26 septembre 2008

Antoine Emaz

Je signale la parution du supplément Triages, Actes du colloque Antoine Emaz, éditions Tarabuste. Bonne journée à tous.

22 septembre 2008

12 octobre : deux rencontres en (re)vue(s)

Du 10 au 12 octobre 2008

à l'Espace d'animations des Blancs-Manteaux
48, rue Vieille-du-Temple, 75004 Paris

Le 18e Salon de la revue

Un salon en mouvement :

plus de 700 revues de toutes disciplines (littérature, poésie, art, sciences humaines et sociales, psychanalyse, débats et idées)

200 revues étrangères (Belgique, Québec, Suisse, Espagne, Italie, Israël…)

15 nouveaux exposants, de l'École Française d’Extrême-orient aux Presses universitaires du Septentrion ; Le Visage vertLa Nouvelle revue théologique,les Périphériques vous parlentFrictionsSakamoUtileGestePapiers nickelésLiselotteQuatreForaLa Corne de BrumeRevue Giono

10 nouvelles revues : AnandaCriticatContrasteJournal de Quinzinzinzili,Résonance généraleRicochets-poésieLa Roulette russeTINAUtileEt donc à la fin…

30 animations, tables rondes et débats, dialogues et lectures


DIMANCHE 12 OCTOBRE 

Salle Noël Arnaud 13h-14h
« Où en est la poétique ? » 
Résonance générale mêle poèmes et des essais, interventions artistiques et théoriques. Les rédacteurs de la revue (Serge Martin, Laurent Mourey, Philippe Païni) refusent de voir la pensée s'arrêter à la porte du poème ou prendre la sortie de la philosophie. Ils parient que le poème parce qu'il est une aventure éthique dans et par le langage, oblige à engager une anthropologie relationnelle : cette politique du poème demande une poétique à la hauteur de son engagement éthique. Une telle aventure qui passe toujours par l'empirique des expériences plurielles conteste les postures actuelles qui esthétisent ou « poéthisent » sans rompre avec les académismes de l'époque. On en parle en présence de quelques poètes et essayistes publiés dans la revue.

Salle Noël Arnaud 14h-15h
« Avec Henri Meschonnic » 
une table ronde proposée par la revue Continuum et animée par Marlena Braester et Esther Orner, avec la participation de Serge Martin et de Pascal Maillard.


Pour en savoir plus:http://www.entrevues.org/actualites_salon08_animations.php


http://revue-resonancegenerale.blogspot.com


18 septembre 2008

Le style, à l'anglaise

Parution du n° 30 de la Revue de la Société de Stylistique Anglais : numéro spécial sur La grammaire et le style : domaine anglophone.
Avant-propos: Monique De Mattia-Viviès
Participation de : Pierre Cotte, Bertrand Richet, Bruno Poncharal, Laurent Rouveyrol, Laurence Vincent-Durroux, Christopher Desurmont, Manuel Jobert, Pascal Caillet, Clara Mallier, Isabelle Keller-Privat, Nathalie Vincent-Arnaud, Linda Pillière, Olivier Simonin, Paul Larreya, Vanina Jobert-Martini, Aliyah Morgenstern, Emmanuelle Prak-Derrington, Jean-Jacques Lecercle
ISSN 0240-4273
http://stylistique-anglaise.org

15 septembre 2008

Politique des langues : bilinguisme contre multilinguisme

Je transmets ce commentaire, reçu par le biais de la Société des anglicistes de l'enseignement supérieur, et avant elle de l'Association des professeurs de langues vivantes :


LA FRANCE VEUT DES ELEVES BILINGUES
http://www.ledevoir.com/

Une erreur, selon le linguiste Claude Hagège, qui défend le multilinguisme, en France comme au Québec

Paris -- On aurait cru entendre Pauline Marois. En cette semaine de rentrée scolaire, le ministre français de l'Éducation, Xavier Darcos, avait choisi de stigmatiser la faible connaissance de l'anglais des étudiants français. Sans aller jusqu'à proposer d'enseigner l'histoire en anglais, comme l'avait fait le chef du Parti Québécois, le ministre y est allé de quelques mesures destinées à réconcilier les Français avec la langue de Shakespeare.

