18 février 2009

DAMOURETTE ET PICHON - COLLOQUE CERISY-LA-SALLE

Information communiquée par Michel Arrivé :
Plan du Site du Centre Culturel International de Cerisy-La-Salle : cliquez ici" Page mise à jour le 16 février 2009 "
DU SAMEDI 1er AOÛT (19 H) AU MARDI 11 AOÛT (14 H) 2009
DE LA GRAMMAIRE À L'INCONSCIENT : DANS LES TRACES DE DAMOURETTE ET PICHON
DIRECTION : Michel ARRIVÉ, Valelia MUNI TOKE, Claudine NORMAND
ARGUMENT :"Le système grammatical d’une langue baigne en grande partie dans l’inconscient". C’est là l’un des postulats sur lesquels se construit le monumental Essai de grammaire de la langue française, de Jacques Damourette (1873-1943) et Edouard Pichon (1890-1940).Les deux auteurs sont pittoresques et insolites. Jacques Damourette, de santé fragile, n’a jamais exercé son métier d’architecte, mais s’est passionné pour la langue française, dans tous ses états. Il a communiqué sa passion à son neveu Edouard Pichon, qui, en dépit de la maladie qui le fera mourir à 49 ans, mène une brillante carrière de médecin. Devenu psychanalyste, il est, en 1939, Président de la Société psychanalytique de Paris: il y reçoit un jeune et brillant psychiatre nommé Jacques Lacan.L’œuvre de Damourette et Pichon continue, près d’un siècle après le début (1911) de son élaboration, à intriguer, souvent à passionner à la fois les linguistes et les analystes. Ils se rencontreront à Cerisy pour approfondir tous les aspects de ce travail entre tous original, qui affronte, par le biais de la grammaire d’une langue, le français, le problème toujours renouvelé des relations entre langage et inconscient.
COMMUNICATIONS :Linguistique et psychanalyse: vers une grammaire de l'inconscient?* Michel ARRIVÉ: Du métalangage chez Damourette et Pichon?* Pierre BONNY & François SAUVAGNAT: La question du genre chez Edouard Pichon. Quelques implications des notions de sexuisemblance et de sexuiférence, spécialement pour les sciences humaines* Anne COSYN & Bernard HARMEGNIES: Le silence dans la parole du Sujet en souffrance psychique: élément constitutif d'une grammaire de l'inconscient?* Chloé LAPLANTINE: L’inconscient dans le langage: Boas, Sapir et Benveniste* Josette LARUE-TONDEUR: Le "ne" discordantiel, dit "explétif"* Cécile MATHIEU: L'origine du langage et la motivation du signe chez Damourette et Pichon* Marie-Anne PAVEAU: Quelle est la langue de l'analyse? L'homme parlant et le mauvais outil* François SAUVAGNAT: Edouard Pichon et Jacques Lacan, divergences et convergences: un bilan provisoireNationalisme et linguistique dans l'entre-deux guerres* Sungdo KIM: La race, la nation, la langue: une archéologie et une politique de la grammaire nationale de Damourette et Pichon* Sébastien MORET: Un fort vésicatoire au cas où...: Antoine Meillet, l’Allemagne et l’unité slave* Annick OHAYON: Edouard Pichon, psychanalyste "français"* Maribel PEÑALVER VICEA: Métaphore et "idiome": ou comment l'"inconscient national" construit notre identité?* Dan SAVATOVSKY: Grammaire nationale et barbarie: la terminologie de Damourette et PichonLe locuteur et sa langue* Michel GROLLIER: De l’inconscient sensu-actoriel à l’inconscient lingui-spéculatif?* Janeta MASPÉRO: Du moi "étoffé" au soi social* Ann-Gaël MOULINIER: Enonciation et expérience mystique dans les autobiographies de Mary Barnes et de Vaslav Nijinski* Valelia MUNI TOKE: Pichon et le regard du "je" sur le "soi": de l'épistémologique au politique* André ROUSSEAU: L’énonciation chez Damourette et Pichon et chez Bühler* Andrée TABOURET-KELLER: Damourette et Pichon: pour un inconscient national et contre le bilinguisme* Maria Dolores VIVERO GARCIA: "Je", "tu", "il" ... tous des délocutifs?* Suzanne YANG: Les fous criminels: une forme extrême d'énonciationActualité grammaticale de Damourette et Pichon* Cécile BARBET & Yves LE BOZEC: De l'auxiliarité et des verbes modaux* Bérengère BOUARD: Les théories syntaxiques de Damourette et Pichon et la tradition grammaticale* Patricia BUNTE & Vincent MARISCAL: Gustave Guillaume lecteur de Damourette et Pichon* Michel FAVRIAUD: La ponctuation de Jacques Damourette: une théorie inachevée de la voix* Jean-Marie FOURNIER: La réflexion sur le temps dans l’Essai de grammaire de la langue française de Damourette et Pichon* Rose-Marie GERBE: Le présent de l’indicatif: un "tiroir-canon" non marqué* Elizaveta KHACHATURYAN: Les mots du discours d’origine verbale* Bernard LAKS: La phonologie de Damourette et Pichon: essai de réévaluation (avec une attention particulière à la phonologie de la liaison)* Adeline PATARD: La notion très actuelle d'actualité. Quelle pertinence pour l'analyse du temps verbal?* Henri PORTINE: Damourette et Pichon étaient-ils cognitivistes avant l’heure?* Louis de SAUSSURE: Les tiroirs verbaux chez Damourette et Pichon comme opérations cognitives* Christian SURCOUF: Noncal, toncal, Imparfait et négation* Marc TSIRLIN: Cette grammaire reste actuelle* André VALLI: A propos de la notion de "locution verbale coalescente" dans l’ E.G.L.F. de Damourette et Pichon* Jesús VAZQUEZ MOLINA: Les traces de Damourette et Pichon dans l'analyse de la négation dite explétive.
Pour les résumés des interventions et les références bibliographiques, veuillez vous reporter à la page http://www.ccic-cerisy.asso.fr/damourettepichon09.html.

