29 février 2008

A signaler - Ugo Dionne

Ugo Dionne, La Voie aux chapitres. Poétique de la division romanesque, Paris, Les Editions du Seuil, "Poétique", 2008.

26 février 2008

Le blog de Marcel Gauchet

A consulter, le blog de Marcel Gauchet, associant publications personnelles, photographies, communications dans la presse, et allocutions telévisuelles et radiophoniques : http://gauchet.blogspot.com.

25 février 2008

L'Université, histoire, débat - bibliographie

Pour info :

J'ouvre une bibliographie sur l'université, dans mes Notes de l'étranger. Si elle s'étoffe, je proposerai de la faire adouber par le CS pour l'ouvrir comme dossier bibliographique en bonne et due forme scientifique sur le site Polart.
Pour l'instant, j'invite tous ceux qui en ont la curiosité à participer à cette collecte. On peut intervenir sur la page blog par le mode des commentaires, ou bien m'écrire directement.

Forums de Paris 8 - suite du programme

Je transmets l'annonce :

LES FORUMS DE PARIS VIII
La pensée en mouvement !

L’université Paris 8 Vincennes-Saint Denis vous invite à une série d’ateliers-débats qui marquent notre opposition aux réformes actuelles et repenseront la place de l’université dansla société. Le sujet des debats est l’université, les réformes, la contestation.

Philip Golub (Le Monde Diplomatique) et Christopher Newfield (professeur a l'universite de Californie [et j'ajoute, auteur de Unmaking the Public University. The Forty-Year Assault on the Middle Class, à paraître en avril 2008, Harvard UP]
Mercredi 27 fevrier, 12h, Amphi X
"Inegalites et stratification sociale: neoliberalisme et l'universite"

Jean Bricmont (physicien et ecrivain)
Mardi 11 mars, 18h, Amphi X
"Le role des intellectuels dans la societe"

Judith Butler (professeur a l'universite de Berkeley)
Lundi 17 mars, 13h, Amphi X
(titre a preciser)

24 février 2008

On l'attendait, elle vient de paraître :

A noter la très importante édition critique de Steve Murphy, Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris, Honoré Champion, février 2008, 676 p. Avec reproduction de fac-similés (notamment, les manuscrits de la fondation Bodmer du premier recueil), une préface et une postface sur la versification et la poétique de l'oeuvre, une mise au point sur le "parnassianisme" de Verlaine, des appendices relatifs à la réception du recueil, et trois articles fondamentaux, philologiquement bien établis : "Charles Baudelaire", "Le Juge jugé " (sur Barbey d'Aurevilly), "Critique des Poèmes saturniens".

23 février 2008

Situation de l'université : documentation

Je viens de me faire un recueil électronique de documents, pour mes Notes de l'étranger : je vous en fais profiter (lien direct). Il s'agit d'une liste des rapports et textes de référence, qui cadrent la situation présente ou récente et les projets de réformes de l'université, de l'enseignement, et de la recherche. Pour référence donc.

21 février 2008

Débat "Refaire la gauche" - Sorbonne, 19 mars

Débat «Refaire la gauche»: Didier Eribon, Judith Butler et Achille Mbembe à la Sorbonne
Le 19/03/2008 à 20h00
Lieu : Université Panthéon-Sorbonne - 17 rue de la Sorbonne - 75005 Paris

Quarante ans après Mai 68, trois figures majeures de la gauche intellectuelle contemporaine, Didier Eribon, Judith Butler et Achille Mbembe, s’interrogeront sur l’actualité d’une nouvelle pensée de gauche. Comment «refaire la gauche», à l’heure où celle-ci affronte à une révolution conservatrice, déclinante aux États-Unis mais désormais installée en France, et s’ouvre à des questions inédites, aptes à la renouveler : question des minorités, du post-colonialisme, des nouvelles identités sociales et politiques?
Les interventions de Didier Eribon (auteur de «Réflexions sur la question gay» et «D’une révolution conservatrice»), Judith Butler (professeure à Berkeley, auteur de «Trouble dans le genre»), et Achille Mbembe (professeur à Johannesburg, auteur de «De la postcolonie»), seront suivies d’un débat avec le public. Soirée présidée et animée par Frédérique Matonti, directrice du département de Science politique de l'université de Paris I.
Amphithéâtre Descartes. Entrée: 17, rue de la Sorbonne, Cour d’honneur.

18 février 2008

"La pensée 68 : Deleuze et Guattari" : Journée P8

Je transmets - en notant que malencontreusement cette manifestation est prévue à la même date que notre prochaine journée Polart :

Journée d’études à Paris 8, le samedi 15 mars 2008 :
40 ans après, « la pensée ‘68 » : Deleuze et Guattari

Profitant, d’une part, de l’occasion du quarantième anniversaire des événements de 1968 et, d’autre part, d’un regain d’intérêt actuel pour le travail commun de Deleuze et Guattari, il nous paraît opportun de rassembler philosophes, historiens et acteurs ayant pris part aux événements autour de cette collaboration intellectuelle résolument engagée dans son temps, afin d’éclairer certains aspects de cette trajectoire complexe. Associant aux communications orales la projection de documents audio-visuels et l’écoute de documents sonores, il s’agira notamment de contribuer à mieux mesurer l’importance, dans cette œuvre « croisée », du parcours et de l’apport de Félix Guattari, clinicien, théoricien et militant, encore bien souvent sous-estimés (sinon ignorés) dans les travaux consacrés à ces années d’intense créativité théorique et politique.

Contacts :
Manola Antonioli : antonioli.manola@wanadoo.fr ; François Dosse : francois.dosse@club-internet.fr ; Guillaume Sibertin-Blanc : sibergui@wanadoo.fr

PROGRAMME

MATIN
Président de séance : Guillaume Sibertin-Blanc

9h30-10h00
François Dosse, historien, professeur des universités à l’IUFM de Créteil, chercheur associé à l’IHTP et au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Saint-Quentin en Yvelines. Dernier ouvrage publié : Gilles Deleuze, Félix Guattari. Biographie croisée, Paris, La Découverte, 2007.

