Ann Banfield (UC,
Berkeley)
Ann BANFIELD (UC, Berkeley) : Paramètres et paradigmes. Quelques réflexions sur l’analyse linguistique de
la littérature en France et aux Etats-Unis
Robert KAWASHIMA (U. Florida, Gainesville) : Theory vs. Taxonomy in Linguistic Approaches to
Narrative
Claire BADIOU-MONFERRAN (Paris IV) : L’hypothèse non-communicationnelle du récit de fiction à l’épreuve
des textes d’Ancien régime
Zachary GORDON (UC, Berkeley), The Syntax of Integrated Direct Style
Dominique MAINGUENEAU (Paris XII / IUF) : Situer l’analyse du discours littéraire
Delphine DENIS (Paris IV) : Que faire de la philologie ?
Anne HERSCHBERG-PIERROT (Paris VIII, ITEM) : Stylistique, génétique et polyphonie
Sabine PÉTILLON (ITEM) : Processus scripturaires : questions de profils
Georges MOLINIÉ (Paris IV) : Quid de la beauté de la langue ?
19 juin — 14h00-18h30
Présidents : Kristin Hanson (UC, Berkeley) et Michel Murat (Paris IV / ENS)
Jean-Michel GOUVARD (Bordeaux III) : Questions de métrique générale
Kristin HANSON (UC, Berkeley) : Prosodic Universals in Metrical Borrowing
Jeremy ECKE (UC, Berkeley) : Miscellany and Macaronic Meters : Alliterative Appropriation of French
Poetic Form
Jacqueline GUÉRON (Paris III) : Grammaire et métrique
Sandrine BÉDOURET (Pau) : Du concept de nombre oratoire à celui de rythme
Olivier HALÉVY (Grenoble III) : Le vers comme forme symbolique ? L’exemple de la Renaissance française
Michel MURAT (Paris IV / ENS) : Y a-t-il une métrique du vers libre ?
Jean-Pierre BOBILLOT (Grenoble III) : De la poétique des vers à la médiopoétique. Pour une perspective
historique et matérialiste

Guerre contre la recherche - mobilisation le 19 juin

Je copie ci-dessous l'appel syndical à la mobilisation contre le démantèlement du CNRS, qui vient de repartir d'un nouveau mouvement de découpe - appel à la mobilisation le 19 juin, date du CA qui doit entériner la reconfiguration éclatée :

Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique
CNRS – INSERM – INRIA – IRD – INED – INRETS - INRP

Communiqué du SNTRS-CGT

Le 19 juin se tiendra le conseil d'administration du CNRS qui doit entériner la reforme exigée par le gouvernement. Vendredi 6 juin, nous avons reçu le «Point d'étape de la politique du CNRS sur les Instituts nationaux du CNRS » et la nouvelle version du schéma stratégique.

Le premier texte montre que la direction du CNRS a fini par accepter les orientations fixées par Valérie Pécresse dans son article au journal le Monde du 21 mai 2008, et qu’elle s‘oriente vers le démantèlement rapide du CNRS.

Le CNRS sera découpé en 6 instituts :
- l'Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules (IN2P3) - l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU)
- l’Institut National des Mathématiques et de leurs Interfaces (INMI)
- l’Institut National de Physique et Nanosciences (INPN).
- l’Institut National de Chimie (INC).
- l’Institut National d’Ecologie et Biodiversité (INE)