17 février 2009

La crise universitaire, transnationale

. Situation en Irlande : "Third-level revolution sees conformity replace creativity" (Irish Times, 17 février 2009) :
Excellence in research and teaching is being replaced in universities by the employment demands of the labour market. Academic freedom is under threat, writes ANDREAS HESS.

15 février 2009

je transfère :
"Chers enseignants-chercheurs, enseignants, chercheurs, personnels, étudiants et citoyens indignés par les attaques de notre gouvernement contre le Service Publique en général et envers l'Université en particulier,Un peu plus d'une semaine après en avoir évoqué l'idée sur ce forum, je vous annonce la disponibilité d'une nouvelle forme de contestation contre les projets de réformes de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche. Il s'agit d'une grande action nationale qui permettra à tous d'exprimer tout le bien que nous en pensons en "interpelant" notre ministre Valérie Pécresse et notre président de la république Nicolas Sarkozy.Bien au delà des bienfaits défoulatoires que vous procurera ce jeu, les points que vous marquerez s'ajouteront au score de l'université que vous défendrez. Les scores de toutes les universités françaises seront agrégés en un classement global que nous avons nommé le "Classement de Sandales" en écho au "Classement de Shangaï" tant invoqué pour justifier les réformes en cours. L'esprit de mise en concurrence des universités instillé par les réformes sera ici mis à profit pour stimuler notre combattivité !Exprimez-vous de façon ludique autant que nécessaire sur le site :
http://www.classement-de-sandales.net/Compte tenu de l'aspect national de ce jeu et par soucis d'équité envers toutes les universités françaises, un compte à rebours a été enclenché et prendra fin ce lundi 16 février à 11h00. À partir de cette heure précise le jeu sera accessible à tous, nationalement ! Ce délais est prévu pour vous laisser diffuser cette annonce dans vos réseaux afin qu'un maximum de collègues, amis et contacts soit prêt partout en France à partir de 11h00 lundi pour défendre leurs universités.À vous de jouer !Bruno Jobard."

pour lutter en s'amusant

http://www.classement-de-sandales.net/

slb

11 février 2009

Bonjour à tous,

Je vous propose deux articles, deux points de vue sur les questions qui nous préoccupent :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/02/10/formation-des-professeurs-parents-d-eleves-si-vous-saviez_1153316_3232.html

http://christophe.benavent.free.fr/article.php3?id_article=295

Amicalement,
slb

07 février 2009

Les Universités françaises en grève par The Guardian.