Aux classes d'immersion très répandues au Québec, le ministre préfère les stages intensifs d'Anglais pendant les vacances. Il souhaite aussi que les enseignants du secondaire qui aident les élèves en difficulté après les heures de classe fassent de l'anglais. Enfin, il projette, dès la rentrée 2008, la création de 1000 sites de visioconférence pour l'enseignement précoce des langues vivantes. Une nouvelle technique nommée «e-learning», a dit le ministre, soucieux de démontrer ses propres talents en anglais.

Lors de la rentrée 2007, Xavier Darcos avait déclaré vouloir «faire de la France une nation bilingue». Cette année, il souhaite qu'à la fin de leur scolarité obligatoire, les Français soient tous «bilingues». Les stages linguistiques, déjà largement pratiqués, ainsi que le rattrapage après l'école, demeureront cependant volontaires, pour les professeurs comme pour les élèves.

Accueillie dans une indifférence apparente, l'intervention du ministre ne fait pourtant pas l'unanimité. Les syndicats d'enseignants ont déploré que son constat ne soit fondé sur aucune évaluation du niveau réel des élèves.

Étrangement, la réplique la plus cinglante est venue de là où l'on ne l'attendait pas. Selon le célèbre linguiste Claude Hagège, lui-même polyglotte, la croyance selon laquelle l'enseignement de l'anglais en France laisse à désirer tient essentiellement du «préjugé» et d'un «absurde complexe». Elle vient notamment du fait que la France se compare aux petits pays du nord de l'Europe, comme la Suède et les Pays-Bas, dont les réalités linguistique et historique sont très
différentes.

«La première raison pour laquelle les enfants de ces pays apprennent mieux l'anglais, c'est parce que le vocabulaire et la structure linguistique de leur langue est proche de l'anglais.» Le linguiste en veut pour preuve que ces «difficultés» en anglais ne sont pas propres aux francophones. Elles sont partagées par tous les autres peuples de langue romane, comme les Italiens et les Espagnols.

Il existe aussi une cause historique à cette différence, dit le linguiste de renommée mondiale. Contrairement au français, les langues des petits pays du nord de l'Europe n'ont pas un rayonnement international. «Si l'anglais est aussi présent dans leur scolarité, c'est parce que leur langue maternelle n'est connue nulle part ailleurs.» La télévision néerlandaise et suédoise affiche régulièrement une programmation en anglais sans doublage. Sans parler de la radio, qui est le plus souvent monopolisée par la chanson en anglais.

«Le français est, moins que l'anglais mais tout comme l'anglais, une langue à diffusion mondiale, dit Hagège. Il est donc inutile et contre-indiqué pour la France, comme pour le Québec, d'enseigner l'anglais de façon aussi intensive que le font les pays scandinaves ou les Pays-Bas, dont la langue n'est connue qu'à l'intérieur de leurs frontières nationales.»

L'auteur de Combat pour le français, au nom de la diversité des langues et des cultures (Éditions Odile Jacob) invite les francophones à jeter un oeil au-delà du monde anglo-saxon. «Les pays éloignés de la zone d'influence anglaise, comme la Russie, le Japon, la Chine éprouvent bien plus de difficulté que nous à apprendre l'anglais. C'est ce que démontrent tous les tests internationaux.»

Il y a plusieurs années, Claude Hagège s'était opposé, dans les pages du Devoir, à l'enseignement de l'anglais en première année au Québec. Un «désastre», avait-il dit alors. Huit ans plus tard, il n'a pas changé d'avis. «J'y suis d'autant plus opposé que le Québec, îlot de 6 millions de francophones immergé dans un océan de près de 300 millions d'anglophones, est particulièrement menacé par le flot de l'anglophonie. J'estime que la présence de l'anglais est suffisamment forte au Québec, bien plus forte qu'en France, pour qu'il n'y ait pas lieu de lui donner le monopole des langues secondes à l'école.» Le linguiste estime que l'enseignement précoce de l'anglais aux immigrants peut notamment créer chez eux une «double incompétence linguistique».

