06 mai 2008

Emile Benveniste, vendredi 6 juin 2008

Journée thématique de l’association ConSciLa
Confrontations en Sciences du Langage

Regards croisés sur l’énonciation
Actualité d’Emile Benveniste dans les sciences du langage


Vendredi 6 juin 2008, 9h – 18h
ENS, Amphi Jules Ferry, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris

Chaque intervention est suivie de 10 minutes de débat.

9h – 9h30
Emilie Brunet (Université Paris 3 Sorbonne nouvelle) – Rudolf Mahrer (Université Paris 3 Sorbonne nouvelle – Université de Lausanne)
Présentation de la journée

9h30 – 10h
Almuth Grésillon – Jean-Louis Lebrave (ITEM, UMR 8132, CNRS / ENS)
« Génétique et énonciation – mode d’emploi »

10h10-10h40
Irène Fenoglio (ITEM, UMR 8132, CNRS / ENS)
« Les manuscrits d’Emile Benveniste. Déplier l’écriture pensante pour expliciter l’article publié »

10h50-11h : Pause

11h10-11h40
Chloé Laplantine (Université Paris 8, Vincennes – Saint-Denis)
« Poétique d’Emile Benveniste »

11h50-12h20
Jean-Michel Adam (Université de Lausanne)
« Postérité et actualité de la "translinguistique des textes, des œuvres" »

12h30-14h30 : Pause déjeuner

14h30-15h
Sarah de Voguë (Université Paris Ouest Nanterre-La défense – UMR LLF 7110 CNRS / Paris 7)
« L’énonciation dans le lexique : actualité du concept benvenistien d’intégration dans la théorie culiolienne des formes schématiques »

15h10-15h40
Mathieu Valette (UMR ATILF 7118 CNRS / Nancy Université)
« Problématiques cognitives chez Emile Benveniste »

15h40-16h10
François Sauvagnat (Université de Rennes II – EA 4050)
« Quelques remarques sur le dialogue entre Benveniste et Lacan concernant l’énonciation »

16h20-16h35 : Pause

16h35-18h
Jean-Claude Coquet (Paris 8), Gérard Dessons (Paris 8), Claudine Normand (Paris 10), Christian Puech (Paris 3)
Table ronde / Bilan

Contact :
Emilie.Brunet@univ-paris3.fr / Rudolf.Mahrer@unil.ch

Présentation

Alors que sont parus récemment deux ouvrages sur des notions clés des Problèmes de linguistique générale et que les manuscrits de leur auteur connaissent leur premières explorations systématiques , il semble qu’on puisse, à nouveau et utilement, sacrifier au rituel, en se demandant : quelle est, aujourd’hui encore, l’héritage des notions d’Emile Benveniste (1902-1976) dans les sciences du langage ?

Les deux recueils d’articles publiés en 1966 et 1974 par Gallimard et régulièrement réédités depuis ont érigé Benveniste en référence incontournable des sciences du langage, du moins dans les pays francophones . A quoi Benveniste doit-il cette ferveur ? Pas à la diffusion d’une théorie homogène appliquée à un objet d’analyse clairement délimité ; pas, autrement dit, au succès d’une école. Son rayonnement semble plutôt justiciable d’une attitude théorique, qui consiste non pas tant à s’attaquer à des objets positifs et spécifiques de la linguistique, qu’à formuler des « problèmes » qui sont l’abord sémiologique de questions regardant largement les sciences de l’humain. La capacité à inscrire la réflexion linguistique dans l’horizon d’une science de la culture – qui est une anthropologie, en ce que l’homme y est conçu comme un animal symbolique : voilà sans doute une des raisons de la diffusion des écrits de Benveniste au sein du cercle des linguistes et au-delà. De sa méthode – que l’étude des manuscrits récemment (re)découverts pourrait venir éclairer – résulte une façon de produire, au détour d’une analyse, des concepts au long cours : qu’on pense par exemple aux oppositions histoire/discours, sémiotique/sémantique, ou à l’appareil formel de l’énonciation.

Quelque explication qu’on donne à cette postérité, le fait est que nombre de linguistes, travaillant sur des objets très différents s’engagent à parler – ou se désengagent en parlant – « selon Benveniste ». Mais alors : que disent-ils ? De quelles idées Benveniste est-il aujourd’hui considéré comme la caution, la ressource ou, parfois aussi, le fauteur ? Au prix de quelles accommodations les problèmes de linguistique générale sont-ils les solutions de linguistiques spécifiques ? Qu’en est-il aujourd’hui de l’héritage de celui qui – en approfondissant la matrice saussurienne – a été conduit sur les traces de l’énonciation ? Enfin, quel sort connaît cette dernière notion lorsqu’elle est réinvestie par les linguistes contemporains ?

Plutôt qu’une épistémologie externe qui viserait à distinguer les vrais et les faux héritiers, au regard d’une hypothétique orthodoxie, on s’intéressera à la diversité et la diversification de l’héritage. L’idée est d’identifier, non des écarts et des errements, mais la fécondité et l’adaptation des concepts benvenistiens, celui d’énonciation en particulier, selon les milieux théoriques divers où ils sont implantés et où ils opèrent. Une telle démarche comparative est profitable autant pour l’histoire et l’épistémologie de la linguistique que pour son développement. Tel est notre présupposé. C’est pourquoi nous souhaitons réunir quelques-uns des chercheurs contemporains qui parlent et écrivent le plus souvent « selon Benveniste ».


L'association ConSciLa (Confrontations en Sciences du Langage) a été créée en 1990 pour prendre le relais de la revue de linguistique DRLAV revue alors d’avant-garde. Régie par la loi de 1901, elle organise, depuis sa création, des journées scientifiques dont l’objectif est
1) de permettre aux chercheurs en linguistique et sciences du langage en général d’exposer leurs travaux récents ;
2) de favoriser les échanges et discussions entre tenants de divers courants.
Elle a toujours eu pour objectif de maintenir un esprit d'ouverture scientifique et de débat libre. Ses membres sont rassemblés par le désir que des linguistes, depuis leur compétence, leur spécialité ou leur inquiétude particulière, parlent librement et sans exclusive théorique aucune avec d'autres linguistes, afin de participer à l'avancée des sciences du langage dans le souci constant de fonder la cohésion du champ sur l'échange et la réflexion critique.
Dans ce but, ConSciLa tient à son indépendance et à son autonomie et ne fonctionne que sur le budget que représentent les cotisations des adhérents. L’association n’est liée à aucune institution en particulier et ne se maintient que grâce à l’activité bénévole des enseignants et chercheurs qui s’y dévouent.

Le bureau actuel de Conscila est composé de :
Présidente : Irène Fenoglio (Directrice de recherche au CNRS)
Vice-présidente : Jeannine Richard Zappela (Professeur d’Université)
Secrétaire : Claire Doquet-Lacoste (Maître de conférence en IUFM)
Trésorier : Paul Cappeau (Maître de conférence à l’Université)
45 rue d’Ulm, 75005 Paris – conscila@voila.fr

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