« Félix Guattari : itinéraire jusqu’à sa rencontre avec Gilles Deleuze (1930-1969) »
Lorsque Félix Guattari fait la rencontre de Gilles Deleuze en 1969, il vient d’une toute autre galaxie : celle du militantisme politique dans lequel il se lance dès l’après-guerre et celle de sa pratique de psychiatre dans la clinique de La Borde où il s’installe en 1955. C’est sur la base de cette connexion déjà réalisée entre psychanalyse et politique que la rencontre avec Deleuze va être particulièrement féconde, commençant par une réflexion commune sur l’intervention de Guattari à l’EFP intitulée « Machine et structure » qui va être le point de départ de leur machine d’écriture commune.

10h00-10h30
Manola Antonioli
Docteur en philosophie et sciences sociales de l’EHESS, ancienne responsable de séminaire au Collège International de Philosophie (Paris). Elle a publié : L’écriture de Maurice Blanchot. Fiction et théorie, Paris, Kimé, 1999 ; Deleuze et l’histoire de la philosophie, Paris, Kimé, 1999 et Géophilosophie de Deleuze et Guattari, Paris, L’Harmattan, 2004. Elle a codirigé (avec Pierre-Antoine Chardel et Hervé Régnault) le volume Gilles Deleuze, Félix Guattari et le politique, Paris, Éditions du Sandre, 2006 et dirigé L’Abécédaire de Jacques Derrida, Mons, Sils Maria, Paris, Vrin, 2007.

« Micropolitique et transversalité »
Il s’agira de proposer une lecture du parcours intellectuel de Félix Guattari, structurée autour des notions centrales de « micropolitique » et de « transversalité ».

10h30-11h00
Jean-Claude Polack, psychiatre et psychanalyste, directeur de la revue Chimères. A publié La Médecine du capital, Paris, Maspero, 1971 ; La Borde ou le droit à la folie (avec Danielle Sivadon), Paris, Calmann-Lévy, 1976 ; L'Intime utopie (avec Danielle Sivadon) P.U.F., 1991 ; Epreuves de la folie, Ramonville Saint-Agne, Erès, 2006.

« De la psychothérapie institutionnelle à la schizo-analyse »

Il s’agira de montrer une filiation concrète de la schizo-analyse avec le travail psychiatrique inauguré par François Tosquelles à Saint-Alban et poursuivi par Jean Oury et Felix Guattari à la clinique de La Borde. La "Psychothérapie institutionnelle", comme on l’a nommée jusqu’aujourd’hui est solidement plantée sur ses bases marxienne et freudienne... La filiation n'est pas exempte de plis et de ruptures, parfois déchirantes, mais ne modifie pas, pour l’essentiel, l’éthique et la pratique élaborées au sein de ce mouvement dont la vitalité est manifeste.

11h00-11h15 : PAUSE
11h15-11h45
François Fourquet, Professeur d’économie à l’Université Paris 8 ; secrétaire administratif de la clinique psychiatrique de La Borde de 1966 à 1972 et trésorier du Cerfi (Centre d’études, de recherche et de formation institutionnelles) de 1967 à 1974. Auteur de L’idéal historique, Paris, « Recherches », numéro spécial, 1974 ; Les comptes de la puissance, « Recherches », 1980 ; L’accumulation du pouvoir ou le désir d’Etat, « Recherches », 1982 ; Richesse et puissance : une généalogie de la valeur, Paris, La Découverte, 1989, et de plusieurs articles portant sur la mondialisation contemporaine de l’économie et la formation d’une société mondiale.

« La subjectivité mondiale. Une intuition de Félix Guattari »
Mon exposé prend sa source dans les idées exprimées par Félix Guattari au cours des années précédant la rencontre avec Gilles Deleuze (qui date de 1969) et publiées dans Psychanalyse et transversalité (1972). Malgré l’évolution des concepts, il y a une étonnante continuité de l’article inaugural « La transversalité » (1964) à Chaosmose, son dernier livre, publié en 1992. Félix Guattari a été inspiré toute sa vie par une vision première, une « intuition philosophique » qui a traversé sans dommage la moulinette du travail deleuzo-guattarien. Elle tient tout entière dans une affirmation ontologique : il existe une subjectivité sociale mondiale porteuse de vie et de désir, inaccessible au moi, et transversale aux grands ensembles institutionnels hiérarchisés qui prétendent gouverner le monde. La « subjectivité mondiale » ne figure pas sous ce nom dans les écrits de Guattari.

11h45-12h15
Anne Sauvagnargues, Maître de conférences en philosophie de l’art, Ecole Normale Supérieure de Lettres et Sciences humaines, Lyon. Elle dirige aux PUF la collection « Lignes d’art » avec Fabienne Brugère. Elle a dirigé l’ouvrage collectif Art et philosophie, Fontenay-aux-Roses, ENS Editions, 1998 et publié « Deleuze. De l’animal à l’art » in Paola Marrati, Anne Sauvagnargues, François Zourabichvili, La philosophie de Deleuze, Paris, PUF, 2004 ; Deleuze et l’art, PUF, 2005. Sous presse : L’empirisme transcendantal, PUF, 2008.

« Agencements collectifs, individuations et production de subjectivité : Deleuze-Guattari »
On s’intéressera à la théorie des strates chez Deleuze et Guattari : une géologie de la morale, une sémiotique des agencements qui traverse les trois strates principales, de la matière, de la vie et du politique.

12h15 – 12h45 : Questions du public et débat
12h45-14h00 : Pause déjeuner

APRÈS-MIDI

14h00-14h45
Franco Berardi (Bifo), Enseignant à l’Accademia di Brera, Milan ; il a dirigé la première radio libre italienne, Radio Alice. Dernières publications : Félix, Rome, Luca Sossella Editore, 2001 ; Skizomedia. Trent’anni di mediattivismo, Rome, Derive Approdi, 2006 ; Generation post-alpha, Buenos Aires, Tinta Limon, 2007 ; Precarious Rhapsody, New York, Autonomedia, 2008.