Les sciences de la vie, l’informatique et les sciences humaines et sociales sont soumis à des régimes spécifiques.
● Les sciences de la vie, seront constituées en un département qui ne sera qu’une partie d’un ensemble incluant l’INSERM, l’INRA et le CEA. La coordination des sciences du vivant sera installée à l’Inserm. La recherche biomédicale (Inserm, CNRS, CEA) sera pilotée par les huit instituts ce l’Inserm. Le fait de ne pas avoir confié le leadership au CNRS qui couvre l’ensemble de la biologie indique la volonté d’orienter une grande partie des sciences du vivant vers les applications thérapeutiques. Pour l’aspect de la biologie liée à l’agronomie, on ne connaît pas encore les modalités de l’organisation. L’avenir définitif de ce département sera fixé fin 2008 au moment de la signature du contrat d’objectifs entre le CNRS et l’Etat
● Pour le département STII, seule la partie informatique est abordée en la plaçant sous le co-pilotage de l’INRIA et du CNRS. Pas un mot sur l’avenir des disciplines de l’ex département SPI (section 9 et 10). Son avenir sera fixé lui aussi dans le contrat d’objectifs.
Les sciences humaines et sociales en sont pas crées en tant qu’institut. Leur organisation sera elle aussi décidée plus tard. : « La légitimité potentielle de transformation du département actuel en un institut national des sciences humaines et sociales est forte. Une telle démarche demande cependant un travail supplémentaire de structuration de ce champ qui devra voir son aboutissement lors de l'établissement du contrat pluriannuel d'objectifs du CNRS ». Le pouvoir (gouvernement et présidence) a donc fait fi des propositions de la direction du département SHS et des scientifiques se ce secteur. [je souligne]

Que dire du renvoi des points litigieux de l’organisation de la science dans trois secteurs importants (SDV, informatique et SHS) au contrat d’objectifs ? Le contrat d’objectifs résulte de la négociation entre l’Etat et le CNRS des financements et des moyens en personnels. Il les fixe pour la durée du contrat. C’est donc labo par labo, poste par poste (en terme de budget et de personnels) que les choses seront décidées. Migus l’avait précisé : il y aura redéploiement du CNRS. Le premier acte se jouera dès le semestre prochain.

La nouvelle version du schéma stratégique implique la modification du décret de 1982 portant sur l’organisation du CNRS. Ce sera le ministère qui créera les instituts et en nommera les directeurs, contrairement au décret actuel où cette responsabilité revient au président du centre. C’est le signe clair que l’Etat veut affaiblir le CNRS en s’assurant du contrôle effectif des instituts qu’il pourra rapidement rendre autonomes. La réforme de ce décret risque également de balayer la présence des scientifiques élus par leurs pairs dans les instances des instituts, puisque la transformation des départements MIPPU, Chimie et EDD en instituts liquide de fait les conseils scientifiques de départements.

La direction du CNRS n’essaie même plus de se faire passer pour les défenseurs de la recherche fondamentale. Après avoir feint de vouloir préserver l’essentiel elle met en œuvre sans sourciller. Le projet de règlement intérieur du Comité National qui doit être soumis au CTP laisse entrevoir les nouvelles étapes de la réforme : réduction drastique des missions du Comité National (évaluation des laboratoires supprimée et statut des chercheurs sérieusement remis en cause).

Le Conseil scientifique du CNRS et les sections du Comité National, de même que les instances scientifiques universitaires (CNU) ont été mises devant le fait accompli, sommées de discuter des contours et de la structuration interne des instituts sans jamais avoir eu à se prononcer sur l’opportunité d’une telle organisation. Les propositions des Directions scientifiques, ou celles des instances scientifiques (Conseil Scientifique, Conseils Scientifiques de Département, sections du Comité National) ont été dédaignées. Pire, Mme Pécresse a annoncé la création d’instituts avant même que les instances statutaires de l’organisme aient été convoquées. Comment exprimer plus clairement le mépris de la démocratie et des instances statutaires, dont le ministère devrait pourtant être le garant ?

Au-delà de la structuration des instituts, c’est la question de la démocratie qui est posée : la procédure a été imposée, la volonté de pilotage est marquée par la décision du ministère de créer les instituts et de nommer leurs directeurs, l’éclatement pour mieux piloter est prévisible. C’est aussi la transformation des modes de financement (par appel d’offre qui bride la liberté de recherche), de la politique de l’emploi qui privilégie la précarité, la volonté de réviser le statut de titulaire et le mode d’affectation des personnels. C’est enfin la participation des scientifiques, chercheurs et ITA, aux décisions, le et les rôles respectifs du CNRS et du ministère qui sont en jeu.