Plutôt que le bilinguisme, qui met l'anglais sur un piédestal, le linguiste défend l'importance d'enseigner deux langues secondes. Une pratique depuis longtemps obligatoire dans l'enseignement secondaire français. «Au Québec, il n'y a pas de raison pour qu'on ne fasse pas ce
que je préconise en Europe. L'enseignement des langues secondes ne devrait jamais concerner une seule langue. Si on ne propose aux enfants qu'une seule langue seconde, l'anglais prendra toute la place. Mais si on en propose deux, ils choisiront aussi l'espagnol, l'allemand ou
l'italien. Dans le cas du Québec, pays d'immigration, on pourrait aussi penser à l'arabe ou au chinois.»

Claude Hagège n'est pas le seul à s'inquiéter des effets d'un bilinguisme qui consacrerait le monopole international de l'anglais. L'Observatoire européen du plurilinguisme, qui regroupe de nombreuses associations européennes, a estimé que les déclarations de Xavier Darcos allaient à l'encontre de la position officiellement défendue par Nicolas Sarkozy en faveur du plurilinguisme. En mars 2007, à Caen, le président avait déclaré vouloir se battre «pour que soit généralisé partout en Europe l'enseignement de deux langues étrangères, parce que c'est la seule façon efficace pour que l'hégémonie de l'anglais soit battue en brèche». L'observatoire appelle donc le président à «recadrer» la politique de son ministre de l'Éducation.

***

Correspondant du Devoir à Paris

Appel à mobilisation : 18 septembre, 16h, Ministère

Je transmets :

A l'appel de l'intersyndicale de l'enseignement supérieur et de la recherche, de SLR et de SLU
>
> La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a proposé aux organisations syndicales un « temps de rencontre » consacré aux travaux des commissions Schwartz et Hoffmann, le jeudi 18 septembre. Les organisations syndicales et associations de l'enseignement
> supérieur et de la recherche appellent les personnels et les étudiants à se rassembler ce même jour, à 15 heures devant le MESR pour :
>
> - */refuser la suppression de 900 emplois statutaires et demander des créations pour notamment résorber la précarité/* ;
>
> - */dénoncer le simulacre de concertation entre le gouvernement et les syndicats, tel qu'il est organisé par le ministère/* ;
>
> - */demander l'ouverture de réelles négociations sur les statuts, l'emploi et les carrières/*.
>
> Une politique claire se dessine subrepticement (puisque le Ministère ne veut rien dire des annonces que la Ministre se prépare à faire après le 18 septembre) mais avec un calendrier précis et précipité puisque la Révision générale des politiques publiques « modernisées »
fixe à janvier 2009 les décisions sur les statuts des fonctionnaires. On le perçoit plus nettement de jour en jour, cette politique aura pour effet de bouleverser radicalement l'organisation du travail et les statuts des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche. A cet égard, les conséquences de la loi LRU vont devenir de plus en plus visibles dans la vie quotidienne des universités mais aussi tout simplement dans celle des enseignants-chercheurs et des membres du personnel administratif, technique.
>
> Toute forme de collégialité tend à disparaître au profit de décisions unilatérales des présidences. Dans la gestion des personnels et dans les choix budgétaires, le désengagement du ministère s'annonce d'ailleurs radical et il s'apprête à renvoyer systématiquement toute
protestation sur les statuts, les services ou les primes aux instances locales dites « autonomes ». Le socle de l'organisation des « ressources humaines », selon le vocabulaire en vogue, sera dans
> l'enseignement supérieur un contrat individuel constamment révisable, assorti d'un système de primes et de modulations de service au bon vouloir de la hiérarchie locale, avec augmentation du nombre d'heures d'enseignement dès lors que l'on considérera que l'activité de chercheur n'est pas suffisante. Que devient dans cette logique la notion d'« équipe pédagogique » si chère au plan licence et au Ministère ? Et Qu'en est-il de l'articulation entre enseignement et recherche, dès lors que l'on semble considérer qu'un chercheur « insuffisant » ferait un « bon » enseignant, voire que l'enseignement serait une sorte de punition ? Le seul recours pour les individus sera alors le Tribunal Administratif et il n'est même pas exclu d'envisager en cas de conflit insoluble des temps partiels imposés.
>
> Comme cela était prévisible depuis le vote de la loi LRU la précarité connaîtra une extension infinie, à l'université comme dans les grands organismes, avec la mise en place d'un système dual où s'articulerons un nombre d'emplois - toujours plus limité - de titulaires de la fonction publique (dont les différentes corps seront rapprochés ou fondus) avec une masse de précaires aux statuts aussi multiples que fragiles.
>
> Parallèlement, le poids des agences (ANR et AERES) continuera à grossir et le pilotage gouvernemental direct et permanent de la recherche stratégique aux dépens de la liberté et de l'indépendance des chercheurs ne cessera de s'amplifier comme le montrent abondamment
les dernières décisions estivales sur les Instituts au CNRS et la mise en place par la Ministre de nouvelles instances d'orientation de l'innovation et de la recherche où ne siègent que des personnes choisies par le gouvernement.
>
> Contrairement à ce que l'on veut nous faire croire, ces choix ne relèvent pas d'une sorte de fatalité, qui s'expliquerait par l'« économie de la connaissance » et la concurrence féroce entre les universités du monde entier. Il est plus que temps de réagir et de manifester clairement que nous ne voulons pas de cette politique, et que nous en refusons non seulement le calendrier mais aussi la logique et les principes.
>