« Des millions d’Alices en puissance : communication et politique du désir »
La notion de réseau est au centre du discours guattarien dès le début des années 70. La façon dont Guattari s’est occupé des radios libres est une manière d’anticiper les développements réticulaires de la communication sociale. Dans le processus de prolifération des radios libres, dans la technique élémentaire et sophistiquée à la fois qui les caractérise, Guattari voit non seulement une puissance de communication militante, mais aussi la molécularité acentrique du Réseau. La notion d’une ère post-médiatique circule dans la pensée de Guattari dès la fin des années 70. Cette notion, qui était tout à fait originale et presque incompréhensible dans le contexte de l’époque, doit être lue aujourd’hui comme l’anticipation de la prolifération Internet.

14h45-15h15
Guillaume Sibertin-Blanc, docteur en philosophie ; attaché temporaire d’enseignement et de recherche, Université Lille 3

« L’Anti-Œdipe dans la conjoncture post-68 : à qui se destinait la schizo-analyse ? »
L’Anti-Œdipe se présente comme un ouvrage à double entrée : clinique et politique. La question se pose de savoir comment ces deux aspects s’articulent, non seulement du point de vue des argumentations internes du livre, mais du point de vue de ses lignes de sortie, c’est-à-dire de sa mise en usage dans des contextes pratiques et institutionnels déterminés. Nous interrogerons sous cet angle de questionnement certains éléments, anodins peut-il sembler, qui cependant concernent directement la finalité pratique du livre. Notamment : que font exactement Deleuze et Guattari lorsqu’ils nomment le nouveau régime de discours, d’analyse et de pratique qu’ils élaborent (« schizo-analyse »), et quel statut donner aux sujets d’énonciation apparents de cet ouvrage, en particulier celui qui intervient dans les dernières lignes du livre (« Il nous reste donc à voir comment procèdent effectivement, simultanément, ces diverses tâches de la schizo-analyse. »)

15h15-15h30 Pause
15h30-16h00
Olivier Fressard, Conservateur des Bibliothèques – Université Paris 8. Dernières publications : « Castoriadis, le symbolique et l’imaginaire », Cahiers Castoriadis, n°1, Bruxelles, Facultés universitaires de Saint-Louis, 2006 ; « L’idée de création social-historique », Cahiers Castoriadis n°2, 2006 ; « Universalisme et relativisme : la validité pratique à l’épreuve de la puissance de l’imaginaire », Cahiers critiques de philosophie, Hermann, Paris VIII, Département de philosophie (à paraître en juin 2008).

« Informer, communiquer, discuter, créer. Les créations sont-elles irrécusables ? »
Les médias jouissent dans nos sociétés d’une présence et d’une puissance sans précédent. Les notions d’information et de communication y triomphent au point qu’elles semblent propres pour beaucoup à caractériser notre époque. Parallèlement, prévaut en philosophie l’idée de discussion (Arendt, Habermas) que Deleuze vouait, pour sa part, aux gémonies. L’objet de la philosophie est, pour lui, de créer d’ « indiscutables concepts », activité qui ne se prête pas plus à la discussion qu’à la communication. Toute philosophie de la création semble ainsi nécessairement conduire à un abandon aussi bien du dialogue philosophique à la manière platonicienne que de l’esprit des Lumières comme libre discussion dans un espace public. Comment donc un philosophe qui semble accorder si peu de considération à la discussion philosophique peut-il être en même temps un grand lecteur des philosophes du passé et, par ailleurs, un penseur de référence pour ceux qui s’attachent à conceptualiser Internet, le nouveau média ? Peut-être, toutefois, existe-t-il, à y regarder de plus près, un mode d’argumentation original qui convient aux concepts philosophiques.

16h00-16h30
Frédéric Astier, docteur en philosophie. A publié aux Editions Sils Maria Les cours enregistrés de Gilles Deleuze 1979-1987 (2006).

« Deleuze et l’archive sonore post-68 ; avec diffusion d’extraits audio des cours »
A l’écart de l’amphithéâtre, la philosophie orale de Gilles Deleuze creuse une pensée favorable aux minorités. Une déprise du discours philosophique académique s’insère dans une séquence ouverte par l’événement Mai 68 qui inaugure ce genre de prise de parole. A Vincennes, la prise de parole est une expérimentation qui contre-effectue l’événement à partir de la discussion silencieuse entre le philosophe et les non-philosophes, lorsque la transmission des concepts s’émancipe de tout modèle pédagogique. Avec l’enregistrement sonore des cours de Deleuze, s’ouvre un « devenir auditeur », déculpabilisant, qui élabore des cartes d’écriture et des boucles de vie. La parole enregistrée des cours de Gilles Deleuze à Vincennes s'envisage aujourd'hui comme une surface d'inscription de l'événement.

16h30-17h00
Marielle Burkhalter, documentariste, maître de conférences au département de Philosophie de l’Université Paris 8. Pilote le projet « La voix de Gilles Deleuze en ligne » (http://www.univ-paris8.fr/deleuze/) avec l’aide technique de Jean-Marc Orsatelli. Coordonne le travail de transcription des cours de Deleuze.

Présentation de documents audiovisuels sur les cours de Gilles Deleuze à Vincennes »Deux extraits des films réalisés à Vincennes de 1975 à 1977 seront projetés :- Deleuze et Guattari: « la deterritorialisation », « Odette et Swan », 12' 30- Deleuze: « langage, ordre et redondance », 20'La projection sera suivie d’une présentation du travail de construction du site Internet sur Deleuze et de ses perspectives. Il s’agit d’un dispositif consistant à valoriser les sources primaires constituées par ce corpus des enregistrements des cours de Gilles Deleuze dans la lignée du projet NietzscheSource (qui fait suite à HyperNietzsche). La navigation et la transcription collaborative seront facilitées par la synchronisation des textes avec le média sonore.

17h00-17h45
François Pain, Vidéaste. A longtemps travaillé à la clinique de La Borde en collaboration étroite avec Félix Guattari. Collabore au magazine Photographie.com. En préparation : un documentaire sur le Photojournalisme aujourd'hui et, avec l’INA, un DVD sur Félix Guattari.

