22 décembre 2010

Anglais/français : langues et littérature(s)

Publication de Catherine Leclerc (Université McGill) , Des langues en partage? Cohabitation du français et de l'anglais en littérature contemporaine, Montréal, XYZ, «Théorie et littérature», 2010, 416 p.

Présentation de l'éditeur (http://www.editionsxyz.com/catalogue/583.html) :


De plus en plus, les œuvres en prose sont appréciées pour la multiplicité des langages – voire des langues – qu’elles font cohabiter. Plusieurs langues peuvent-elles tout à tour, dans un même texte, servir de véhicule à la relation d’un récit? Peuvent-elles cohabiter en toute réciprocité? Voilà les principales questions que pose cet essai, qui est le résultat d’une enquête sur des textes littéraires écrits à la fois en français et en anglais et qui établissent un rapport de réciprocité plutôt qu’une hiérarchie entre ces langues, forçant ainsi la redéfinition des espaces littéraires qui leur sont assignés et opérant un véritable partage des langues. Catherine Leclerc les qualifie de colingues.

Le premier chapitre formule une théorie du colinguisme apte à guider la lecture des textes analysés dans les trois chapitres suivants : le roman Between de l’écrivaine britannique Christine Brooke-Rose, publié à la fin des années soixante, deux œuvres de la littérature anglo-montréalaise, Heroine de Gail Scott et Hellman’s Scrapbook de Robert Maizels, et des œuvres issues de communautés minoritaires, L’homme invisible/The invisible man du Franco-Manitobain Patrice Desbiens et Bloupe de l’Acadien Jean Babineau.

21 décembre 2010

De la non-pensée comme exercice fétiche chez quelques-uns de nos contemporains

Tout est possible dans le champ des études littéraires. Du best-seller conçu et reçu comme théorie. Voir l'encadré proposé par le site "Fabula" (http://www.fabula.org) :

"P. Bayard est sans doute le théoricien le plus présent et le plus commenté dans Fabula. Le premier ouvrage collectif consacré à ses travaux vient de paraître. On en trouvera la préface dans l'Atelier : Pour une critique décalée, par L. Zimmermann. On trouvera également sur le site de F. Bon la contribution de celui-ci à ce même collectif. Rappelons à cette occasion quelques-uns des jalons les plus importants de la réflexion autour de l'oeuvre de P. Bayard sur Fabula. On se souviendra notamment du dossier sur le plagiat par anticipation, qui comporte notamment un extrait d'un article de P. Bayard paru dans un numéro de La Lecture littéraire ("Ecrivains, lecteurs", dont M. Macé rendait compte en 2002 sous le titre "C'est ça, c'est exactement ça"), une contribution de M. Escola, Le temps de l'histoire littéraire est-il réversible ?, et plusieurs compte rendus de l'ouvrage Le Plagiat par anticipation. On se souviendra par ailleurs des nombreux articles proposés à chaque parution d'un ouvrage de P. Bayard, depuis un commentaire d'A. Gefen, jusqu'aux rebondissements multiples appelés par la critique policière inventée par P. Bayard. On pourra se souvenir de F. Schuerewegen et de sa contribution à l'ensemble Hégémonie de l'ironie? (1980-2008), Le critique ironiste (Charles vs Bayard). Signalons enfin la parution dans l'Atelier du Petit traité de "misologie" de D. Garncarzyk. Autant de manières de mieux saisir l'oeuvre d'un théoricien "que nous admirons tant aujourd'hui", pour reprendre les mots de G. Genette à son propos."

13 décembre 2010

Nathalie Heinich sur les Culture Wars

Pour une jonction entre deux des fils suivis par Polart, le nouveau livre de Nathalie Heinich : Guerre culturelle et art contemporain. Une comparaison franco-américaine (Hermann, Paris, 2010).

S'y croiseront en effet la question de la sociologie de l'art (et les nouveaux épisodes de la controverse française sur l'art contemporain), et la question des rapports comparatistes, mutuellement problématisants, entre les situations françaises et américaines de la pensée de l'art, de la culture et des cultures.
On pourra lire en résonance avec De la culture en Amérique, de Frédéric Martel, qui avait déjà présenté cette histoire culturelle américaine récente (Gallimard, novembre 2006), avec une méthodologie très différente.
Pour moi l'intérêt est également la jonction historique, sous le même intitulé du débat public aux Etats-Unis, des questions du financement public de l'art d'une part, et des questions du multiculturalisme et de la political correctness dans les universités d'autre part. Il est possible que le livre de Heinich ne s'occupe pas de ce deuxième pan, ce que ne nous empêche pas de le prendre en compte à la lecture, comme effet contextuel.