To see this story with its related links on the guardian.co.uk site, go to http://www.guardian.co.uk/education/2009/feb/05/internationaleducationnews-france
French university strikes intensify Twenty cities across Frances see marches of lecturers and students over job cuts and status changes Gwladys Fouch? Thursday February 5 2009 guardian.co.uk
Thousands of French university lecturers took to the streets today amid violent clashes as part of a growing "unlimited" strike movement against government higher education reform plans. Lecturers and students marched in around twenty cities across the country, including Paris, Marseille and Bordeaux. In Strasbourg, police used tear gas against demonstrators (1600 according to police, 2500 according to unions), some of who threw projectiles at officers. Police occupied the steps of the university's main building. The clash occurred during a visit by the French higher education and research minister, Valérie Pécresse. "The whole university is on strike today, there are no classes," a local professor, Hubert Whitechurch, told the daily Libération newspaper. Teaching has stopped at several other institutions, including the three universities of Toulouse, one university in Lyon (Lyon II), and most university departments in Marseille. The unlimited strike action began on Monday but staff at one Paris university, Paris XIII, have been on strike for three weeks. In other departments, lecturers are not returning marked papers to students. In total, an estimated 45% of classes are affected across the country, with unions claiming that more than one in two lecturers are not working. Strikers are protesting against 200 job cuts planned for this year, a change to their professional status that would grant more powers to university presidents over their staff's careers, and a reform to the way lectures, across all sectors, are trained. Traditionally, career advancement in French universities is half decided by a national higher education council that is independent from individual heads of universities, and half by universities themselves. The reforms say that all promotions should be decided by university presidents. In addition, the amount of time a lecturer shares between research and teaching is also decided at the national level. But under the proposals, it is decided by individual heads of universities. "We are profoundly angry with what's going on," says St?phane Tassel from the National Union of Higher Education (Snesup), the main union representing higher education professionals. "It's like coping with a disease. We went through denial and despair, now we're angry." Concerning the job cuts, Tassel said this was the first time in at least 15 years that job cuts are taking place. "It's unprecedented," he said. Speaking about the reforms concerning university teachers' status, Tassel said too much power was granted to university presidents. "They can dictate how many hours we teach or do research, and who gets promoted. This goes against the principle of collegiality we have been following." Another contested reform concerns the way school teachers are trained. Under the new plans, they will need to complete a masters at university, instead of attending a specialised training institute. "Universities are supposed to take charge of teacher training this month, but nobody knows how it is supposed to be working," said Tassel, adding that the movement is spreading fast. "We can't keep up with the number of local decisions reaching us at the moment. And colleagues who don't usually go on strike do." But the government appears to be steadfast. "The reforms are necessary to improve the way French universities work," Pécresse told French radio this morning. She has previously argued that reforms are necessary to improve the competitiveness of French universities, which are lagging behind internationally. "I deplore the fact that students are not getting their grades back. They should not be the victims of this strike," she said, adding that she would work closely with university presidents to explain how the change to lecturers' status would work in practice. Today's industrial action is the latest in a long-running campaign of demonstrations among French education professionals. Just last week, thousands of primary and secondary school teachers took to the streets during a national strike to protest against job cuts and wide-ranging school reforms. Industrial action is expected to continue in higher education, with unlimited strikes carrying on and a national demonstration scheduled in Paris next Tuesday.
This article was amended on Friday 6 February 2009. We referred to the training of lecturers in a paragraph above; we meant to refer to the training of school teachers. This has been corrected. Copyright Guardian Newspapers Limited 2009

LE BLOG DE L'UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE EN LUTTE

http://sites.google.com/site/ufcenlutte/Home

05 février 2009

Université en lutte : documents

A voir : cette version abrégée et commentée du discours du Président de la République sur la recherche : http://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrk

A revoir : le film "Universités, le Grand soir" : http://www.labandepassante.org/universite-grand-soir.php

Université, SHS : soutien des éditeurs

extrait du site Mediapart

Dix éditeurs en défense des sciences humaines et sociales 04 fév 2009

«Nous partageons la conviction que la vivacité de notre démocratie repose sur la compréhension de notre temps pour laquelle les sciences humaines et sociales jouent un rôle éminent.» Dix éditeurs (Fayard, Erès, MSH, La Découverte, Actes Sud, Ed. Thierry Magnier, Les Prairies ordinaires, L'Atelier) cosignent un texte de soutien aux chercheurs, universitaires et enseignants actuellement mobilisés pour défendre l'autonomie de leurs activités.