« Guattari en vidéos. Chaosmose Postmédia »
Il s'agit d'un montage d'extraits de films vidéo réalisés avant et après la mort de Félix Guattari. Il comprend les séquences suivantes :
- discussion entre Bifo et Félix Guattari sur le thème de la fin de l'Histoire.
- Félix Guattari à propos de François Tosquelles, père de la psychothérapie Institutionnelle, interview réalisée avec Danièle Sivadon.
- Hétérogenèse de la subjectivité, ère post-médiatique. Propos enregistré lors d'une interview à propos de la guerre du Golf.
- Discussion entre Moni Elkaim, Ronald Laing et Félix Guattari lors d'un congrès à Bruxelles sur les thérapies familiales.
- Témoignages extraits de "Monument à Félix Guattari" réalisé lors de l'exposition de Jean-Jacques Lebel à Beaubourg.
- "Le Cahier vert", fiction vidéo à partir d'un texte écrit par Félix Guattari.
- Tanaka Min danseur Buto suivi d'un interview de Min Tanaka à propos de Félix Guattari, réalisé en décembre 2000 à Tokyo.
Durée : environ 30 mn

17h45-18h15
Alain Raybaud, Historien, professeur à l’Institut Vatel. Auteur/réalisateur (dernier film écrit en 2006 pour Antenne 2 : « Portraits de groupes : sur les années Maos »).

« Mai 68 n’a pas eu lieu »
A partir d’un texte publié par Deleuze et Guattari en mai 1984 dans Les Nouvelles Littéraires (« Mai 68 n’a pas eu lieu »), il s’agira de proposer quelques réflexions sur le concept d’ « événement » et sur le grand écart entre la nouveauté de ces moments inouïs et leur description dans des langages obsolètes.

18h15-19h00 Débat et conclusion du colloque
A partir de 19h00 : Pot offert par l’association « Siècle deleuzien »

16 février 2008

Actualité "Débat et démocratie"

A lire dans Libération du 16-02 un petit dossier sur "Ces intellos qui rejettent la démocratie",
comprenant des entretiens avec Slavoj Zizek, Marcel Gauchet et Olivier Mongin, une petite synthèse
et un édito de Joffrin. C'est ici :
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/310423.FR.php

14 février 2008

Théâtre, actualité, politique

Dans Le Monde, daté du 14 février 2008 :

La pièce La Mort de Margaret Thatcher provoque une polémique à Londres
Le jeune auteur Tom Green imagine l'impact créé parla disparition de la Dame de fer.

Où étiez-vous le jour de la mort de Kennedy ou de la princesse Diana ? Tout le monde est capable à répondre à cette question. Le jeune dramaturge britannique Tom Green est persuadé que le décès deMargaret Thatcher, légendaire premier ministre de 1979 à 1990, provoquera des émotions de cette nature. C'est le thème de sa dernière pièce, La Mort de Margaret Thatcher (The Death of Margaret Thatcher) à l'affiche du Courtyard Theatre, une salle off nichée dans le quartier branché de Hoxton, dans le nord de Londres.

UN CERCUEIL DE BOIS CLAIR
" J'ai 37 ans. Je suis définitivement un enfant de la génération Thatcher. Si vous n'étiez pas l'un de ses admirateurs, elle était un monstre, même si ce n'est plus le cas de nos jours. La force des convictions à son égard est partie intégrante de son statut d'icône" : Tom Green ne comprend pas la formidable polémique déclenchée par son spectacle. Les milieux conservateurs ne décolèrent pas contre cette satire de leur idole. " Une oeuvre dégueulasse crachant sur la tombe de Mme Thatcher ", s'est écrié le Daily Mail, croisé du thatchérisme pur et dur. Sur le ton ironique, l'ancien ministre de Mme Thatcher, Lord Tebbit, estime que " la pièce aurait dû s'appeler Mme Thatcher est bien vivante en imaginant son retour au 10 Downing Street ".

Quant à la presse de gauche, elle dénonce la légèreté du script, jugé trop respectueux envers son sujet par rapport aux récentes pièces au vitriol deDavid Hare et de Nicolas Hytner sur la politique de Tony Blair en Irak. Toute l'action s'articule autour d'un cercueil de bois clair, recouvert de la robe bleu foncé de l'ordre de la Jarretière, dans lequel repose la Damede fer.
L'impact de son décès sur le pays est analysé via les réactions contrastées des quatre principaux personnages : une présentatrice télé qui voit dans cette disparition la chance de sa vie, un cadre en thérapie, un croque-mort d'extrême droite, et un ex-mineur qui marche depuis Sheffield sur Londres pour venir protester devant sa sépulture. Confronté aux divisions de l'opinion, le gouvernement est contraint de lui refuser des obsèques nationales.

Aujourd'hui âgée de 82 ans, malade, " Mrs T. " s'est totalement retirée de la vie politique. Dix-huit ans après avoir été chassée du pouvoir par ses propres ministres, elle connaît une deuxième vie, comme l'atteste le récent hommage du travailliste Gordon Brown à son action volontariste.

CRUEL CERBÈRE
Les artistes britanniques, en revanche, n'ont jamais débordé d'affection pour " Maggie ". En 1980, la pièce A Short, Sharp, Shock, de Howard Brentonet Tony Howard, avait déjà défrayé la chronique en présentant tour à tour la première femme à la tête d'un gouvernement britannique comme une mégère, une femme de ménage, un sergent-chef et un cruel cerbère. En 1988, le chanteur Morrissey, dans Margaret on the Guillotine, hurlait sa haine : " Quand allez-vous enfin mourir ? "
Ces provocations avaient laissé Mme Thatcher de marbre. Le théâtre, comme tous les arts d'ailleurs, l'ennuyait profondément.

Marc Roche

Revue à connaître : Mots. Les langages du politique

Je copie ici quelques repères concernant la revue électronique Mots. Les langages du politique : l'identité de la revue telle qu'elle apparaît dans la page de présentation du site, ainsi que la liste des derniers numéros parus.