Rejoignez-nous devant le Ministère de /**/la Recherche/**/ et de l'Enseignement supérieur (21 rue Descartes) le jeudi 18 septembre à 16 h à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales, de SLR et de SLU !

Colloque P8 : La parole politique des artistes

Le colloque "La parole politique des artistes", organisé par Violaine Roussel et Christine Cadot (sciences politiques, Paris 8) se tiendra le jeudi 25 septembre prochain à la MSH Paris Nord. Pour plus d'information : http://www.univ-paris8.fr/scpo/labtop/art/.

Programme :

Matinée : 9h00 – 12h30 : La parole et le geste artistiques, enjeux de politiques
Accueil et ouverture : Christine CADOT et Violaine ROUSSEL, Université Paris VIII

Session 1 : 9h30 – 11h : La parole artistique aux prises avec ses usages politiques

• Laure BLEVIS, Université Paris X et Claire ZALC, CNRS
« Ce que l'art fait au discours scientifique. Retour sur une expérience de commissariat d'exposition au sein de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration »
• Sarah GENSBURGER, Institut des sciences sociales du politique
« Les artistes dans les ‘politiques de la mémoire’ : un engagement contesté »
• Vikki BELL, Goldsmiths College, University of London
« Aesthetics, Law and the Nomos: Artworks in Transitional Argentina »

Session 2 : 11h15-12h30 : Paroles d’artistes en contexte d’instabilité politique

• Anemona CONSTANTIN, Université Paris X
« Le ‘fascisme’ dépolitisé ou la radicalisation à l’extrême droite des jeunes écrivains roumains des années 30 »
Discussion : Laure DE VERDALLE, CNRS

Après-midi : 14h00-19h : Mobilisations d’artistes en politique

Session 3 : 14h00 – 16h10 : Parler pour les « sans-voix »

• Jean-Gabriel CONTAMIN, Université Lille II
« La parole politique des artistes : entre légitimité et illégitimation : L’exemple de la pétition des cinéastes contre le projet de loi Debré –février 1997 »
• Sandra TRIGANO, Université de Saint Etienne
« La mise en scène du corps ouvrier comme geste politique »
• Sophie BARREAU, Université Paris III
« Les usages politiques de l’art cinématographique documentaire : le film comme outil de changement social »
Discussion : Bleuwenn LECHAUX, Université de Rennes I

Session 4 :16h20 – 18h30 : La politique dans les formes artistiques : éclairages américains

• Michael KAMMEN, Cornell University
« The Changing Political Agendas and Perspectives of American Artists, 1812-1972 »
• Jean-Pierre ESQUENAZI, Université de Lyon III
« Enjeux politiques et sociaux dans la série américaine Law and Order : entre logiques commerciales et engagement désintéressé »
• François BRUNET, Université Paris VII
« Photographie et écologie aux Etats-Unis: le discours au secours des images ? »

