Je voudrais répondre à l'intéressant commentaire qui a été fait du texte de GD à propos de style et manière dans le cas célinien. Le report qui est proposé à partir du schéma de la communication est assez singulier. Mais sans doute manque-t-il d'être développé, et il faudrait demander à son auteur d'en dire davantage.
La première difficulté qui s'élève est que le schéma jakobsonien hérite d'un modèle de la communication qu'il n'a pas lui-même inventé. Les notions d'émetteur et de récepteur, qui appartiennent déjà aux théories de l'information (avec ce qui s'y ajoute, le bruit, le code) ne sont pas des catégories porteuses en soi de spécificité pour une pensée du langage et de la littérature. Elles supposent une structure bipolaire entre les deux personnes de la communication, bien étrangère à la conception du sujet, intersubjectivité et transsubjectivité mêlées, qui est à l'oeuvre poétiquement dans le concept de manière. Notamment par ses bases du côté de la théorie de l'énonciation et de l'individuation linguistique développées chez Emile Benveniste. (Avec ce fait aujourd'hui, qu'une théorie linguistique de la communication peut difficilement se dispenser d'une théorie de l'énonciation)
La deuxième est liée au message, qui laisse croire au primat du contenu et du signifié, selon le vieux schéma dualiste du signe, occultant la part du signifiant de facto. Est-ce qu'une oeuvre littéraire est un message, peut s'appréhender sous cet angle ?
La troisième est que si "le style est inhérent au message", alors tout message aurait du style, ce qui met en cause la notion même de valeur, que promeuvent en premier lieu la plupart des stylisticiens. Le cas Bally étant plus complexe. Je déduis logiquement du propos l'implicite, mais je le pose ici en forme de question.
Pour le coup, il conviendrait peut-être de revenir à Jakobson lui-même lorsqu'il se demandait : "Qu'est-ce qui fait d'un message verbal une oeuvre d'art ?"
Sincèrement.
La première difficulté qui s'élève est que le schéma jakobsonien hérite d'un modèle de la communication qu'il n'a pas lui-même inventé. Les notions d'émetteur et de récepteur, qui appartiennent déjà aux théories de l'information (avec ce qui s'y ajoute, le bruit, le code) ne sont pas des catégories porteuses en soi de spécificité pour une pensée du langage et de la littérature. Elles supposent une structure bipolaire entre les deux personnes de la communication, bien étrangère à la conception du sujet, intersubjectivité et transsubjectivité mêlées, qui est à l'oeuvre poétiquement dans le concept de manière. Notamment par ses bases du côté de la théorie de l'énonciation et de l'individuation linguistique développées chez Emile Benveniste. (Avec ce fait aujourd'hui, qu'une théorie linguistique de la communication peut difficilement se dispenser d'une théorie de l'énonciation)
La deuxième est liée au message, qui laisse croire au primat du contenu et du signifié, selon le vieux schéma dualiste du signe, occultant la part du signifiant de facto. Est-ce qu'une oeuvre littéraire est un message, peut s'appréhender sous cet angle ?
La troisième est que si "le style est inhérent au message", alors tout message aurait du style, ce qui met en cause la notion même de valeur, que promeuvent en premier lieu la plupart des stylisticiens. Le cas Bally étant plus complexe. Je déduis logiquement du propos l'implicite, mais je le pose ici en forme de question.
Pour le coup, il conviendrait peut-être de revenir à Jakobson lui-même lorsqu'il se demandait : "Qu'est-ce qui fait d'un message verbal une oeuvre d'art ?"
Sincèrement.
2 commentaires:
...ou au Jakobson folkloriste que nous connaisons moins
Ne sois pas si elliptique, Chloé. C'est intéressant, développe. Bises.
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