Présentation
La revue Mots. Les langages du politique s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire, à la croisée des Sciences du langage, des Sciences du politique et des Sciences de l’information et de la communication.
Mots. Les langages du politique publie des dossiers thématiques, des articles en rubriques « Varia », « Méthodologie » ou « Mots en politique », des notes de recherche, des comptes-rendus de lecture, une bibliographie des publications sur les langages du politique.
Les articles sont publiés en français et sont accompagnés de résumés avec mots clés en français, anglais et espagnol.
La revue est publiée avec le concours du CNRS, du CNL et de la Région Rhône-Alpes, et avec l’appui scientifique des UMR ICAR et Triangle, de l’EA CEDITEC et de la Société d’étude des langages du politique (SELP).
La revue Mots. Les langages du politique encourage l’usage des rectification de l’orthographe proposées par le Conseil supérieur de la langue française et approuvées par l’Académie (Journal officiel, n° 100, 6 décembre 1990).

Numéros récents
n° 85 – novembre 2007 Violence et démocratie en Amérique latine. Texte intégral en ligne en novembre 2009
n° 84 – juillet 2007 Politiquement sportif. Texte intégral en ligne en juillet 2009
n° 83 – mars 2007 Dire la démocratie aujourd’hui. Texte intégral en ligne en mars 2009
n° 82 – novembre 2006 L’emprunt et sa glose. Texte intégral en ligne en novembre 2008
n° 81 – juillet 2006 Suisse, laboratoire politique européen ? Texte intégral en ligne en juillet 2008
n° 80 – mars 2006 La politique mise au net. Texte intégral en ligne en mars 2008
n° 79 – novembre 2005 Discours de violence au nom de la foi. Texte intégral en ligne en février 2008
n° 78 – juillet 2005 Usages politiques du genre. Texte intégral en ligne depuis janvier 2008
n° 77 – mars 2005 Proximité. Texte intégral en ligne depuis janvier 2007

13 février 2008

"Quand les activistes s'emparent des armes de l'art"

Je reçois cette annonce :

Quand les activistes s'emparent des armes de l'art

Une Brigade Activiste de Clowns taquinant les CRS, des graphistes militants annonçant « rêve général », des escadrons d'avions en papier contre une armée de soldats, une fausse manif de droite, un carnaval contre le capitalisme. Les activistes s'emparent des armes de l'art, et inventent des formes de mobilisation plus créatives jouant d'un certain esthétisme. Liées à l'apparition de l'altermondialisme, ces actions multiplient les foyers de résistance pour une autre politique.
Pourquoi les mouvements sociaux viennent-ils se frotter à l'art? Qu'est-ce que la dimension artistique apporte à ces actions? Permettent-elles de repolitiser ou de politiser autrement? Au-delà de l'impact de ces démarches hybrides, nous nous interrogerons sur l'esthétisation des techniques de lutte par le biais de l'art.
Avec André Gattolin essayiste, enseignant et doctorant, spécialisé dans les techniques de communication activistes Brian Holmes critique d'art et essayiste, spécialisé dans les croisements entre art, économie politique et mouvements sociaux Samuel Wahl journaliste revue Cassandre
vendredi 21 mars 2008, de 19h à 21hà la Sorbonne, amphi Richelieu.
Inscription sur le site www.art-espace-public.c.la


A quoi ouvre l'art dans l'espace public ? [ou est-ce oeuvre?]

A partir du 25 janvier 2008, le cycle de rencontres-débats art [espace] public va réunir à la Sorbonne plus de quarante intervenants : artistes ouvrant dans l'espace public, acteurs de l'urbain, historiens, critiques d'art, géographes, philosophes, étudiants et professionnels en architecture, en urbanisme, en médiation culturelle...
Dix rencontres-débats, la projection d'un film inédit, un colloque franco-italien et quelques expériences originales, pour tenter de comprendre notamment comment, à l'heure où l'espace public apparaît de moins en plus public, menacé par l'uniformisation et des formes de dégradation symbolique, des artistes tentent de réactiver sa dimension publique, sensible, poétique ou politique.
Il sera question de lieux : villes, rues, places, banlieues, campagnes,friches, murs, univers virtuels... ; de gens : plasticiens, circassiens, comédiens, écrivains, flâneurs, spectateurs, observateurs, militants, ruraux et urbains... ; d'actions : marcher, sonner, infiltrer, exposer, jouer, déjouer, afficher, pirater, protester, détourner, troubler...
Ce cycle est proposé par le Master Projets Culturels dans l'Espace Public, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en partenariat avec HorsLesMurs et avec le soutien du Ministère de la Culture, chaque vendredi soir, du 25 janvier au 28 mars 2008, à la Sorbonne. L'entrée est libre sur inscription.
Pour découvrir le programme complet et vous inscrire :<http://www.art-espace-public.c.la>

12 février 2008

Judith Butler. Rectificatif

Judith Butler a repoussé la date de son intervention aux Forums de Paris 8, pour des raisons personnelles. Elle viendra donc le 17 mars a 13h, Amphi X.

La traduction des "Douze" de Blok par Olivier Kachler

De la vitalité de la traduction littéraire, et une nouvelle contribution Polart. A écouter : l'intervention d'Olivier Kachler sur "France Culture" à propos de sa traduction des Douze de Blok, le lundi 18 février, 22H15, dans le cadre de l'émission Contresens sur l'actualité de la poésie, par Alain Veinstein.

Invités :

Martin Rueff pour sa traduction de "Rondes des convers" d'Eugenio
Signoribus (Verdier), Maïtreyi et Nicolas Pesquès, pour leur
traduction de "Si riche heure" de Cole Swensen (Corti), Olivier
Kachler pour sa traduction de "Douze" d'Alexandre Blok (Allia), et
François Mathieu pour sa traduction de "La Mal-née" de Christine
Lavant (nouvelles éditions Lignes).