Discussion : Bruno PEQUIGNOT, Université Paris III
Conclusion : Philippe BOUQUILLION, Université Paris VIII

Accès au colloque :
MSH Paris Nord, 4 rue de la Croix Faron, Plaine Saint Denis, 93210 Saint Denis
Salle des colloques, 2e étage
S’y rendre : RER ligne B, Station : La Plaine - Stade de France ; Bus 153.
Depuis le RER : sortie avenue du Président Wilson. Traversez le square des Droits de l'enfant, tournez à gauche, et tout de suite à droite, passage Boisé. Continuez toujours tout droit. Après le passage sous un immeuble, prenez la rue sur votre droite, rue des Blés, puis au bout à gauche, rue de la Croix Faron.
Au n°4 : sonnez à l’interphone « MSH Paris Nord » et suivez l'accès fléché (via le patio du premier étage) pour accéder à nos locaux.
http://www.mshparisnord.org/acces.htm

06 septembre 2008

Bilan et rentrée SLU

Je mets en ligne, pour ceux qui de l'auraient pas reçue, la dernière lettre d'information SLU :
Newsletter n° 9 – septembre 2008

Bilan (provisoire) et rendez-vous de la rentrée


“Sauvons l’Université!” (SLU) est né d’un mouvement d’opposition à la loi LRU. Notre association existe maintenant depuis un peu plus de neuf mois et a acquis auprès des syndicats et de "Sauvons La Recherche" (SLR) une place et une parole reconnues par beaucoup comme spécifiques, fondée sur notre pratique d’enseignant-chercheur, de personnels technique et de recherche ou de BIATOSS. SLU a ainsi participé activement aux différentes actions menées cette année autour de l’opposition à la LRU puis des tentatives de démantèlement du CNRS : réunions intersyndicales et avec SLR, manifestations unitaires, délégations au ministère. Nous avons également pris position pour la préservation des concours nationaux de recrutement (avec une pétition qui a recueilli plusieurs milliers de signatures), pour le renforcement de la place des SHS au CNRS. Nous avons manifesté notre solidarité avec les enseignants du primaire et du secondaire. Nous sommes allés à plusieurs consultations publiques sur l’évaluation, et en avons rendu compte. Les médias nous sollicitent désormais régulièrement, au même titre que les autres acteurs de la mobilisation du monde de la recherche et de l’enseignement supérieur. Enfin, et c’est capital, notre site est devenu un outil disponible pour tous et tente de rendre compte de tout cela : il est chaque jour consulté par des centaines de personnes. Des comités locaux SLU se sont créés dans plusieurs universités, et les adhésions à l’association continuent de nous arriver (bulletin à télécharger sur http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3).

Bref, SLU existe. Mais nous n’avons pas pour autant atteint les objectifs pour lesquels notre association est née.

- La loi LRU est appliquée progressivement dans la grande majorité des universités, même si les élections aux conseils centraux font voir des résultats contrastés (dans près d’un tiers des universités des majorités critiques ou carrément opposées à la nouvelle loi ont été élues).
- Les rapports Schwarz et Hoffman sur les carrières des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche créent les conditions d’une modulation des services, d’un développement de la précarité des jeunes collègues et d’une place grandissante de la contractualisation, ce qui a pour effet immédiat de renforcer le pouvoir des présidents d’université.
- Le plan “réussite en licence” est mis en œuvre sans moyens adéquats et durables, notamment en postes d’enseignants-chercheurs et de BIATOSS titulaires.
- L’ANR dépense beaucoup d’argent pour des projets à court terme et crée au passage plusieurs milliers de CDD pour de jeunes chercheurs dont on ne sait quel sera leur avenir compte tenu de l’actuelle politique de recrutement.
- Pendant l’été ont été annoncées 900 suppressions d’emploi dans l’enseignement supérieur pour l’année à venir, sans parler d’un budget qui ne traduit en rien les priorités affichées en faveur de l’université et de la recherche.
- La destruction radicale de toute formation spécifique des futurs enseignants est annoncée avec une brutalité confondante par un Ministre de l’éducation qui se fait le chantre de la formation sur le tas grâce au « compagnonnage » entre collègues…
- L’évaluation est devenue, au travers de l’AERES une réalité permanente de l’administration de la recherche : les formations, les laboratoires, les établissements ont été évalués, sont en cours d’évaluation ou vont l’être prochainement sans que l’on sache quoi que ce soit sur les critères selon lesquels sont choisis les évaluateurs et sans qu’existe le moindre conseil scientifique paritaire pour un organisme - l’AERES - dont le poids ne cesse d’augmenter. Une nouvelle bureaucratie est ainsi en formation, pilotée directement par les cabinets ministériels.

