09 janvier 2016

Penser/enseigner le sens du langage (séminaire doctoral à Paris 3)


Séminaire doctoral de l’ED 268 (Université Sorbonne nouvelle Paris 3), « Langage et langues : description, théorisation, transmission »
Penser/enseigner le sens du langage

Responsable : Jean-Louis Chiss et Serge Martin (Université Sorbonne nouvelle Paris 3) (contact : serge.martin@univ-paris3.fr)
Durée : 12 heures, 6 séances. Second semestre. Les jeudi (14h.-16h.) : 28 janvier; 4 et 18 février; 10 et 24 mars; 14 avril 2016.
Lieu : Centre Bièvre (3ème étage, salle E) 1, rue Censier 75005 Paris

Descriptif :
Ce séminaire doctoral ouvert à un large public (M2, doctorants et enseignants) voudrait permettre d’envisager conjointement deux préoccupations majeures de la didactique et de la théorisation des langues et des cultures :

- celle de la transmission des œuvres (et plus largement des discours) et des démarches (parler-lire-écrire de la maternelle à l’université),

- et celle du « sens du langage », c'est-à-dire de la théorie du langage que ces activités impliquent, construisent, poursuivent...

Cette dernière notion (Sprachsinn)  empruntée à Wilhelm von Humboldt permet d’observer une quadruple synthèse (poéticité, réflexivité, altérité et réciprocité) pour reconsidérer les opérations de cognition dans et par le langage (Trabant, 1995). Les historicités de ces opérations, et donc leur pluralité, engageraient des réénonciations possibles tant dans l’enseignement que pour la recherche historique, linguistique, artistique, anthropologique et, bien entendu, didactique. Sur les deux années du séminaire, on tentera de rendre compte d’essais d’attention au sens du langage avec des recherches partant des œuvres de théoriciens du langage (Humboldt, Benjamin, Benveniste, Meschonnic…) mais aussi mobilisant celles d’écrivains (Péguy, Michaux, Luca, Chaillou…) et d’autres (didacticiens, historiens, cinéastes…).

Bibliographie :
Jean-Louis Chiss, « Les langues, l’enseignement et la théorie du langage » dans Serge Martin, Penser le langage et penser l’enseignement avec Henri Meschonnic, Mont-de-Laval, L’atelier du grand tétras, 2010, p. 17-22.
Jürgen Trabant, « Sprachsinn : le sens du langage, de la linguistique et de la philosophie du langage » dans Henri Meschonnic, La Pensée dans la langue. Humboldt et après, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 1995, p. 51-71.

Déroulement et séances :
Les séances s’organiseront ainsi : présentation ou fil problématique par les responsables ; intervention puis discussion animée par Carla Campos Cascales, doctorante (CC) ou par Serge Martin, professeur (SM) – un onglet « sens du langage » sur le carnet de recherche du réseau REDILA (http://redila.hypotheses.org/category/seminaires/sens-du-langage)  offrira des comptes rendus des séances ainsi que des prolongements par et pour des doctorants.

28 janvier (SM) : Le « sens du langage » chez Wilhelm von Humboldt : actualités des recherches humboldtiennes (James Underhill, Université de Rouen)

4 février (SM) : Le « sens du langage » chez Emile Benveniste : quelle culturologie ? (Chloé Laplantine, CNRS) 

18 février (CC) : Le « sens du langage » chez Henri Meschonnic : écrire pour une poétique ? (Serge Martin, Paris 3 et Marie-Hélène Paret Passos, Université PUCRS, Porto-Alegre, Brésil, avec la participation de Rafael Mendes et Shungo Morita, doctorants) 


10 mars (CC) : Le « sens du langage » chez Georges Didi-Huberman : citer/monter des images, des essais (Serge Martin et Melissa Melodias, doctorante, Paris 3) 


24 mars (SM) : Le « sens du langage » chez Charles Péguy : quelle voix s’écrit ? (Pauline Bruley, Université d’Angers) 


14 avril (SM) : Le « sens du langage » en didactique des langues : enjeux et actualités (Carla Campos Cascales, doctorante, et Jean-Louis Chiss, Paris 3)


URL de référence : http://redila.hypotheses.org






02 janvier 2016

Parution : Critiques de l’anglais : poétique et politique d’une langue mondialisée

Critiques de l’anglais : poétique et politique d’une langue mondialisée

de Claire Joubertaux éditions Lambert-Lucas

Il est question ici du savoir des langues, question de ce que la différence des langues fait savoir des enjeux du langage : de tout ce qui se charge dans cette transaction entre culturel et politique, entre sens et pouvoir. La réflexion est menée à partir des Études anglaises avec James Joyce, Samuel Beckett, J.M. Coetzee, avec aussi la philosophie, la traductologie, les études postcoloniales et l’anthropologie, en prolongement de la question de Saussure – Comment montrer au linguiste ce qu’il fait ? –, pour comprendre ce qu’il y a à savoir par l’étude d’une langue étrangère, de ses discours et de ses poèmes, dans l’état contemporain du monde.
Les transformations de la situation de l’anglais au cours des vingt-cinq dernières années sont liées aux transformations des conditions du savoir, dans la synergie entre mondialisation postcoloniale et société de la connaissance. Le Globish est l’un des symptômes de la mondialisation ; celui de la société de la connaissance est peut-être dans l’effacement de la question du langage. Parce que le langage est dans un rapport radical avec la critique, l’étude de l’anglais carrefour des enjeux contemporains est aussi une contribution à l’analyse des effets d’hégémonie, et à leur désarticulation.