Discours d'époque : le "dialogue interculturel"

Je transmets l'annonce :

Colloque : lancement de l'Année européenne du dialogue interculturel
13 et 14 mars 2008 au siège de l'Unesco à Paris

Ce colloque a pour objectif de favoriser l'échange sur les termes du débat : il s'agit de mettre en perspective la manière dont les notions de « dialogue interculturel » et de « diversité culturelle » sont appréhendées en France, avec une tradition et un héritage qui apparaissent souvent en Europe, comme singuliers. Cette rencontre se propose de mettre en lumière les questions qui font débat, les contradictions, les pratiques afin de renouveler les interrogations et de dégager de nouvelles perspectives. Chercheurs, artistes et professionnels de la culture se réuniront pour partager leur réflexion et leur expérience du dialogue interculturel et de la diversité culturelle. Les tables rondes s'organiseront autour de cinq thèmes :

  • Concepts, approches théoriques et pratiques de l'interculturel : quel décalage entre le penser, le dire et le faire ?
  • Diversités culturelles et politiques territoriales : quelle articulation entre la reconnaissance des différences et l'émergence d'une culture commune ?
  • Diversité culturelle et cohésion sociale : quel avenir pour les modèles universaliste et multiculturaliste ?
  • Diversités culturelles et construction européenne : une réponse à la mondialisation ?
  • Les revues au regard de l'Autre ou l'interculturel à l'ouvre.

Plus d'informations sur le site www.histoire-immigration.fr . Inscription UNESCO 7 place Fontenoy 75007 Paris (Métro Cambronne, Ségur ou École Militaire) Salle 11 Le 13 mars de 9h à 18h Le 14 mars de 9h à 17h L'accès au colloque est gratuit sur inscription. Il y a 400 places disponibles, les inscriptions seront donc prises en compte par ordre d'arrivée à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Pour s'inscrire, merci de retourner le bulletin d'inscription (télécharger le bulletin) avant le 3 mars 2008 par courrier électronique à l'adresse colloque-aedi@histoire-immigration.fr

La commission européenne a déclaré l'année 2008, Année Européenne du Dialogue Interculturel. Plus de 780 manifestations sont prévues dans les 27 pays européens. En France, l'année européenne s'ouvrira par un colloque les 13 et 14 mars 2008 au siège de l'Unesco à Paris.

08 février 2008

A noter - parution 2008

Jacques Bouveresse, La Connaissance de l'écrivain. Sur la littérature, la vérité et la vie, Paris, Agône, "Banc d'essais", 2008, 224 p.

06 février 2008

Questions françaises du postcolonial

Paraît-y que ça va faire un foin éditorial : parution de L'Occident décroché, Enquête sur les postcolonialismes, Jean-Loup Amselle, Stock Paris, 2008.

Conférences de Judith Butler à Paris

Judith Butler sera à Paris en février et mars, professeure invitée à l'EHESS et ENS. Un cycle de 6 conférences est prévu.

Par ailleurs, (je transmets :) "A l'invitation d'un groupe d'étudiants de Paris VIII qui s'est créé lors de la mobilisation contre la contre-réforme Pécresse, Judith Butler viendra àParis VIII, Saint-Denis, M° Saint-Denis Université (terminus, ligne 13), le mercredi 20 février à 11 h, Amphithéâtre X.

Conférences à l'EHESS/ENS :

*le mardi, 12 février - 18 mars, de 14h à 16h, Grande salle, Ecole normale supérieure**48 bd Jourdan, Paris 14^e (près du Métro Porte d’Orléans, RER Cité Universitaire)*_ __Contact :_ _Eric.Fassin@ens.fr_ <mailto:Eric.Fassin@ens.fr>
/Politics Beyond Identity: //Sexuality, Secularism, and the subject of social Movements/*La politique au-delà de l’identité : **Sexualité, sécularisation et le sujet des mouvements sociaux**/NB :/*/ conférences et discussions se tiendront en français et en anglais, avec une aide pour la traduction de l’anglais au français par Joëlle Marelli./
*Mardi 12 février : **« Le sujet au-delà du multiculturalisme : questions de normativité »*/ (« The Subject Beyond Multiculturalism: Questions of Normativity »)/
*Mardi 19 février :**« Abou Ghraib, la torture et la politique sexuelle »*/(« Abu Ghraib, Torture, and Sexual Politics »)/*
Mardi 26 février :**« Minorités religieuses / Minorités sexuelles »*/(« Religious Minorities/Sexual Minorities »)/ _Invité :_ Marc de Leeuw (Université d’Utrecht) – /NB : in English/
*Mardi 4 mars :**« Une altérité constitutive : la politique juive au-delà de l’identité »*/(« Constitutive Alterity: Jewish Politics Beyond Identity »)/_Invitée :_ Jacqueline Rose (Université de Londres) – /NB : en français/ *Mardi 11 mars :**« Vulnérabilité, survivabilité : la politique affective de la guerre »*/ (« Vulnerability, Survivability: The Affective Politics of War »)// /
*Mardi 18 mars :**« La politique post-identitaire et la question de la sécularisation »*/(« Post-Identitarian Politics and the Question of Secularism »)/_Table ronde :_ avec Eric Fassin (ENS) et Nacira Guénif-Souilamas (Paris-XIII)Judith Butler, philosophe, est professeure dans le département de Rhétorique et de Littérature comparée à Berkeley, Université de Californie. Depuis la parution en 1990 de /Gender Trouble/ (en français, en 2005 aux éditions La Découverte, traduction de Cynthia Kraus : /Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l’identité/), son œuvre est lue et utilisée dans le monde entier. En français, nombre d’ouvrages sont aujourd’hui disponibles, en particulier /Défaire le genre/ (Amsterdam, 2007), /Le récit de soi/ (PUF, 2007), /Humain, inhumain /(Amsterdam, 2005), /Le pouvoir des mots/ (Amsterdam, 2004), /Antigone. La parenté entre vie et mort /(Epel, 2003), /Marché au sexe/ (Epel, 2002). Elle travaille actuellement à des essais sur la philosophie juive, à partir des critiques pré-sionistes de la violence d’état. Elle continue d’écrire sur la théorie littéraire et culturelle, la philosophie, la psychanalyse, le féminisme et la politique sexuelle.Voir une bibliographie: _http://sun3.lib.uci.edu/indiv/scctr/Wellek/butler/_ <http://rhetoric.berkeley.edu/faculty_bios/http:/sun3.lib.uci.edu/indiv/scctr/Wellek/butler/>

Réformes de la recherche

On peut télécharger, sur le site de l'Elysée ou à partir du site de Sauvons la recherche, le texte du discours prononcé par N. Sarkozy lors de la cérémonie en l'honneur du Professeur Albert Fert, prix Nobel (et même visionner la vidéo). Discours qui dessine une politique de la recherche, où la synonymie de "autonomie" avec "étatisation" fait un nouveau grand pas en avant.

