Le premier numéro, septembre-octobre, est disponible. C'est un outil d'un type nouveau en France, modelé sur la New York Review of Books, la London Review of Books, le Times Literary Supplement (mais alors en plus moderne, et en plus marxien).
Quelques notes supplémentaires sur le blog Notes de l'étranger.
A noter également !, la participation d'un membre Polart aux travaux de la revue : Etienne Dobenesque y traduit Emilie Bickerton sur les "Adieux aux Cahiers [du Cinéma]", mais surtout apparaît comme traducteur de l'important Quand lire c'est faire. L'autorité des communautés interprétatives, de Stanley Fish, qui doit sortir en octobre.
C'est dans le cadre éditorial d'une nouvelle collection des Prairies ordinaires, intitulée "Penser/Croiser", et dirigée par François Cusset - pour mémoire : auteur de French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux Etats-Unis (La Découverte, 2003).
30 septembre 2007
Parution : n° 1 de la Revue internationale des livres et des idées
Publié par CJ à 19:40 0 commentaires
Libellés : Cusset, Dobenesque, Fish, traduction
28 septembre 2007
Les droites au pouvoir : politique et culture
Je voudrais signaler la parution du n° d'octobre-novembre de Manière de voir, le bimestriel thématique du Monde diplomatique, numéo intitulé : Les droites au pouvoir.
L'intérêt particulier est dans la conception éditoriale : un pan d'analyse politique pour commencer (nation, démocratie, capitalisme, égalité, (néo-)conservatisme, etc.), puis un pan sur les techniques de la "réforme" (j'apprécie ce coup d'éclairage, ce choix d'un point de vue, qui me paraît particulièrement pertinent dans l'actualité française, et depuis l'expérience quotidienne à l'université à cette rentrée), mais surtout enfin une section intitulée "La culture à la rescousse" - médias, télé, recherche et expertise, patrimoine. Je n'ai pas encore lu les textes, mais l'approche m'intéresse : oui, les droites, et leurs politiques de la culture. La culture - une conception de la culture -, comme outil de droitisation. (voir aussi, pour illustration, l'ensemble du n° du Débat de mai-août 2007, sur la culture générale, l'école, et la "nouvelle jeunesse" - dont un texte de Compagnon, sur la "perméabilité des disciplines").
L'ensemble du numéro est accompagné par des photographies de Martin Parr - là aussi c'est la signature du Diplo, une politique éditoriale de l'oeuvre d'art, qui pose des questions. Et fait poser des questions à l'oeuvre de Martin Parr, et aux lectures auxquelles on la plie. C'est à regarder de près.
Publié par CJ à 08:17 0 commentaires
26 septembre 2007
Séminaire Actualité critique - 28-29 septembre
Deuxième édition du séminaire Actualité critique de Polart cette semaine, qui se tiendra à Paris 8 (rendez-vous salle B 333)
Programme vendredi 28 septembre, 18h
. Emilienne Baneth-Nouailhetas (directrice adjointe du département Sciences humaines et sociales du CNRS, section Philosophie, histoire de la pensée, sciences des textes, théorie et histoire des littératures et des arts) : sur l'actualité et l'avenir proche de la recherche en sciences humaines
Programme samedi 29 septembre, 14h
. Arnaud Bernadet (Université Franche-Comté, membre du jury du CAPES de Lettres modernes) : sur les questions disciplinaires soulevées au cours de l'histoire récente du CAPES
. Mireille Bousquet (Université Paris 8, doctorat sur Beckett) : sur l'année du centenaire Beckett (2006)
. tour de table - actualité critique
. réouverture du chantier Polart "Débat et démocratie" : présentation de l'état des travaux
Publié par CJ à 20:59 0 commentaires
Libellés : séminaire Actualité critique
14 septembre 2007
à paraître
A paraître (octobre et novembre), deux nouveaux ouvrages d'H. Meschonnic,
Ethique et politique du traduire (Verdier)
Heidegger, Ou le National-Essentialisme (Laurence Teper)
aussi à noter, chez Verdier encore, en octobre, les Ecrits pour le cinéma de Benjamin Fondane.
