Un "Appel à Luc Chatel" - "Réforme de la formation des maîtres : il est encore temps de préserver l’avenir" - a été envoyé à Libération, et devrait paraître dans la rubrique "Rebonds" en version abrégée.
http://www.liberation.fr/societe/0101577254-iufm-appel-a-luc-chatel
Ce texte émane de collègues impliqués dans le dossier de la formation des enseignants et a été rédigé dans le contexte du changement de Ministre de l'Education Nationale et de l'annonce de la suppression des postes de stagiaires (voire le rappel après le texte de l'Appel ci-dessous). http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/ 2009/07/01072009Accueil.aspx
Les syndicats, associations professionnelles, sociétés savantes, collectifs… qui souhaitent se joindre à cet appel peuvent le faire en envoyant leur soutien et leurs coordonnées à appel.luc.chatel@gmail.com La liste des signataires sera mise à jour sur le site de la Coordination Nationale Formation Des Enseignants.
Appel à Luc Chatel
Réforme de la formation des maîtres : il est encore temps de préserver l’avenir
Le gouvernement a préparé des décrets qui lui donnent en partie les moyens juridiques de mettre en œuvre sa réforme de la formation des maîtres. Leur publication est imminente. Pourtant, sur le fond, cette réforme a suscité une opposition quasi unanime des instances universitaires, des organisations syndicales d’enseignants et d’étudiants, des associations professionnelles, des sociétés savantes, des mouvements pédagogiques, des parents d’élèves (FCPE), etc. Et quant à la méthode, les textes de ces décrets ont été rédigés avant la fin des discussions engagées avec les syndicats dans les « groupes de travail » et alors que la « commission de concertation » coprésidée par MM Marois, recteur, et Filâtre, président d’Université, avait à peine commencé ses travaux. C’est au point que la Conférence des présidents d’université (CPU) et M. Filâtre, coprésident de la commission, la Conférence des directeurs d’IUFM (CDIUFM), la Conférence des directeurs d’UFR de sciences (CDUS), la Conférence des directeurs d’UFR de lettres et sciences humaines (CDUL) ont dû décider de suspendre leur participation à cette commission, acte inédit dans les relations entre le gouvernement et l’Université. Au même moment, tous les syndicats exigeaient que les projets de décrets soient retirés de l’ordre du jour du Conseil Supérieur de la Fonction Publique d’État (CSFPE) et le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) demandait leur retrait.
L’actuel projet de réforme aurait pour conséquences une dégradation de la formation professionnelle des enseignants, une remise en cause du rôle des IUFM, la mise en danger des recherches en didactique des disciplines, une déstabilisation des équipes de formation et de recherche… Ne pouvant plus bénéficier d’un salaire au cours de la cinquième année d’étude, les étudiants les plus modestes auraient davantage de difficultés pour accéder au métier d’enseignant. De plus, si le gouvernement maintenait la suppression des 14 000 postes de stagiaires annoncée par Xavier Darcos le jour même de son départ, les lauréats des concours de 2010 se verraient imposer un dispositif de formation qui ferait passer leur obligation de service à deux tiers de leur horaire, au lieu de 40 % aujourd’hui, ne laissant plus assez de temps pour une formation professionnelle sérieuse.
La qualité de la formation des maîtres est une condition décisive de la réussite des élèves à l’école, au collège et au lycée et, au bout du compte, un élément déterminant du développement de la société aux plans économique, scientifique, culturel et humain. C’est pourquoi nous nous adressons au gouvernement de la façon la plus solennelle. Il ne peut pas avoir raison contre tous, il doit entendre les griefs des parties prenantes à l’égard de son projet. Il est encore temps de préserver l’avenir : nous appelons le nouveau ministre à suspendre durablement la publication des projets de décrets.De plus, il doit garantir, mieux que ne le fait la circulaire Hetzel du 5 juin, qu’aucun étudiant ne sera lésé en 2009-2010. Il doit maintenir le bénéfice des conditions actuelles de la formation pour les lauréats de 2010. Il doit préserver les moyens donnés aux IUFM.Nous lui demandons enfin de réunir les conditions d’authentiques négociations avec toutes les parties prenantes.
En entendant ces demandes, le gouvernement ferait preuve de sagesse et d’esprit de responsabilité. Il contribuerait à rendre possible une rentrée universitaire et scolaire dans un climat apaisé.
1er juillet 2009
Les 63 premiers signataires sont les Coordinations nationales, syndicats et associations, Conférence des Doyens et Directeurs des UFR de Lettres, Langues, Arts, SHS (CDUL)associations de parents d’élèves, associations et collectifs de spécialistes, sociétés savantes, associations professionnelles de l'enseignement.
Pour rappel : 16 000 postes supprimés en 2010 : des postes de stagiaires selon Darcos.
AFP - Le ministre sortant de l’Education, Xavier Darcos, a annoncé à La Tribune à paraître mercredi que le budget 2010 prévoira 16.000 suppressions de postes dans l’Education, la quasi-totalité étant les postes de stagiaires supprimés par la réforme de la formation des enseignants. “J’ai proposé de ne pas renouveler 16.000 emplois en 2010, conformément à la règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite”, a déclaré M. Darcos. “Il s’agit de 600 postes d’agents administratifs et de 14.000 postes d’enseignants stagiaires affectés en Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) ou équivalent pour l’enseignement privé (à hauteur de 1.400)”, a-t-il ajouté. Au total, 34.000 postes de fonctionnaires seront supprimés dans le budget 2010, avait déjà annoncé auparavant le ministre du Budget Eric Woerth. La réforme de la formation des professeurs des écoles, collèges et lycées prévoit que les futurs enseignants seront recrutés au niveau “master 2″ (bac +5) et que la formation incombe aux universités, et non plus aux IUFM. Du coup, pour la première année d’application de la réforme, à la rentrée 2010, les étudiants qui auront réussi le concours d’enseignants ne seront plus affectés en IUFM, mais directement en classe, ce qui permettra d’économiser à cette rentrée-là les 15.400 postes de fonctionnaires stagiaires cités.M. Darcos a été nommé mardi soir ministre du Travail et est remplacé à l’Education nationale par Luc Chatel. Les lettres plafond fixant les crédits et les effectifs dont disposeront les ministères doivent être dévoilées mercredi aux parlementaires, selon le ministère de l’Education. Dans La Tribune, M. Darcos a ajouté que “le nombre de postes mis au concours en 2010 sera au moins égal à celui de la session 2009, dans le premier degré comme dans le second degré”. Au ministère de l’Education, on fait remarquer que, hormis les suppressions de postes de fonctionnaires stagiaires qui sont la conséquence directe et déjà connue de la réforme de la formation des enseignants, il n’est pas prévu en 2010 d’autres suppressions de postes de professeurs. Ces suppressions ont été de 13.500 en 2009 et de 11.200 en 2008.
02 juillet 2009
Situation sur la formation des maîtres - juin 2009
Publié par CJ à 14:12
Libellés : actualité, enseignement, politique du savoir, université
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