Voir le commentaire de SLR.

Dernier paragraphe du discours :

Je dis moi aussi qu'il faut sauver la recherche, Mesdames et Messieurs, et que pour cela nous devons libérer les énergies. Les talents sont là, les savoir-faire aussi. Donnons-leur les moyens de s'exprimer, remettons en marche l'ensemble de notre dispositif et, j'en suis certain, l'enthousiasme et la passion qui vous animent feront le reste. Je vous remercie.

05 février 2008

Parution : Philippe Jousset, Anthropologie du style.

PHILIPPE JOUSSET : ANTHROPOLOGIE DU STYLE, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. "Propositions", 2007, 364 p.

Présentation de l'ouvrage (le plan du livre est consultable en fichier pdf à l'adresse suivante : www.pub.u-bordeaux3.fr/) :


"De nombreuses définitions du style circulent sans qu’aucune ne fasse l’unanimité. C’est sans doute qu’il n’y a pas d’essence du style, ni même de manière unique de l’envisager, mais autant d’approches qu’il y a d’usages. Que le style ne soit pas qu’un ornement, tout le monde en convient cependant ; il peut exister des styles pauvres ou manqués, ou empanachés, au contraire, et fortement individualisés, mais l’absence de style en littérature est une contradictio in adiecto.
La stylistique qui consiste à repérer des procédés dont la fonction est de mettre-en-reliefdes-intentions, a ses vertus et ses justifications mais, pour tenter de saisir ce qui précisément du style nous échappe, ce positivisme demande à être dépassé, pour tenter de mieux cerner ce qui «tient» une phrase, un texte ou une oeuvre, et identifier son principe d’animation : ce qui fait qu’entendre un style, c’est comprendre comment une suite d’énoncés ne relève pas de la seule communication, mais nous met en un état qualifié de réflexion sur notre propre situation ou sort, de manière intellectuelle et sensible à la fois, dans cette immédiateté de la médiation qu’est le texte.
Anthropologique n’est guère ici qu’une façon savante de dire humain au second degré, et d’embrasser le style sous ses aspects généraux : physique (l’« animalité » de la pensée-langage), psychologique, éthique, etc., et à le concevoir à l’aune d’autres activités apparentées, le musical et le physionomique, par exemple.
Les propositions défendues tendent de considérer la question de manière à ce que soit rendue justice du phénomène au-delà du cadre, à l’évidence trop étroit, de la plupart des exercices universitaires. Le style, domaine du comment par excellence, cherche ici à se retourner sur son pourquoi : Pourquoi le discours (littéraire) ne saurait-il se passer de style ?"

Politique des langues

Le numéro de Manière de voir (Le Monde diplomatique) de février-mars 2008 est consacré à La Bataille des langues. Francophonie et héritages coloniaux, anglais mondialisé, Europe, coups de sonde dans des moments historiques nodaux, bibliographie et webographie...

04 février 2008

POLITIQUE DU SAVOIR / POLITISATION DU SAVOIR

Merci à Claire de ce petit extrait. Ce nouveau fret documentaire est, en effet, des plus instructifs. Avec sa charge multiforme de présupposés.
Il confirme la paradoxale étatisation et le contrôle resserré de la recherche et de l'invention du savoir (qui devient aussitôt production et compétition). L'énonciation même de l'article "Décision fondamentale 2" explicite les thèses néolibérales qui doivent désormais guider le fonctionnement des universités. L'université française comme instrument et même moteur du capitalisme mondialisé.

a/"l' économie du savoir" : voilà un syntagme qui appartient très directement à la phraséologie eurocratique. Nous recevons régulièrement dans les établissements des documents émanant de rapports de représentants via les projets européens concernant l'université française qui comportent cette expression ; son intérêt tient évidemment à ce qu'il dit sans dire, l'économisme et la logique du marché. Procédé rhétorique, celui de la syllepse : économie comme mode organisationnel et système, économie comme échange des biens matériels dans une société : l'ensemble des faits relatifs à la consommation, à la production et à la circulation de ces biens.

PS. Je ne peux pas m'empêcher de rappeler que l'assimilation implicite entre savoir et biens matériels est préparée de longue date par un certain nombre de penseurs et/ou idéologues contemporains. Entre autres exemples, le messianisme libéral de Michel Serres, par exemple. Dieu de la communication, Hermès est aussi la divinité de l'échange et de l'argent. Voir à ce sujet mon étude "Hermès ou le mythe de l'essence française" (site Polart, rubrique : "Textes").

b/ "la prise de risque" : un condensé de l'éthique libérale, tournée vers l'action, l'aventure, l'entreprise, la "création", qui devrait contraster - évidemment - avec la frilosité, la peur, le conformisme et le traditionnalisme comportemental, mental, social et économique des français. Dont la gauche serait le réservoir dogmatique et idéologique actuellement. Il est curieux de voir combien ces deux expressions combinées donnent à l'ouverture de ce Rapport l'allure du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert.

Scholie 1 : lors d'un chat récent, réalisé dans le journal "Libération", Jacques Attali répondait à un jeune doctorant issu du CNRS qui contestait la pertinence des contrats de 4 ans renouvelables proposés par le Rapport pour redynamiser la recherche en France. Le doctorant y voyait une précarisation supplémentaire du statut des chercheurs, et envisageait pour cette raison de partir aux USA. Et à l'évidence, cette proposition accélérera la "fuite des cerveaux". Réponse : fausse route, ces contrats sont renouvelables et peuvent aller jusqu'à 12 ans (3 x 4 ans) ... Et ils sont nécessaires pour que chaque chercheur apprenne à se remettre en cause.

Scholie 2 : Evidemment, il est hors de propos d'envisager ce qui peut se passer au-delà de ces 12 années. Il est cependant intéressant de voir que le pouvoir envisage ainsi sous la forme d'un Rapport une législation directe et externe de ce qui caractérise l'éthique même du chercheur : "se remettre en cause". Son activité critique même. C'est la menace la plus pesante. D'où la nécessité à nouveau du chantier "Débat et démocratie".

