Je
signale la parution récente de l’ouvrage
de Vincent Capt, Poétique des écrits
bruts, De l’aliéné vers
l’autre de la langue, aux
Editions Lambert-Lucas / Collection de l’Art Brut Lausanne.
4e de couverture :
La pensée de l'art développée par Jean Dubuffet sous le nom d'"art brut" passe par le langage et concerne les textes autant que les dessins, les peintures ou les sculptures.
D'anciens écrits asilaires conservés à la Collection de l'Art Brut à Lausanne, sont ici présentés et analysés. Ces "histoires de fou" posent à la critique des difficultés théoriques nombreuses et souvent inédites - autant de problèmes qui impliquent de s'ouvrir à une poétique de l'énonciation, dans le prolongement d'Emile Benveniste et d'Henri Meschonnic.
Les "écrits bruts" déplacent de l'aliéné vers le langage la question de l'altérité. Déplacement historicisé. Moderne par excellence. C'est ce déplacement qui fait le brut de l'art. C'est ce déplacement qu'explore le présent ouvrage.
Table des matières
ÉCRIRE POUR ÊTRE AU MONDE
Préface de Sarah Lombardi
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
1. Folie, art brut et langage
2. État de la recherche
3. Les sciences du discours
4. Plan de l’ouvrage
1. LE CORPUS
1.1 ÉTABLISSEMENT
DU CORPUS
1.1.1 Le « moment philologique »
1.1.1.1 États de textes et cotation du
corpus
1.1.1.2 Photocopies et transcriptions
1.1.1.3 Établissement des textes et
problématique du sujet
1.1.2 Le rapport du chercheur au corpus
1.1.2.1 Induction et déduction
1.1.2.2 Démarche de l’enquête
1.2 CROISER
LES DISCOURS AUTOUR DES ÉCRITS BRUTS
1.2.1 Mémoires psychiatrique et
artistique
1.2.1.1 Au croisement de l’art et de la
folie
1.2.1.2 Le point de vue de l’art sur la
folie
1.2.1.3 Le point de vue de la
psychiatrie sur l’art
1.2.1.4 Les « rescapés de l’oubli »
1.2.1.5 Les écrits asilaires au
croisement des points de vue
1.2.1.6 Écrits asilaires, poésie et
littérature
1.2.1.7 Le cas des écrits bruts
1.2.2 Le système art brut
1.2.2.1 La recherche d’un ailleurs
1.2.2.2 Art brut et institutions
1.3 PAR-DELÀ
LE GENRE
1.3.1 Des lettres asilaires aux oeuvres
d’art brut
1.3.2 Les systèmes de genre
1.3.3 Le statut d’« oeuvre »
2. À LA RECHERCHE DU SUJET PERDU : SUBJECTIVITÉ, ÉNONCIATION, MANIÈRE
2.1 QUEL
SUJET ?
2.1.1 Note au sujet des sujets
2.1.1.1 Un sujet sans centre
2.1.1.2 Sujet vs individu
2.1.2 Un sujet dans le langage
2.1.2.1 Sujet de l’énonciation vs locuteur
2.1.2.2 Le sujet de l’énonciation
2.2 UNE
PERSPECTIVE ÉNONCIATIVE SUR LE SUJET
2.2.1 De l’univers du discours à une
théorie globale du langage
2.2.1.1 Le souffle énonciatif
2.2.1.2 Benveniste insufflateur
2.2.1.3 « Notre » Benveniste
2.2.1.4 La trace ou le processus
2.2.2 Énonciation, temps et relation
2.2.2.1 Un temps axial
2.2.2.2 Le « cadre figuratif » de
l’énonciation : une anthropologie de la relation
2.2.2.3 Intersubjectivité
2.2.3 Énonciation et subjectivité
2.2.3.1 L’agir énonciatif
2.2.3.2 Qui est « je » ? Ou plutôt, que
fait « je » ?
