Séminaire Actualité critique – observatoire & chronique
resp. Claire Joubert
Argument :
Comme PMI avec son texte récent, et comme nous tous avec le premier projet de séminaire critique de Polart sur les Nouveaux réacs, je sens la nécessité qui presse d’un travail sur l’état de la critique, en tant aussi que travail de la critique. Pour moi, la poétique a à travailler là ; là son urgence, pour moi, et son vrai pouvoir. Travail de situation, au sens de Meschonnic : il s’agit du milieu discursif du politique – y compris ses dimensions disciplinaires, institutionnelles (l’université, les politiques de l’enseignement et de la recherche, le syndicalisme), publiques (les débats publics/médiatiques, les mouvements sociaux, l’économie des produits intellectuels). Travail diagnostique : il s’agit d’un savoir critique et en avant (au sens de Rimbaud this time). Un travail de contextualisation par la poétique spécifiquement – qui demande à inventer ses points de vue, à les bouger, les affuter, les critiquer, continument, en travaillant continument contre le verrouillage dans le compas texte/contexte. (Où le présent ne s’analyse, ne s’observe pas tant qu’il se fait). Travail de poétique : de l’énergie critique de Meschonnic ce qui m’intéresse toujours plus est la notion de « poétique de ». C’est par elle que je cherche à sauter à pieds joints par-dessus un marais où la réflexion sur le continu entre pensée et société s’embourbe de vieilleries et de lambeaux d’idéologie pris pour des vérités profondes ou modernistes, c’est selon (ça a l’air général comme ça, mais je pense à des choses particulières, dont je pourrai vous parler. A partir de la carrière de Gerald Graff, historien de la discipline « English » / « literary studies » aux US et intervenant dans la « Culture war » qui mitonne ici depuis 20 ans, par ex.) Pour dégager quelque chose dans le présent, pour ce qui vient – pour prendre son énergie. Il s’agit chaque fois, en cherchant les prises, de créer les possibles de la poétique, ou du poème comme question. La poétique comme problématique.
Vous savez que j’y travaille avec ELB et GD, par méthode ponctuelle et écoute flottante, sur le blog Letter from America. Mais c’est conçu comme du travail Polart de toute façon.
Je voudrais proposer à ceux d’entre vous que ça intéresse une séance ou une série de séances régulières de tour de table sur ce type de travail.
Modalités :
1. pour démarrer le processus à cette première séance, je ferai une présentation un peu plus charnue de ce que j’ai observé aux Etats-Unis depuis le mois d’août (disons 20’ – simplement à pointer des nœuds, des départs, des lignes de résistance, dans le champ de forces culturel, intellectuel et politique tel que je peux l’analyser), et
2. Mireille Bousquet peut-être, Gérard Dessons, Pascal Maillard, Katalin Kovacs, et Serge Martin ont répondu à mon invitation pour faire une présentation de leur point de vue actuel d’un état-de-la-critique.
3. tour de table : j’en rappelle seulement le principe pour mémoire – car il est possible que cette première séance soit déjà bien remplie avec les 6 (brèves) interventions prévues. L’idée est que chacun pourra, aussi brièvement qu’il voudra et sous la forme qu’il lui faudra (pour ma part, je cherche un mode de travail sans exhaustivité, sans totalisation ; chronique), considérer par exemple :
. les buzzwords repérés récemment ; les titres ou auteurs qui vous semblent devenir des nœuds de débat actuellement ; les questions que vous voyez travaillées dans les colloques, les équipes de recherche, les nouveaux titres en librairie et les numéros spéciaux de périodiques (toutes disciplines intéressantes) ; les débats repris dans les différents plans du médiatique/ politique/universitaire/culturel/artistique – comment vous les entendez
. les questions/concepts/auteurs/débats vers lesquels vos propres travaux se tournent ; celles qu’ils fabriquent dans ce contexte – càd à partir de quels gestes de contextualisation. Ce qui vous intéresse ; les points où vous sentez qu’il y a du critique.
. => quelles mises à jour possibles de la liste des « questions Polart » qui apparaît en fin de l’éditorial ? – cette liste a une vertu en tant qu’elle-même (la poétique comme problématique) même si elle ne fonctionne pas comme un programme effectif.
4. pour déboucher éventuellement sur la publication sur le site d’un document informel (ou une série, chronique, de) rassemblant les différents apports de cet observatoire-et-chronique.
Séance du vendredi 12 janvier 2007 – 14h30-17h30
Pour donner un point de convergence à ce programme délibérément centrifuge, disons que la question diagnostique commune peut se poser en ces termes : quelles sont les questions en débat actuellement sur lesquelles Polart peut élaborer une prise critique ?
Claire Joubert : sur la question de l’université dans les culture wars aux Etats-Unis
Mireille Bousquet (sous réserve) : sur la situation des études beckettiennes à l’issue de l’année du centenaire
Katalin Kovacs : sur l’université de Szeged et la littérature postcommuniste en Hongrie
Pascal Maillard : sur les dernières publications d’Agnès Whitfield, et l’histoire des pratiques traductives
Serge Martin : sur la situation du Français aujourd’hui
Gérard Dessons : sur l’homme du Musée de l’homme
Ce serait bien que chaque intervenant prépare des notes pour la mise en ligne sur le site. Je pourrai essayer de les rassembler pour le 12 février, par exemple.
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