Quant au CNRS, il est en passe d’être découpé en Instituts et, même si des engagements ont été pris par la Ministre en juin dernier pour qu’aucune discipline ne soit écartée des grands organismes de recherche et pour que toutes soient traitées de façon équivalente, on est en droit de nourrir des doutes sur la volonté de négociation de la direction du CNRS et du Ministère au vu des derniers événements, notamment pour les SHS (limogeage brutal de la Directrice scientifique des SHS, information diffusée par petite annonce que la partition des SHS en trois départements a déjà été arrêtée !).

Le tableau n’est pas rose. Il rend d’autant plus important le développement de notre capacité à inventer de nouvelles pratiques et de nouveaux discours pour rassembler et convaincre. Pour ce faire nous devons favoriser une réflexion sur nos moyens et nos souhaits pour la suite.

A cet égard, le rendez-vous du samedi 18 octobre à Paris (lieu précis à déterminer) revêt pour SLU une importance particulière : ce jour-là, nous convoquons une grande AG des personnels de l’enseignement supérieur à laquelle peuvent participer tous ceux qui ont envie de discuter avec nous des modalités de notre action à venir. Cette journée sera aussi l’occasion de réunir dans un deuxième temps l’AG annuelle ordinaire de l’association à laquelle tous les adhérents de SLU sont conviés et qui aura la charge d’élire notre CA, notre bureau et nos porte-paroles pour l’année à venir.

Par ailleurs, et avant cette date un rassemblement sera organisé par l’intersyndicale et par SLR et SLU le 18 septembre devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (les informations précises seront mises sur notre site).

NB 1 : Une liste de discussion « SLU interne » à laquelle il est possible de s’inscrire (et de se désinscrire le cas échéant) est ouverte à tous ceux qui le souhaitent. Cette liste pourra être le lieu de diffuser des informations en rapport avec l’enseignement supérieur, la recherche et le système éducatif, de discuter des propositions, de proposer des analyses concernant ces informations, de débattre éventuellement de modes d’action, de produire des textes. À nous et à vous d’en faire bon usage – c’est-à-dire aussi de tempérer le nombre et la teneur de ces interventions pour qu’elle n’envahisse pas vos boîtes de courrier et ne devienne pas insupportable à ceux qui n’auraient pas le temps de lire chaque message. Cette liste sera articulée avec une liste plus large « SLU Forum » et une autre encore plus large « Newsletter ».

NB 2 : Nous recherchons des “contacts” dans les universités de province, susceptibles de diffuser des communiqués et informations auprès de la presse locale. Si cela vous intéresse, merci de nous contacter à postmaster@sauvonsluniversite.com.

VENEZ NOMBREUX A L’AG DE SLU LE SAMEDI 18 OCTOBRE !

04 septembre 2008

Parution : Translatio. Le marché de la traduction

Parution, aux éditions du CNRS, d'un volume de sociologie de la traduction (et objet de l'émission "La Suite dans les idées", France Culture, 2 septembre 2008) : Translatio. Le marché de la traduction en France à l'heure de la mondialisation, sous la direction de Gisèle Sapiro.
Je copie la présentation des éditeurs :

Concentration croissante de l’édition, montée en puissance des agents littéraires, emprise des contraintes commerciales sur la circulation des livres, domination de l’anglais d’un côté, diversification des langues traduites de l’autre… Les flux de traductions favorisent-ils le dialogue entre communautés nationales ?

