04 juillet 2009

Langue française et identité nationale


Langue française et identité nationale

Avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en mai 2007, la droite française a repris à son compte le thème fascisant d’"identité nationale" – expression qui entre désormais dans le nom d’un ministère de la République. Cette notion d’identité, faute de pouvoir être légitimée par l’affirmation de sa vérité – elle ne peut en effet être fondée que sur des distinctions d’origine, d’ethnie ou de couleur de peau – fait appel à la langue : il faut désormais parler français pour vivre en France. Dans le même temps – la coïncidence n’est pas un hasard – le cognitivisme qui domine aujourd’hui les sciences humaines tend à faire oublier la dimension politique de la linguistique. C’est pour rappeler cette dimension qu’on a jugé utile de réimprimer ces trois textes :

Ernest Renan, « Qu’est-ce qu’une nation ? », conférence faite en Sorbonne le 11 mars 1882 ;

Michel Bréal, « Le langage et les nationalités », Revue des deux mondes, 1891, p. 615-639 ;

Antoine Meillet, « Les langues et les nationalités », Scientia n° 18, 1915, p. 192-201.

90 pages

12 €

Editions Lambert-Lucas

http://www.lambert-lucas.com/epages/185641.sf/secikAqKFYJm2M/?ObjectPath=/Shops/185641/Products/978-2-915806-76-2

3 commentaires:

Michel Renard a dit…

Le "thème fascisant" de l'identité nationale..., dites-vous ! Le patriotisme est né à gauche dans la tradition politique française contemporaine. Et quand le "nationalisme des nationalistes" a voulu l'annexer, la gauche a refusé. Ce qui a donné Jaurès, le patriotisme ouvrier, le Front populaire, la Résistance...
Michel Renard, co-auteur de "Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?" (Larousse, 2008)

Anonyme a dit…

Pourquoi faudrait-il être "de gauche" pour dénoncer le fascisme ? D'où croyez-vous que l'on parle en linguistique ? Prouvez-moi que la langue n'est pas devenue critère de délivrance d'un visa non touristique.

Michel Renard a dit…

1) Que la gauche n'ait pas eu le monopole de l'antifascisme, j'en conviens sans problème. Cela ne change rien à l'incongruité de votre formule qui fait de l'identité nationale un "thème fascisant".

2)Je ne sais d'où vous parlez en linguistique, comme vous dites. Certainement pas du côté de la rigueur historienne, cela est évident.

3)Qu'une nation exige de la part des étrangers qui cherchent à s'y établir quelque compétence dans notre langue n'a rien de choquant... ni de fasciste. Sauf à pervertir la réalité historique de ce qu'ont été les régimes fascistes.