Publié par Chloé Laplantine à 15:00 2 commentaires
07 septembre 2007
Publication
Je vous signale la parution aux éditions La Découverte du dernier livre de Pierre Tevanian, La République du mépris, les métamorphoses du racisme dans la France des années Sarkozy.
Publié par IB à 21:54 0 commentaires
Nouveaux réacs (suite)
Toujours dans l'actualité des "Nouveaux réac", je signale la parution du dernier livre de Michéa L'EMPIRE DU MOINDRE MAL. ESSAI SUR LA CIVILISATION LIBÉRALE. Le recours (et le retour) à la critique platonicienne de la démocratie est éloquente.Voir l'article du Monde de ce jour.
Jean-Claude Michéa : les dilemmes du libéralisme
LE MONDE DES LIVRES | 06.09.07 | 12h32 • Mis à jour le 06.09.07 | 12h32
Même s'il peut paraître aller dans le sens de l'opinion dominante en France, assez largement antilibérale, le livre de Jean-Claude Michéa représente un point de vue tout à fait original, qui a toutes les chances d'agacer, à gauche comme à droite.
Michéa se veut "socialiste" mais il doit fort peu à Marx et il n'a aucune nostalgie de la vieille politique progressiste ; en fait, il ne se veut même pas "de gauche", car il tient le clivage entre gauche et droite pour une dualité interne à la pensée libérale. Il se réclame de la tradition anarchiste, mais il est très éloigné des courants libertaires contemporains, qui sont pour lui le supplément d'âme de la modernité libérale ; il se veut comme Orwell "anarchiste tory", ce qui est une manière de revendiquer une identité "conservatrice" dans un pays où le conservatisme est l'ennemi privilégié de la droite comme de la gauche. Pis encore, il confesse sans état d'âme son "populisme", au risque de décourager les meilleures volontés libérales et-ou progressistes.
La thèse de Michéa peut être résumée de la manière suivante : le libéralisme n'est pas un courant particulier de la politique moderne, qui pourrait lui-même être subdivisé en courants divers, dont le libéralisme économique ne serait qu'une composante particulière : il y a au contraire une unité fondamentale du libéralisme, qui est au coeur de la modernité, et qui trouve finalement son "centre de gravité" dans l'expansion universelle de l'économie de marché et dans la croissance indéfinie de la production matérielle ; dans ce cadre, les revendications libertaires, qu'elles soient dirigées contre la morale traditionnelle ou contre les restes de l'Etat-nation, sont la pointe avancée de la modernisation et de la mondialisation : le libéralisme culturel est le supplément d'âme ou le complément naturel du libéralisme économique.
Le charme du livre vient d'abord de la grande élégance de la démonstration, qui s'appuie sur une vraie familiarité avec les grands penseurs libéraux. Après d'autres, Michéa montre que la logique libérale naît en fait avec la politique moderne elle-même, et singulièrement avec les guerres de religion, qui discréditent durablement l'idée que la politique aurait pour fonction d'instaurer le règne du Bien : l'Etat moderne devra s'émanciper de la religion pour se faire le protecteur des droits des individus, et le marché apparaîtra progressivement comme le cadre le mieux adapté à la pacification des relations entre les hommes.
De là, d'abord, la solidarité profonde liant le droit moderne - qui organise la coexistence des libertés sans prétendre créer les conditions de la vie bonne - à une anthropologie soi-disant réaliste mais en fait assez irréelle. Une telle anthropologie prétend dévoiler les ressorts cachés et inavouables de toute action plutôt que de se fier aux dispositions généreuses, ou altruistes, de l'humanité.