Sont-ils au contraire l’expression d’un impérialisme économique qui s’accompagne d’une hégémonie culturelle ? Première analyse sociologique du marché mondial de la traduction, l’enquête menée par Gisèle Sapiro et son équipe offre une radiographie passionnante de notre paysage éditorial : circulation des œuvres d’un pays à l’autre, logiques du marché, spécificités de la réception, stratégies d’universalisation. Ou comment, contre la « marchandisation » du livre, une autre mondialisation éditoriale se fait jour, qui passe par des réseaux intellectuels, des alliances entre petits éditeurs indépendants et défenseurs de la diversité culturelle.

Une contribution majeure pour comprendre la place de la France sur le marché du livre à l’heure de la globalisation.

Gisèle Sapiro est directrice de recherche au CNRS et enseigne à l’EHESS. Spécialiste de sociologie de la littérature, de la culture et des intellectuels, elle a notamment publié La Guerre des écrivains, 1940-1953 (Fayard, 1999).

Statuts des chercheurs et enseignants du supérieur

Au cas où pas déjà noté :

. le Rapport Schwartz, rendu à V. Pécresse le 8 juillet 2008 : Commission de réflexion sur l'avenir des personnels de l'enseignement supérieur.
. le Rapport Hoffmann, rendu à V. Précresse le 9 juillet 2008 : intitulé Attractivité des carrières de la recherche.

Actualité des SHS - projet Paris-Aubervilliers

Le projet Paris-Aubervilliers est maintenant constitué, et une information publique est disponible (voir ci-dessous). Il faut regarder cette émergence en même temps que la nouvelle attaque contre le département SHS du CNRS (limogeage de la directrice M.F. Courel le 1er septembre dernier, et démission collective, sauf un, de tous les directeurs scientifiques adjoints en solidarité - voir post du 2 septembre), en cours de refonte sous statut d'Institut - réalisation prévue en janvier 2009.

Le Campus Nicolas de Condorcet pour les Sciences de l'Homme et de la Société Paris - Aubervilliers, annoncé et présenté. EHESS (1000 étudiants M, 1740 doctorants, 70 postdocs), EPHE (260, 700, 40), Paris 1 (6600 étudiants L, 1000 M, 1000 doctorants, 120 postdocs), + Paris 8 et Paris 13 (à elles deux, 0 M, 140 doctorants, 5 postdocs), et MSH Paris-Nord ; + Ecole de Chartes, Ecole d'Economie de Paris (200 étudiants M, 200 doctorants) [et antennes ou orteils de l'INRA, INED, INSERM, IRD, CNAM].
=> Les 6 pôles thématiques : Economie (EEP), Mondes modernes et contemporains (EHESS et Paris 1, + EPHE, P8 et P13), Nature société innovation et développement durable, Religions et religieux (EPHE et EHESS), Mondes anciens et médiévaux (dont IRHT, du CNRS - et langues et études philologique des textes), et Arts sciences et technologies.
=> En croix : 3 axes transversaux : 1. Aires culturelles et mondialisations (dont 5 thèmes dans les recherches des universités partenaires : Nord-Sud, Colonial-Postcolonial, Des tribus aux empires, Mondes et mondialisations, Développement économique. + INALCO et BULAC, équipes de P13 et de MSH), 2. Sciences et sociétés (Santé et société, Histoire et philosophie des sciences, Acteurs actions et politiques publics), 3. Méthodes en sciences humaines et sociales (dont INED, Quetelet).

Pour rappel, les thèmes de la MSH Paris-Nord : Industries de la culture et Arts ; Santé et société ; Mondialisation, Régulation, Innovation ; (en cours d'élaboration :) La Ville des sciences humaines et sociales.

02 septembre 2008

Nouvelle étape de la crise SHS

La directrice du Département SHS du CNRS, qui avait mené les négociations, et la réflexion scientifique de fond, pour obtenir la création d'un Institut des SHS sauvegardant la place de ces disciplines dans le CNRS refondu, vient d'être limogée par la Présidente Catherine Bréchignac, le jour même de la première des réunions de concertation avec les Directeurs d'Unités des délégations Provence-Corse et Nice-Sophia Antipolis.