Aujourd’hui, dans tous les pays, contrairement à ce que dit le gouvernement, ce sont encore des représentants élus par les scientifiques qui décident des orientations fines de la science (dans les conseils, les agences, etc.). En France on impose une organisation qui concentre les décisions entre les mains des ministères, des nommés et des dirigeants sur le modèle d’organisation des entreprises. On instaure un fonctionnement où la concurrence est présentée comme le seul facteur du progrès : concurrence entre les institutions, concurrence entre les laboratoires, concurrence entre les personnes.


Le SNTRS-CGT appelle l’ensemble des personnels de la recherche et de universités à défendre la liberté de recherche. Le 19 juin doit être une très grande journée de mobilisation. Le conseil d’administration du CNRS ne doit pas se tenir.

03 juin 2008

Je suis la révolution : parution

Je cite ici les termes de la référence que fait Y. Citton (RILI, 5, mai-juin 2008, 10, note) à un ouvrage paru récemment, et qui fera écho à la dynamique révolution / réaction, l'un des pans de question que Polart travaille dans le chantier "Débat et démocratie" : :
"Sur les rapports, à la fois obsédants, variables et trompeurs, entretenus entre la création littéraire et l'imaginaire de la Révolution, voir le livre récent de Laurent Jenny, Je suis la révolution, Belin, Paris, 2008."

Regard (angliciste) sur l'actualité de la théorie/theory

Le centre de recherche en littérature anglophone de Paris X, "Tropismes", organise une deuxième manifestation autour de la "théorie", après le colloque "Où va la théorie?/Whither Theory?" de 2003.
Le colloque international "Résonance de la théorie / The Relevance of Theory" aura lieu les 12, 13 et 15 juin prochains.
Le colloque ouvrira avec une conférence plénière de Jonathan Culler (Cornell University), intitulée "Theory of the Lyric", et se déclinera ensuite en trois ateliers parallèles - dont l'un consacré au travail de Jean-Jacques Lecercle : atelier intitulé "Language in Deed".
Le programme détaillé est consultable en ligne, ainsi que l'ensemble des abstracts des interventions prévues.

Avant de copier ci-dessous l'argumentaire qui oriente les travaux, mon grain de sel (motivé d'ailleurs par une remarque d'AB) : les études anglaises ont un rôle, ou disons au moins une situation, particulier/ère dans l'histoire récente de la théorie en France (voir, pour jalon, le French Theory de François Cusset). Cet événement est aussi un aperçu sur la situation des disciplines et des rapports de transdisciplinarité (largement bloqués, par la réforme LMD la première...) en France - et permet, déjà en sa simple qualité de symptôme et avant même les travaux, de voir se dessiner un largement bigger picture dans lequel comprendre les enjeux actuels effectifs des débats français, un peu mous, sur la théorie : celui d'une géopolitique scientifique, dont les dimensions dépassent entièrement les catégorielle, corporatiste, territoriale, puisque nationale, etc. M'est avis que : c'est là qu'il faut regarder.

Argumentaire :
Il y a quatre ans, le texte de présentation du colloque international « Où va la théorie? » (19-20-21 juin 2003), débutait sur le ton du manifeste : « un spectre hante l’anglicisme : le spectre de la théorie. » Aujourd’hui il est clair que le fantôme se porte bien, au point de perdre son aspect fantomatique, au point de prendre des couleurs. Tant il est vrai que, dans les disciplines qui composent l’anglicisme (linguistique, civilisation, littérature), on ne sent plus le besoin de défendre l’existence de la théorie, de réaffirmer sa nécessité. Cette nécessité étant largement admise, ce qui reste en question est la résonance de la théorie : sa pertinence pour notre discipline, ses effets, ses avancées, ses limites aussi.

Car l’autosatisfaction n’est pas de mise. Il faut évaluer la force et les faiblesses, dans notre champ de recherche, de la théorie : ce qu’elle nous permet, et ce qu’elle ne nous permet pas, de dire sur nos objets. Et nous n’avons que trop conscience d’appartenir à la deuxième génération des adeptes de la théorie, dont les pères fondateurs ont aujourd’hui disparu. L’objet de ce colloque est donc, dans cette nouvelle conjoncture, de cerner les problèmes, de poser les questions que l’indéniable résonance de la théorie suscite. La liste qui suit est ouverte, provisoire et indicative.

