"L'Université en quête de renouveau". Antoine Compagnon, Catherine Paradeise, Michael Crow, Jacques Mistral, Marcel Gauchet, Pierre Joliot, Laurent Ségalat.
Editorial :http://www.le-debat.gallimard.fr
L'université est probablement en train de vivre la troisième grande mutation de son histoire, après son invention médiévale et sa redéfinition comme « université de recherche » dans l'Allemagne du XIXe siècle. Sans doute est-ce justement ce « modèle humboldtien » qui est mis aujourd'hui en crise par des pressions contradictoires émanant de la société et de l'économie.
Toujours est-il que l'université est un peu partout en Europe l'objet de réformes plus ou moins bien inspirées et conscientes des enjeux, réformes tendant à l'adapter à de nouvelles missions plus ou moins bien définies, la France se distinguant dans ce paysage par la complexité de son héritage et l'extrême sensibilité du sujet, comme la crise des derniers mois vient une nouvelle fois de le vérifier. La plus grande confusion règne dans le discours public, ce qui n'est pas surprenant devant des changements de grande ampleur. Ce dossier voudrait contribuer à la dissiper.
La référence obligée des réformateurs est l'université américaine. Mais la connaissons-nous vraiment ? On verra, en lisant l'article d'Antoine Compagnon, combien elle est loin des clichés communément cultivés à son propos. Au demeurant, le modèle qui a présidé à la nécessité de ses plus illustres fleurons s'essouffle à son tour. De nouvelles voies se cherchent, comme en témoigne l'exemple de l'Arizona State University présenté par Catherine Paradeise et son président Michael Crow.
Le mouvement de protestation contre la loi LRU, en France, n'a pas été simplement un accès de fièvre de plus. Jacques Mistral met en lumière l'occasion ratée qu'a été cette réforme hâtive. Il plaide pour une réforme mieux conçue, qui serait capable de répondre simultanément aux deux objectifs qu'il est nécessaire de poursuivre ensemble : construire des leaders mondiaux et réussir la démocratisation. Marcel Gauchet examine les racines du profond mal-être qui s'est manifesté à cette occasion. Il pourrait notamment tenir, suggère-t-il, à ce que devient le savoir dans la fameuse « société de la connaissance ». Antoine Compagnon revient lui aussi sur les motifs de la crise. Il propose une lecture des points qui ont fait litige.
La notion d'« évaluation » est au centre du conflit. Au-delà de sa fausse simplicité, que recouvre-t-elle exactement pour ce qui concerne la recherche ? Elle est loin, en fait, d'aller sans problèmes, y compris dans le domaine des sciences exactes. Pierre Joliot et Laurent Ségalat font ressortir les périls qu'elle comporte.
Toujours est-il que l'université est un peu partout en Europe l'objet de réformes plus ou moins bien inspirées et conscientes des enjeux, réformes tendant à l'adapter à de nouvelles missions plus ou moins bien définies, la France se distinguant dans ce paysage par la complexité de son héritage et l'extrême sensibilité du sujet, comme la crise des derniers mois vient une nouvelle fois de le vérifier. La plus grande confusion règne dans le discours public, ce qui n'est pas surprenant devant des changements de grande ampleur. Ce dossier voudrait contribuer à la dissiper.
La référence obligée des réformateurs est l'université américaine. Mais la connaissons-nous vraiment ? On verra, en lisant l'article d'Antoine Compagnon, combien elle est loin des clichés communément cultivés à son propos. Au demeurant, le modèle qui a présidé à la nécessité de ses plus illustres fleurons s'essouffle à son tour. De nouvelles voies se cherchent, comme en témoigne l'exemple de l'Arizona State University présenté par Catherine Paradeise et son président Michael Crow.
Le mouvement de protestation contre la loi LRU, en France, n'a pas été simplement un accès de fièvre de plus. Jacques Mistral met en lumière l'occasion ratée qu'a été cette réforme hâtive. Il plaide pour une réforme mieux conçue, qui serait capable de répondre simultanément aux deux objectifs qu'il est nécessaire de poursuivre ensemble : construire des leaders mondiaux et réussir la démocratisation. Marcel Gauchet examine les racines du profond mal-être qui s'est manifesté à cette occasion. Il pourrait notamment tenir, suggère-t-il, à ce que devient le savoir dans la fameuse « société de la connaissance ». Antoine Compagnon revient lui aussi sur les motifs de la crise. Il propose une lecture des points qui ont fait litige.
La notion d'« évaluation » est au centre du conflit. Au-delà de sa fausse simplicité, que recouvre-t-elle exactement pour ce qui concerne la recherche ? Elle est loin, en fait, d'aller sans problèmes, y compris dans le domaine des sciences exactes. Pierre Joliot et Laurent Ségalat font ressortir les périls qu'elle comporte.
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