Dans le cadre problématique des politiques de la recherche, du capitalisme cognitif et du sort des humanités, après Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ? (Editions Amsterdam, 2007), le dernier ouvrage d'Yves Citton doit retenir notre attention : L'Avenir des humanités, Paris, La Découverte, 2010, 204 p.
Présentation de l'auteur
(voir le site des Éditions La Découverte, http://www.editionsladecouverte.fr) :
En parlant de « communication », de « société de l'information » ou d'« économie de la connaissance », on laisse souvent penser que le savoir se réduit à une masse de données segmentées, isolées, brevetables et commercialisables comme n'importe quelle marchandise.
Devant cette vision appauvrie et sclérosée, Yves Citton renverse la perspective et révise notre imaginaire du savoir. Il montre que les Humanités, souvent considérées comme poussiéreuses voire inutiles, cultivent une compétence incontournable, celle de l'interprétation. Très loin de la simple « lecture » automatisée d'informations computables, revêche à toute réduction économiste, l'interprétation est une activité qui demande à être cultivée par un soin très particulier. La dynamique propre à ce geste diffus dans toutes nos pratiques est faite de tâtonnements, d'errances et d'erreurs, de suspens, de sauts, de bifurcations, de rencontres - où l'intuition (esthétique) joue un rôle aussi important que la systématicité (scientifique).
Devant l'emballement de la course au profit, l'exacerbation des inégalités sociales et le mur écologique qui nous font face, affirme Yves Citton, une reconsidération des Humanités est indispensable pour quiconque se préoccupe de l'avenir de l'humanité.
Sommaire:
Qu'entend-on dire de « l'économie de la connaissance » ?
Quelles voies critiques ont déjà été frayées ?
L'intellectualité diffuse et l'avenir des Humanités
1. Comment penser et présenter nos savoirs ?
Toute connaissance est une interprétation
Volatilisation, aspirations et marges d'interprétation
Régimes de discours et degrés d'adhésion
La connaissance comme court-circuit de l'interprétation
2. Comment dansons-nous la valse de l'interprétation ?
Lecture vs. interprétation
Recognition vs. Interprétation
« Un cerveau, c'est du vide »
Les trois temps de l'interprétation
3. Comment contracter le futur ?
Le temps du pressentiment
L'art de la précipitation
Fragilité de l'interprétation et force du collectif
La vaticination constituante
4. Quelles conditions réunir pour interpréter ?
L'aménagement de vacuoles protectrices
L'impératif d'inaction
L'importance comme questionnement et sentiment
La protection d'une énonciation indirecte
Libre circulation et libre accès au bien commun
Le filtre paradoxal
5. Comment former des interprètes ?
De la captation privative à l'inter-prêt participatif
Du capital humain à la singularité collective
La décapitation des icebergs
Les sous-cultures comme émergences de formes de vie
L'enseignement de l'interprétation inventrice
Humanités appliquées, critiques, postcritiques
6. Comment humaniser l'avenir ?
« La vie et la vraie vertu de l'esprit »
Chacun est un artiste
Interprétation, humanisation et fétichisme
Conclusion. Politiques de l'interprétation, politiques des Humanités
L'hypothèse du capitalisme cognitif
Le capitalisme est-il soluble dans l'interprétation ?
Cheveux, décodages et déluges
Cultures de l'interprétation, cultures de gauche
Cultiver l'avenir des Humanités
Indications bibliographiques
Index des noms
Index des notions
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