On réfléchira sur la différence linguistique et culturelle entre les conceptions anglo-saxonne et française de la théorie.

On réfléchira sur la persistance de la théorie, sur sa résistance à l’usure du temps. Il est aujourd’hui clair que les proclamations sur « la fin de la théorie » n’expriment guère que les désirs de leurs auteurs. L’explication habituelle de cette persistance est fondée sur le lien entre théorie et critique.

Et comme la critique (de la société, du langage, de la littérature et de l’art) est plus que jamais nécessaire, on réfléchira sur la contribution que, dans la conjoncture actuelle, la théorie apporte à cette critique.

On réfléchira enfin sur la diversité de la théorie, laquelle aujourd’hui se décline résolument au pluriel. Non pas tant à cause du phénomène des modes théoriques qui se succèdent (et qui est en soi digne d’intérêt) que parce que la résonance de la théorie se marque dans la multiplication des objets et des champs de recherche qu’elle investit.

02 juin 2008

sonnet contemporain

Je signale la parution de :
A. Chevrier, D. Moncond'hui (sous la dir. de), Le Sonnet contemporain, retours au sonnet, Formules, 2008.
Editorial et sommaire complet :http://www.formules.net/revue/12/index.htm.

01 juin 2008

L'identité nationale - un texte, et un anniversaire

Le décret instituant le Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement a eu un an hier. Occasion pour :

1. diffuser un texte envoyé à Polart par Michel Savaric (MCF en civilisation britannique et irlandaise, Université de Franche-Comté) : "L'identité nationale en question". Le texte est joint sous forme de "Commentaire" associé à ce post (voir infra).

2. noter que se tenait hier une "Rencontre avec neuf revues de sciences humaines et sociales ayant publié ou préparant un numéro ayant publié ou préparant un numéro sur la création de ce ministère, ses significations et/ou ses politiques" [info reçue par la liste de diffusion du réseau Terra : Travaux, Etudes et Recherches sur les Réfugiés et l'Asile]. La rencontre était organisée par l'Observatoire de l'institutionnalisation de la xénophobie ( http://observix.lautre.net/) à la Sorbonne. Pour le détail du programme : cliquer ici.
Détail des 9 dossiers :
. Asylon(s), n°4, mai 2008 "Institutionnalisation de la xénophobie" : http://terra.rezo.net/rubrique139.html sous la direction de l'Observ.i.x ; intervenants : Marc Bernardot, Jean-Baptiste Duez, Benoît Larbiou
. Consommation & Société (numéro en préparation), sous la direction de Séverine Dessajan, Nicolas Hossard, Elsa Ramos
. Cultures & Conflits, n°69, avril 2008 "Xénophobie de gouvernement, nationalisme d'Etat" : http://terra.rezo.net/article705.html sous la direction de Jérôme Valluy
. Journal des Anthropologues, Hors série, 2007 "Identités nationales d'Etat" : http://terra.rezo.net/article702.html sous la direction de Laurent Bazin, Robert Gibb, Monique Selim
. Lignes, n°26, mai 2008, "Immigration, rétention, expulsions. Les étrangers indésirables." : http://www.editions-lignes.com/public/catalogueRevue.php sous la direction de Alain Brossat, Mathilde Girard, Olivier Le Cour Grandmaison
. Migrations Société (numéro en préparation), sous la direction de Luca Marin, Pedro Vianna
. Raisons politiques, n°26, mai 2007, "Choisir ses immigrés ?": http://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2007-2.htm, sous la direction de Speranta Dumitru, Marc Rüegger ; intervenant : Geert Demuijnck
. Raison Présente (numéro en préparation), sous la direction de Christian Ruby ; intervenant : Stanislas D'Ornano
. Savoir / Agir, n°2, déc. 2007, "Identité(s) nationale(s) : le retour des politiques de l'identité ?" : http://terra.rezo.net/article729.html, sous la direction de Romain Bertrand, Sylvain Laurens.