Sur le site de Libération, cette information plus détaillée publiée dans le blog de Sylvestre Huet, (journaliste à Libé) - je transmets :

CNRS : Catherine Bréchignac limoge la directrice des Sciences humaines et sociales
Nouvelle étape de la crise au CNRS : hier, Marie-Françoise Courel, la directrice du département SHS - sciences humaines et sociales - annonçait son limogeage par la présidente du Cnrs, Catherine Bréchignac. Annonce faite lors d'une réunion des directeurs de laboratoires de la région Provence/Corse qui devait discuter... de la création du futur Institut National des SHS, dans le cadre de la réforme du Cnrs censée entrer en vigueur le 1er janvier 2009.
Manifestement surprise, ébranlée même, Marie-Françoise Courel n'a pas donné d'explication crédible aux directeurs de laboratoires de cette décision brutale. Celle donnée par son successeur, le médiéviste Bruno Laurioux, illico nommé "directeur par intérim" - elle aurait été atteinte par la limite d'âge - ne tient pas, surtout si l'on songe que ce mandat devait de toute façon prendre fin avec la mise sur pied de l'Institut, dans quatre mois, comme convenu avec la direction du Cnrs pas plus tard qu'en... juillet dernier. Immédiatement, tous les directeurs scientifiques adjoints du département ont présenté leur démission "par solidarité"... tous sauf un... Bruno Laurioux.
Ce matin, la direction du Cnrs annonce cette nomination, ainsi que celle d'un comité de sélection, présidé par l'historien Marc Fumaroli chargé de proposer un nouveau "directeur scientifique pour les Sciences humaines et sociales". Mais il ne s'agit pas d'un simple problème de direction, manifestement le fond de cette nouvelle affaire réside dans la place future des SHS au Cnrs.
Pour Philippe Blache, directeur du
laboratoire Parole et Langage (Aix-Marseille), ce limogeage pourrait préparer une issue "catastrophique pour la recherche" du débat sur l'avenir des sciences humaines et sociales au Cnrs.
Depuis que Valérie Pécresse est en charge du ministère de la recherche, la place des SHS au Cnrs fait l'objet d'un combat, ouvert ou souterrain. Le cabinet du ministère n'a pas vraiment fait mystère de ses intentions. Avec la loi LRU, et la décision de ne plus augmenter, voire de diminuer comme le budget 2009 le montrera probablement, le nombre de chercheurs des organismes de recherche, il faudrait organiser le "transfert" des SHS aux universités.
Une volonté qui s'inscrit dans une perspective du démantèlement du Cnrs comme organisme pluridisciplinaire, couvrant l'ensemble de la recherche, au profit d'Instituts spécialisés, dénués d'une direction commune effectuant des arbitrages en allocations des ressources, et organisant les actions de recherches transversales, entre les différents champs scientifiques.
Pour Philippe Blache, l'enjeu est clair: "Si le Cnrs perd son caractère pluridisciplinaire, il n'a plus de raison d'être, et on se retrouvera avec des Instituts disciplinaires cloisonnés". Une logique qui lui semble à rebours de l'évolution de la science, à l'image de son laboratoire où "des spécialistes du langage travailllent avec des informaticiens et des biologistes". Il n'a échappé à personne qu'un tel dispositif permet en outre au pouvoir politique de saper une structure qui a souvent permis un minimum d'autonomie du milieu scientifique vis à vis des gouvernements.
Après la biologie et l'informatique, les SHS sont donc ciblées. Marie-Françoise Courel avait en effet engagé une concertation avec les directeurs de laboratoires, afin d'aboutir à une proposition d'Institut National des SHS conservant le périmètre du Cnrs et améliorant son fonctionnement. L'arrêt brutal du processus montre que le gouvernement, et s'inquiète maintenant Philippe Blache, avec l'appui de la direction du Cnrs, n'entend pas négocier la future place des SHS mais imposer son point de vue. Dans ce cadre, décapiter les SHS, puisque Bruno Laurioux n'aura manifestement d'autre fonction que de signer les bons de commande, prive les scientifiques d'un représentation auprès de la direction du Cnrs et du gouvernement, et relève d'une bonne tactique. Déjà, une pétition de directeurs de labos des SHS circule pour protester contre cette décision.