Vendredi 30 mai 2008
Journée d’étude à l’abbaye d’Ardenne
dans le cadre du séminaire IMEC/IUFM de Basse-Normandie
« Littérature et enseignement : archives, vie et théorie du langage ».
Benveniste aujourd’hui
Où sont les titres du langage à fonder la subjectivité ?
En 2001, le Collège de France dépose à l’IMEC trois cours d’Émile Benveniste (1902-1976) : « Problèmes de syntaxe générale » (1949-1950), « Syntaxe des cas » suivi de « La flexion dans les langues indo-européennes » (1954-1955) et « Les pronoms » (1955-1956), le tout constituant une boîte d’archives. C’est peu ! Ajoutons que ces notes ne sont pas de la main de Benveniste mais de Georges Redard, son élève. Et l’on sait que les fonds les plus importants sont déposés depuis quelques années à la Bibliothèque Nationale de France[1]. Toutefois, nous aurions de bonnes raisons de saisir ce peu pour en apercevoir la force et l’enjeu qu’une formule de Benveniste frappe par le défi qu’elle fait encore aujourd’hui à toutes les sciences humaines et sociales et à toutes les lectures qui ont pu être faites de son œuvre : « Où sont les titres du langage à fonder la subjectivité ? » (« De la subjectivité dans le langage », 1958, repris dans Problèmes de linguistique générale, 1, Gallimard, 1966).
Cette journée d’étude permettra de poser l’actualité vive de Benveniste pour la recherche et l’enseignement d’au moins trois points de vue :
- tout d’abord, « l’invention du discours », pour reprendre à Gérard Dessons, ne semble pas avoir été vraiment considérée autrement qu’à travers de rapides instrumentalisations (en particulier dans l’enseignement secondaire) qui ignoraient la visée d’une théorie d’ensemble du langage ;
- ensuite, la découverte des archives « Benveniste » est en cours et il semble que bien des problèmes soulevés par Benveniste risquent d’être relancés pour qu’on puise considérer la portée de sa lucidité, en particulier s’agissant d’une poétique des discours ;
- enfin, Benveniste oblige à « mettre en question l’évidence » et à travailler sans cesse contre « toute notion simpliste du langage », ce qui demande à la recherche une éthique qui s’entend dans l’écriture même de Benveniste : « l’instance de discours est ainsi constitutive de toutes les coordonnées qui définissent le sujet et dont nous n’avons désigné sommairement que les plus apparentes » (ibid.).
Cette journée devrait donc être l’occasion d’encourager les travaux en cours et à venir pour que les « problèmes » de Benveniste continuent de nourrir les recherches linguistiques, didactiques, anthropologiques et autres, attentives à la vie et la théorie du langage.
Serge Martin
UCBN (IUFM de Basse-Normandie), LASLAR (THL), POLART
Programme de la journée :
10h30 : Accueil avec visite de l’IMEC.
11h15 : Ouverture par Albert Dichy (IMEC, directeur littéraire)
et Jean-Marc Guéguéniat (IUFM, administrateur)
Travaux présidés par Jean-François Thémines (IUFM, directeur adjoint - recherche)
11h30 : Gérard Dessons (Université Paris VIII)
« La place du poème dans la théorie du discours »
12h15 : Daniel Delas (Université de Cergy-Pontoise)
« Subjectivité et discours post-colonial »
13h00 : Repas à l’IMEC (prière de s’inscrire)
Travaux présidés par Nathalie Léger (IMEC, directrice scientifique)
14h30 : Chloé Laplantine (ITEM et Université Paris VIII)
« La poétique d'Émile Benveniste»
15h15 : Émilie Brunet (ITEM et Université Paris III)
« Les archives de Benveniste : ouvertures »
16h00 : Pause
16h30 : Jérôme Roger (Université Bordeaux III et IUFM d’Aquitaine)
« Émile Benveniste : l’écriture de l’essai »
17h15 : Serge Martin (UCBN et IUFM de Basse-Normandie)
« Émile Benveniste : la relation dans et par le langage »
17h45 : Discussion générale et conclusion par Albert Dichy et Serge Martin
Renseignements : serge.martin@caen.iufm.fr
Inscriptions à l’IMEC : 02 31 29 37 37
Fax. : 02 31 29 37 36
email : ardenne@imec-archives.com
[1]. Pour un état précis des archives de Benveniste, établi par E. Brunet, voir :
www.item.ens.fr/fichiers/Theorie_linguistique/fondsEB_historique_enligne.pdf
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