"HOMME NOUVEAU"
De là, ensuite, la force, dans la pensée moderne, de ce qu'on pourrait appeler un scepticisme dogmatique, qui au nom de la liberté et de l'égalité, refuse toute hiérarchie entre les fins que poursuivent les hommes. Or, cet égalitarisme sceptique, que Hobbes plaçait au fondement de l'Etat absolutiste, trouvera par la suite deux traductions, sociale et politique, sans doute plus adaptées à ses fins.
La première de ces traductions est l'économie de marché : on verra volontiers celle-ci comme le lieu d'un équilibre "mécanique" entre les volontés individuelles. Cet équilibre suppose aussi la dynamique indéfinie de la croissance pour tenter de satisfaire la soif d'acquisition que met en mouvement la généralisation de l'échange marchand.
La deuxième traduction de cette conception sceptique de la liberté et de l'égalité est sans doute la démocratie elle-même, contre laquelle Michéa ne craint pas de reprendre certaines des critiques de Platon. Selon l'auteur, le Grec aurait déjà reconnu, dans l'Athènes démocratique, impérialiste et commerçante, "certaines conséquences humaines du désir illimité d'accumuler des richesses et de la poursuite de l'intérêt égoïste" : on peut discuter cette critique, mais on doit reconnaître la justesse de l'idée qui fait du scepticisme le fondement de la démocratie - c'était la thèse, par exemple, du grand juriste positiviste Kelsen.
La période que nous vivons serait en quelque sorte l'aboutissement ultime de la logique libérale avec, d'un côté, l'extension de la sphère marchande et, de l'autre, la multiplication des conflits nés du relativisme moral moderne. Ces luttes se traduisent finalement par de nouvelles contraintes, visant à la création d'un "homme nouveau" toujours plus vigilant contre les conformismes passés et toujours plus conforme aux normes de la société nouvelle.
Le tableau que donne Michéa de cet Empire du moindre mal qui finit par ressembler au meilleur des mondes est souvent juste et parfois saisissant, parce qu'il est servi par un style alerte, qui tempère l'indignation par une ironie pleine de charme. On peut cependant lui adresser deux objections. Il est possible, en premier lieu, qu'il y ait une part d'illusion rétrospective dans l'idée d'une nécessité de l'évolution du libéralisme politique vers le pur et simple règne du marché ; on aurait pu tout aussi bien, il y a quelques dizaines d'années, prophétiser l'autodestruction de l'économie de marché en montrant que celle-ci avait fait naître une demande illimitée de protection des droits qui se traduisait par le progrès régulier de l'Etat-providence.
On peut aussi estimer que les thèses fondamentales du libéralisme (les droits, la limitation du pouvoir, la distinction de la société et de l'Etat) peuvent être articulées de différentes manières, dont certaines pourraient faire droit aux préoccupations d'un conservateur socialiste comme Michéa. Le philosophe polonais Lezsek Kolakowski a tenté jadis de montrer comment on pouvait être "socialiste-conservateur-libéral" : c'est peut-être là un oxymore, mais sans doute pas plus qu'"anarchiste tory".
L'EMPIRE DU MOINDRE MAL. ESSAI SUR LA CIVILISATION LIBÉRALE de Jean-Claude Michéa. Climats, 224 p., 19 €.
En librairie le 10 septembre.
Philippe Raynaud
Article paru dans l'édition du 07.09.07
Publié par PMA à 15:08 0 commentaires
Libellés : Débat et démocratie, Nouveaux réactionnaires
06 septembre 2007
Rénovation du site - suite
Ceci pour vous annoncer que Marc notre technicien vient de débloquer une série de problèmes qui restaient dans le fonctionnement du site. Les pages de liens sont de nouveau actives en particulier, et IB a fait toute la réactualisation, selon la liste qu'elle avait élaborée et fait approuver récemment. J'ai également fait un tour de l'ensemble des pages pour corrections et ajouts des auteurs et mots clés. Si vous remarquez des choses qui nous ont échappées, merci de nous contacter au CS.
C'est un bon moment, donc, pour soumettre des textes, notes de lecture, propositions de chantiers, etc.
Publié par CJ à 18:36 0 commentaires