Scholie 3 : On dira qu'incontestablement une telle position participe de la part de la Commission d'une très grave méconnaissance sinon même d'une négation du métier de chercheur. Et de son activité. Soit. Il reste que le diagnostic d'une sclérose institutionnelle se vérifie dans l'université de jour en jour. Elle ne saurait se régler politiquement, il y faut justement une réinvention des champs, des disciplines, une refondation des épistémologies, etc. Mais la sphère politique profite aussi de l'académisme règnant du système universitaire.

Ce phénomène semble particulièrement sensible dans l'espace des sciences humaines, lettres et langues. Au point que, si je regarde ma discipline, la littérature française, on en vient à défendre contre les agressions du législateur les vieilles "humanités", et dans des termes et des catégories absolument impensables il y a une trentaine / quarantaine d'années. Antoine Compagnon en est l'emblème. Apre défenseur du savoir classique, de la littérature toujours destinée à une fonction morale, civique et éducative, et bien entendu... premier (r)allié du pouvoir en place dans nos institutions républicaines. (A ce sujet, voir mon étude à paraître "De la critique au consensus : l'effet Antoine Compagnon" in S. Martin & J. Roger, La Critique, pour quoi faire ?, Le Français d'aujourd'hui, 160, Paris, Armand Colin, 2008). Cette apologie réactive et défensive des "humanités" est non seulement une illusion historique mais surtout un piège idéologique.


Scholie 4 : L'académisme a des effets plus pervers et retors. On s'interroge peu sur les raisons d'être de la sclérose institutionnelle. Derrière le réflexe corporatiste, silence absolu sur les modalités de recrutement qui, dans les dernières années, ont amplement contribué à ce marasme intellectuel, réseaux, localisme et népotisme en tête refoulant aux marges les chercheurs de qualité et les novateurs. La génération qui a aujourd'hui entre 30 et 35 ans est à ce titre largement sacrifiée. J'en témoigne à l'échelle de ma propre université, qui en est une illustration presque caricaturale. S'il est vrai que les nouveaux critères prévus par la LRU laissent la porte grande ouverte au clientélisme, celui-ci trouvera en vérité un terrau déjà favorable. De fait, les principales instances, Conseil d'Administration, directions d'UFR, Présidence, ne sont pas hostiles à la loi Pécresse. Le syndicat majoritaire dans cet établissement appelait récemment à une forme de défiance vis-à-vis des textes ministériels, s'offrait même à défendre les intérêts de la corporation tout en promettant d'"éclairer" le mieux possible les décisions du Président aux seules fins d'éviter toute espèce de dérive arbitraire. Il ne remettait donc nullement en cause les orientations du Ministère. Après l'éloge du despote éclairé, on ne peut pas faire plus Ancien Régime. Il est vrai que ce sont les mêmes responsables qui agissent au sein des défuntes Commissions de Spécialistes, à la tête des UFR, au sein des trois Conseils, et qui comptent pourtant parmi les éléments les plus faibles et les plus médiocres en matière de recherche. La recherche, ils la gèrent idéologiquement. Et cette idéologie est le substitut même d'une éthique de la connaissance.




Politique du savoir, suite

Le Rapport Attali, produit des travaux de la Commission pour la libération de la croissance française, publié en version papier sous le titre 300 décisions pour changer la France (La Documentation française, XO éditions, 2008 donc - 330 p.), est également téléchargeable sur le site de la Commission - accompagné d'un mot de son Président et autres documents environnants.
On peut noter pour commencer les deux premières des "20 décisions fondamentales" (pp. 250-252) :

Ambition 1. Préparer la jeunesse à l'économie du savoir et de la prise de risque.
Décision fondamentale 1. Se donner les moyens pour que tout élève maîtrise avant la fin de la sixième le français, la lecture, l'écriture, le calcul, l'anglais, le travail de groupe et l'informatique.
Décision fondamentale 2. Constituer 10 grands pôles d'enseignement supérieur et de recherche autour de 10 campus, réels et virtuels, fixant les conditions d'excellence de l'ensemble du système de formation supérieur et de recherche.

Pour lire le Livre vert sur l'évolution du métier d'enseignant, ou Rapport de la commission Pochard (daté de janvier 2008), rendu aujourd'hui à Xavier Darcos, voir le document téléchargeable (271 p.) sur le site du Ministère de l'Education.
On peut également lire le discours du Ministre, prononcé aujourd'hui 4 février 2008.

03 février 2008

ATTENTION - REPORT DE DATE : SEANCE "DEBAT ET DEMOCRATIE"

Chers bloggers, chers polarts,

La séance initialement programmée pour le samedi 9 février 2008 autour de "Débat et démocratie", en partant spécialement des récents Contre-réactionnaires de Taguieff, est finalement reportée. Nous nous excusons pour cette annonce tardive, et les désagréments occasionnés.

Cette séance est donc repoussée au samedi 15 mars 2008. Horaires et lieux seront communiqués ultérieurement.

Avec nos excuses renouvelées, très cordialement.

02 février 2008

Mediapart menacé de perdre son nom

Pour information.
Mediapart, http://www.mediapart.fr/contenu/le-projet qui est un projet de site d'information sur le Web (mené par Edwy Plenel ; le lancement du site aura lieu le 16 mars), projet se revendiquant comme critique d'un journalisme actuel, et pour un journalisme indépendant et participatif, vient de se faire attaquer en justice par une holding belge, Média-Participations (qui regroupe 40 marques, dont notamment les éditions de bande dessinée Dargaud et Dupuis, et publie aussi dans le domaine de la vie pratique et de la religion), pour contrefaçon. "Nous accusant de contrefaçon de marque, elle (Média-Participations) demande à la justice, par l'intermédiaire de ses avocats, de nous interdire tout usage de la dénomination MediaPart, d'imposer le transfert à nos frais du nom de domaine mediapart.fr à la société Média-Participations et de nous condamner à lui verser un total de 90 000 euros. Ce n'est pas indemnité, c'est une rançon". http://www.mediapart.fr/atelier-journal/article/01022008/peine-ne-mediapartfr-est-menace-d-interdiction-devant-la-justice