Nous, éditeurs de sciences humaines, forts de nos orientations et sensibilités distinctes, assumons avec conviction un effort commun et quotidien pour assurer une large diffusion à des travaux, recherches et documents qui nous semblent indispensables à la réflexion politique. Nous partageons la conviction que la vivacité de notre démocratie repose sur la compréhension de notre temps pour laquelle les sciences humaines et sociales jouent un rôle éminent. Cet effort de compréhension, pour être réel et efficace, repose sur trois piliers solidaires : une recherche stimulée et encouragée, sûre de ses moyens, un enseignement de qualité et ambitieux, une édition et une diffusion soutenues et vivantes. Or, ces trois piliers connaissent aujourd'hui des difficultés importantes largement aggravées par des orientations politiques inacceptables et inquiétantes.Les décisions gouvernementales concernant l'organisation du système universitaire et des centres de recherches provoquent légitimement critiques et mobilisations. Elles continuent d'inquiéter parce qu'elles menacent les moyens humains et financiers et surtout l'autonomie d'une recherche qui est souvent caricaturée et dont la légitimité est trop régulièrement remise en cause. Qu'il s'agisse du financement de la recherche ou qu'il s'agisse de l'enseignement des sciences sociales à l'université ou au lycée, on constate une commune volonté : celle de valoriser les formes de pensée les plus convenues et les plus immédiatement utiles au monde économique. Comment ne pas faire un lien, en effet, entre le rappel de la nécessaire utilité des recherches en sciences sociales et la prétention de mieux enseigner les "fondamentaux de l'économie et de la sociologie" ou encore de "mieux faire connaître", c'est-à-dire plus positivement, le monde de l'entreprise, proposé comme modèle de toutes les institutions. Dans tous les cas, des pressions s'exercent pour réduire et réorienter la recherche et l'enseignement vers des objectifs purement utilitaristes.

La remise en cause du prix unique du livre (régulièrement réclamée par quelques parlementaires et lobbies) ne serait pas seulement un mauvais coup contre la librairie et le pluralisme de l'édition. Elle achèverait de mettre en péril les trois piliers qui assurent la vivacité des sciences humaines et sociales, et par la même une partie essentielle de ce qui participe éminemment à notre conscience démocratique : une recherche dynamique et indépendante, un enseignement sérieux et pluraliste, une édition et une librairie raisonnablement protégées et soutenues.
Notre profession connaît bien les difficultés que rencontre toute opération de diffusion et de partage des connaissances en sciences sociales. Mais si nous en connaissons le prix, nous en connaissons aussi l'indispensable valeur.
Plus largement, nous entendons ici manifester notre solidarité avec toutes celles et tous ceux qui, parce que chercheurs, universitaires ou professeurs du secondaire, ou simplement citoyens lecteurs, manifestent leur attachement à une réalité précieuse : celle de pouvoir penser notre société désorientée, ses tensions comme ses consensus, ses inégalités comme ses progrès, en un mot sa réalité, mais aussi et surtout de pouvoir penser les changements indispensables à un système qui apparaît de moins en moins capable de faire face aux défis fondamentaux du XXIe siècle.

Claude Durand, PDG des éditions Fayard
Marie-Françoise Dubois-Sacrispeyre, Directrice éditoriale des Editions Erès
Guy Dreux, Directeur de la collection Troisième Culture
François Gèze, PDG des éditions La Découverte
Jean-Michel Henny, Editions de la Maison des Sciences de l'Homme
Hugues Jallon, Directeur éditorial des éditions La Découverte
Thierry Magnier, Directeur des éditions Thierry Magnier et des éditions Actes Sud Junior
Françoise Nyssen, Présidente du directoire des éditions Actes Sud
Rémy Toulouse, Directeur des éditions Les Prairies Ordinaires

Bernard Stephan, Directeur général des éditions de l'Atelier

03 février 2009

Pécresse s'affermit, l'opposition universitaire se durcit

Le mouvement de contestation des enseignants-chercheurs, des chercheurs, des personnels administratifs et techniques des universités et des étudiants est entré dans une deuxième phase, qui passe notamment par sa médiatisation et, par conséquent, par une "guerre de communication", substitut du débat et de la démocratie. Valérie Pécresse cherche évidemment à diviser enseignants et étudiants, comme elle l'avait fait l'an passé au moment de la LRU entre les étudiants. L'entêtement et l'aveuglement du pouvoir risquent de lui coûter cher.
Observons que la traduction médiatique de la Coordination Nationale des Universités est plus détaillée et argumentée, mieux informée dans la presse et à la radio qu'à la télévision, qui ne veut percevoir et ne donner à voir qu'une représentation simplifiée et "corporatiste" de l'opposition des universitaires autour du décret relatif aux statuts notamment.
Ci-joint le récit des événements du 03 février 2009 à l'Université de Franche-Comté par le réseau local de France 3 (édition régionale de 19 h). Le reportage est suivi d'une discussion sur le plateau avec Claude Condé, le président de l'UFC qui a alors tout temps (de parole) et tout loisir de noyer le poisson, évoluant comme à son habitude dans l'ambivalence et pratiquant le double langage, préconisant de concert avec Pécresse elle-même un peu de pédagogie et d'éclaircissements quant au décret modifié du texte de 1984. Il est vrai que les enseignants-chercheurs dont c'est le métier ne savent ni lire ni comprendre, c'est bien connu...