18 mai 2008

La traduction arabe du coup de dés



A réécouter sur le site de France Culture, l'émission Culture d'Islam d'aujourd'hui concernant la traduction en arabe du Coup de dés aux éditions Ypsilon http://www.ypsilonediteur.com/.

Invités :
Isabella Checcaglini. Paris VIII
Mohammed Bennis. poète
Bernard Noël. poète



"La traduction arabe du Coup de dés…
C’est un événement poétique majeur que la traduction en arabe de l’immense poème de Mallarmé. Elle est parue l’automne dernier dans un coffret contenant quatre volumes, le premier publie le texte tel que l’a souhaité Mallarmé au vu des épreuves corrigées de sa main ; le texte étant doublé par les lithographies qu’Odilon Redon avait composées pour un tel dessein selon le vœu de l’éditeur, M. Vollard, corroboré par le poète. L’ensemble s’est fait sous le contrôle de la doctorante italienne Isabella Checcaglini qui travaille à partir des manuscrits du poète. Le deuxième volume de taille identique déploie le texte traduit selon la même typographie et surtout la même mesure pour les blancs et les multiples corps des lettres réparties entre diverses tailles jouant sur le variable de l’italique et du romain. Ainsi la physique de la musique qui se dégage du texte (analysée par Bernard Noël) appartient-elle au programme de la traduction/ transcription, véritables aventure et gageure qui lèvent un défi (et quel défi !) dont les avatars nous sont rapportés par le traducteur, le poète marocain Mohammed Bennis, le long des deux autres volumes, l’un en arabe, l’autre en français, logeant dans le même coffret. Le texte s’incarne ainsi, le même et différent (comme pour toute traduction), dans la langue arabe, celle-là même qui hante le titre original construit à partir de l’étymologie arabe du mot hasard, venant de az-zahr, cette fleur qui désigne par métonymie le dé dans l’usage andalou-maghrébin.

Bibliographie
Poème, Un coup de Dés jamais n’abolira le hasard par Stéphane Mallarmé. Trois compositions d’Odilon Redon. Tome 1 texte français ; tome 2 traduction arabe parMohammed Bennis ; tome 3 Relativement au poème : Mohammed Bennis Journal d’une traduction, Isabella Checcaglini, Brève histoire de l’édition Vollard du Dé, Bernard Noël, Divagation ; le tome 4 reprend en arabe les textes du tome 3. Ypsilon Editeur, 2007"
Je renvoie également à la présentation de l'éditeur à propos de cette importante publication :

Quand Mallarmé est mort, cela fera bientôt cent dix ans, il travaillait depuis des mois à l’édition définitive de Un coup de Dés chez Ambroise Vollard. Bien loin d’être un projet, cette édition était très avancée ce que prouve le nombre de jeux d’épreuves. Mallarmé, chacun le sait, était infiniment pointilleux. Quantité de corrections en témoignent, ainsi que, clairement affirmés, le choix du format et la volonté que, accompagné de lithographies de son ami Odilon Redon, le texte soit composé en Didot. Cette édition n’a jamais paru bien que prête pour l’impression. On en mesure le manque dès que l’on prend conscience du fait que le sens du texte est étroitement lié à sa mise en scène. La nécessité de cette relation est devenue pour nous une évidence décisive quand il a fallu confronter le texte original à sa traduction dans une langue dont frappe d’abord l’apparence graphique. Ainsi, Mohammed Bennis ayant entrepris la première traduction arabe de Un coup de Dés, le problème s’est rapidement posé des caractères, de leurs divers corps, de leur emplacement afin d’être fidèle autant que possible à l’original.Mais quel est l’original ? Hélas pas l’édition dite originale de 1914 parue chez Gallimard, qui ne respecte pas le format et qui est composée en Elzévirs, famille de caractères que détestait Mallarmé. Hélas, aucune des éditions successives dont les formats ignorent l’importance de la mise en scène de ce poème. Une seule édition respecte la volonté de Mallarmé et en explicite les raisons, celle réalisée par Mitsou Ronat et Tibor Papp à l’enseigne de Change, en 1980. La forme adoptée : un cahier sous jaquette ne donne malheureusement pas le Livre que souhaitait Mallarmé. Plus récemment, les Éditions Ptyx ont publié une édition correcte mais confidentielle. Et ces deux éditions ont oublié Redon.Pourquoi cet oubli ? Sans doute parce que cet oubli va dans le sens de l’abstraction liée à la figure de Mallarmé. On lui refuse l’image comme on lui refuse l’espace parce que ces deux éléments exigent du corps là même où l’on veut que l’esprit règne sans partage.Nous avons tenté d’aller ici à contre-courant de ce cliché qui a fini par faire autorité en publiant pour la première fois Un coup de Dés avec les trois compositions de Redon. Il n’était pas question de faire des faux en recourant à une copie lithographique, c’est pourquoi ces Redon sont publiés sous la forme de reproductions. Leur placement est problématique, mais il y avait le modèle des couvertures de Vollard et nous savons que les autres compositions ne devaient pas être in-texte.
Ce livre, Un coup de Dés, illustré donc par Redon, constitue un volume à côté duquel la traduction de Mohammed Bennis en constitue un second, qui est aussi l’hommage du poète arabe au poète français. À côté, et sous le titre Relativement au poème, un autre volume rassemble le « Journal d’une traduction » de Mohammed Bennis, « Une brève histoire de l’édition Vollard du Dé » d’Isabella Checcaglini et « Divagation » de Bernard Noël. Les mêmes textes forment un quatrième volume dans leur traduction arabe. Ces quatre petits volumes de grand format (28x38cm) sont réunis dans un coffret : ils ont été tirés, chacun, à 99 exemplaires et leur ensemble ne sera pas réimprimé.

2 commentaires:

philippe a dit…

merci pour cette information. Est-il possible d'en obtenir encore un exemplaire et à qui s'adresser? Merci de votre réponse. AMitiés. Philippe Berthaut

Chloé Laplantine a dit…

Il faut s'adresser aux éditions Ypsilon contact@ypsilonediteur.com
+33 (0)6 29 45 49 07
Amitiés,
C. Laplantine