2.3 LA
MANIÈRE
2.3.1 Le sujet de l’art
2.3.1.1 Une manière qui n’est pas une
façon
2.3.1.2 Un sujet formel
2.3.1.3 Manière et nom d’auteur
2.3.2 Manière et folie
2.3.2.1 L’art fou, selon Dubuffet puis
Thévoz
2.3.2.2 Folie psychiatrique et folie artistique
2.3.2.3 « Qu’est-ce qu’une oeuvre folle
? »
2.3.2.4 Pourquoi la manière est-elle
folle ?
2.3.2.5 La manière, le brut et la
société
3. DU PARTICULIER DES TEXTES À UNE POÉTIQUE DU SPÉCIFIQUE DES
DISCOURS
3.1 ANALYSE
TEXTUELLE, STYLE
ET MANIÈRE
3.1.1 Particulier et spécifique
3.1.1.1 Des exemples sans règle ni
norme
3.1.1.2 Relativité du particulier
3.1.1.3 Radicalité du spécifique :
la phrase comme unité du discours ?
3.1.2 L’abandon du style
3.1.2.1 Une référence générique et
esthétique
3.1.2.2 Discontinuité du style
3.1.2.3 Un empire dispersé
3.1.2.4 Déshistoricisation et
rhétoricité
3.1.2.5 À la place du style, des
manières
3.2 LE
TEXTE MÉDIATEUR : DU
SENS EN LANGUE À LA VALEUR EN DISCOURS
3.2.1 Textualité et discursivité
3.2.1.1 En partant de l’analyse
textuelle
3.2.1.2 Textes et signifiance du
discours
3.2.2 Langue et discours
3.2.2.1 Vers une pensée du continu
3.2.2.2 Sémiotique et sémantique,
cohésion et cohérence
3.2.2.4 Le discours avec Benveniste,
tout un programme
3.2.3 Discours et translinguistique
3.2.3.1 Une linguistique de la suture
3.2.3.2 Le « troisième autre »
3.2.4 Une poétique du sujet au lieu
d’une rhétorique des genres
3.2.4.1 Les raisons d’un passage
3.2.4.2 Vers une « langue poétique »
3.2.4.3 Valeurs de la manière
4. GASPARD CORPATAUX, UNE POÉTIQUE DE
LA CONSTELLATION
4.1 L’OEIL
ET LA MAIN À L’OEUVRE
DE LA SIGNIFIANCE
4.1.1 Une énonciation manuscrite
4.1.2 Les mots constellés
4.1.3 Le miroir du texte
4.2 SYNTAXES
4.2.1 Une syntaxe graphique ?
4.2.2 Une syntaxe rimique ?
4.2.3 Une syntaxe syllabique ?
4.2.4 Une syntaxe métrique ?
4.3 CONSTELLATIONS
EN BLOCS
4.3.1 Des blocs graphiques et
rythmiques
4.3.2 Des blocs graphiques et
rythmiques (suite)
4.3.3 Constellations sonores et
graphiques
4.3.4 Non des phrases bloquées, mais
des phrases blocs
5. JUSTINE PYTHON, UNE POÉTIQUE DU
PLEIN
5.1 PHRASES
VISUELLES
5.1.1 Une énonciation par pages plutôt
que par plan de texte
5.1.2 À la ligne
5.2 PHRASES
GRAPHIQUES
5.2.1 Il n’y a plus d’espace
5.2.2 Soudure graphique, syntagmation
et cooccurrence
5.2.3 Valeur de la lettre
5.2.4 Valeur de la lettre (suite)
5.2.5 Lorsque la gestualité énonce de
pair avec une sonorité
5.3 PHRASES EN SÉRIES
5.3.1 Sérialités
5.3.2 Des séries emboîtées
CONCLUSION. DES MANIES DEVENUES
MANIÈRES
ANNEXE I. TEXTES DE GASPARD CORPATAUX
ANNEXE II. TEXTES DE JUSTINE
PYTHON
ANNEXE III. TRANSCRIPTION DES TEXTES DE
JUSTINE PYHTON
ANNEXE IV. INDEX DES AUTEURS CITÉS
ANNEXE V. INDEX DES NOTIONS