07 mai 2007

"Modernisation" de l'université

Pour ceux qui l'auraient manqué, ce texte de Véronique Soule, dans Libération Lundi 7 mai :

Présidentielle. Les promesses
Plus d'autonomie aux universités

" Nicolas Sarkozy s'est engagé à réformer la gouvernance des universités "dès après son élection" et à donner aux établissements d'enseignement supérieur plus d'autonomie. Les conseils d'administration, dont les présidents d'université se plaignent de la lourdeur, seront resserrés à 20 membres maximum avec un quart de personnalités extérieures issues du monde scientifique et économique. Le président sera élu par le CA pour un mandat de quatre ans renouvelable (contre cinq ans, non renouvelable). Enfin, au titre de l'autonomie, Sarkozy propose que les présidents aient davantage de pouvoirs sur les moyens.
Ces propositions ont été diversement accueillies par les patrons [!] d'université, dont un groupe s'est engagé en faveur de Ségolène Royal, un autre pour Nicolas Sarkozy. Un conseil d'administration allégé, permettant des décisions plus rapides, les séduit, comme une certaine autonomie qui les dégagerait de la tutelle du ministère. Mais deux questions se posent : si les universités restent aussi pauvres, à quoi sert l'autonomie ? Et la cooptation de personnes extérieures ne vise-t-elle pas à faire entrer le monde économique ?
Pour les moyens, Sarkozy ne lésine pas. Il promet "d'accroître d'ici à 2012 de 50 % les dépenses publiques consacrées à l'enseignement supérieur", soit un effort cumulé de 15 milliards d'euros. Il espère aussi un mécénat privé et n'écarte pas la hausse des frais d'inscription. Prudent devant une question brûlante, il imagine de les moduler selon les revenus des familles. Quant à la sélection, il parle "d'une orientation sélective" : les filières surchargées devront annoncer leurs taux de réussite (à trouver un emploi), et on pourrait proposer des réorientations aux étudiants. Il faudrait aussi doubler les IUT et les licences professionnelles.
Concernant la vie étudiante, il annonce un plan ambitieux de construction de logements et des campus dignes de ce nom avec bibliothèques ouvertes les soirs et week-ends. L'attribution des bourses sera réformée "pour prendre davantage en compte l'assiduité et le mérite". Des prêts à taux zéro garantis par l'Etat seront proposés et remboursables après l'entrée dans la vie active.
Enfin, Sarkozy annonce pour la recherche un "effort historique", proposant d'augmenter d'un quart son financement, soit 4 milliards d'euros en plus. Il critique le fait que jusqu'ici les moyens aient été attribués à des "structures qui mettent des années à évoluer, au lieu de les verser à des projets". Il faut "donner aux jeunes chercheurs les moyens de travailler" et de "les rémunérer à la mesure de leurs compétences", promet-il encore. "

J'ajoute ce texte paru dans 20 minutes, qui a beaucoup circulé par mail ces derniers jours (ici, par PMA et la Maison des écrivains) :

Dans le journal gratuit "20 minutes" du 16 avril, figure une interview de Nicolas Sarkozy. Entre autres sujets, il y parle de l'université :

" Q. - Vous vous fixez comme objectif de ne laisser aucun enfant sortir du système scolaire sans qualifications. Comment comptez-vous parvenir à cet objectif ?
R. - Par exemple dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l'Etat n'est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L'Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places.
Q. - Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ?
R. - Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l'Etat doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes. "
http://www.20minutes.fr/article/151848/20070416-France-Le-Pen-ne-m-interesse-pas-son-electorat-si.php

Aucun commentaire: