Au-delà de la critique et de son statut, un peu d'action :
APPEL DE LA SECTION DE LANGUE ET LITTÉRATURE FRANÇAISES
La section de langue et littérature françaises (9e section CNU) de l’Université de Franche-Comté, réunie ce mardi 27 janvier 2009, proteste contre les « réformes » envisagées par le ministère :
• la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignants du premier et du second degré (ou « mastérisation »),
• le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs.
En conséquence, elle appelle :
• à la manifestation interprofessionnelle du 29 janvier,
• à la grève reconductible à partir du lundi 2 février, à moins que le ministère n’accepte de revenir sans préalable sur ses deux projets.
Présents : Caroline Cazanave, Marie-Pierre Gaviano, Margareta Kastberg, Béryl Lecourt, Anne Mantero, France Marchal-Ninosque, Arnaud Bernadet, Jean-Michel Caluwé, Bruno Curatolo, Bertrand Degott, Christian Mouchel, Jean-Marie Viprey.
28 janvier 2009
DU LOCAL AU NATIONAL : LA POSITION DE LA 9e SECTION A L'UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE
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Savoir et marchandisation
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27 janvier 2009
Alain Badiou
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26 janvier 2009
Brève réponse à Serge Martin
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22 janvier 2009
En haine des savoirs
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20 janvier 2009
Compte rendu et résolutions AG Strasbourg
A l’initiative du collectif de l’Appel de Strasbourg (http://appeldestrasbourg.unistra.fr/) une Assemblée Générale des personnels s’est tenue à Strasbourg le mardi 20 janvier de 10h à 12h30. Elle a réuni, selon les moments, entre 150 et 180 membres des personnels de l’UdS : chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs des universités, du CNRS et de l’INSERM, ainsi que quelques étudiants… Au terme de cette Assemblée Générale les résolutions suivantes ont été adoptées (la quasi totalité à l’unanimité) :
Recherche :
- Affirmation de l’importance de la recherche fondamentale comme valeur forte de notre société et de son potentiel de créativité.
- Pour le maintien et le développement de l’indépendance de la Recherche par rapport au pouvoir politique.
- Pour le maintien d’un CNRS opérateur de recherche national couvrant tout le champ des disciplines.
- Pour la restitution de l’ensemble de leurs compétences aux instances représentatives des scientifiques dans les organismes.
- Pour un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans les universités et les organismes de recherche, et pour un financement récurrent des laboratoires, seuls à même d’assurer un avenir aux jeunes chercheurs et de garantir l’indépendance de la Recherche publique.
BIATOS et ITA
- Pour des créations de postes de titulaire et contre les suppressions de catégories C envisagées.
- Pour une revalorisation des grilles salariales tendant à revaloriser les métiers, en particulier pour les bas salaires.
- Contre la mise en place de primes au mérite.
- Pour la mise en place d'une convention collective au profit des nombreux contractuels de l'UdS, convention qui doit être négociée avec les organisations syndicales.
Réforme de la formation des enseignants :
- Pour le retrait de la réforme en cours et l’ouverture d’un débat approfondi avec tous les intéressés et pas seulement la CPU et les directeurs des IUFM.
- Pour le maintien d’une année de stage rémunérée.
- Contre la remontée des maquettes de master au ministère.
- Pour le respect du caractère national des concours de recrutement des enseignants.
Statut des enseignants-chercheurs :
- Pour un retrait du projet de décret modifiant le statut des EC et l’élaboration d’un nouveau texte issus d’une réelle concertation avec les enseignants-chercheurs.
- Contre l’augmentation des services d’enseignement.
- Pour le maintien d’une gestion nationale des carrières et d’une évaluation par les pairs.
Résolutions à l’attention du Président de l’UdS et des trois Conseils :
- L’AG demande à la présidence et aux trois conseils de se prononcer contre le projet de décret modifiant le statut des EC.
- L’AG demande à la présidence et aux trois conseils de se prononcer contre la réforme actuelle de la formation des enseignants et contre la réforme des concours.
- L’AG demande à la présidence et aux trois conseils de refuser la remontée des maquettes de master.
Résolutions d’actions :
- L’AG décide de mandater deux membres du collectif de l’Appel de Strasbourg pour représenter l’UdS à l’AG du 22 janvier se tenant à Paris 1 en vue de constituer une coordination nationale des universités.
- L’AG appelle tous les personnels à participer à la manifestation du 29 Janvier et à constituer un cortège unitaire des personnels et des étudiants.
- L’AG invite toutes les composantes, UFR et laboratoires à tenir des réunions et des assemblées afin de débattre et d’engager toutes les actions possibles, dont la rétention des notes d’examen et la grève reconductible des enseignements.
L’Assemblée Générale s’est achevée par un appel à étendre le collectif à 16 nouveaux membres qui s’ajouteront aux 22 membres actuels. Soit deux membres des provenances suivantes : ex-ULP, ex-URS, ex-UMB, organismes de Recherche, IUFM, IUT, BIATOS-ITA, étudiants. Il est prévu d’élire un bureau du collectif de l’Appel de Strasbourg.
Enfin une délégation de cinquante personnes a été envoyée au Congrès de l’UdS qui rassemblait les trois conseils et où elle a provoqué une interruption de séance afin de lire l’ensemble des résolutions de l’Assemblée Générale. Ce qui lui a été accordé par Alain Beretz, nouveau Président de l’UdS.
Publié par PMA à 17:56 0 commentaires
Libellés : actualité, politique de la recherche, université
19 janvier 2009
Beckett et le théâtre de l'étranger (II) - Coulisses n° 38
Le deuxième volet de Samuel Beckett et le théâtre de l'étranger : art, langues, façons (coord. A. Bernadet et C. Joubert) vient de paraître dans la revue Coulisses n° 38, PUFC, 2009, p. 43-100.
Publié par l'abbé à 20:40 0 commentaires
Libellés : Beckett, comparatisme, culture(s), étranger, Joyce, langue(s), mal dire, malfaçon, manière, roman, théâtre, voix
Du témoignage à la relation avec le poème
Témoignages de l’après-Auschwitz dans la littérature juive-française d’aujourd’hui.
Enfants de survivants et survivants-enfants.
SCHULTE NORDHOLT, Annelise (éd.)
Amsterdam/New York, NY, 2008, 269 pp.
Table des matières
Introduction
I. Textes d’auteur
Henri RACZYMOW : Histoire : Petit h et grande hache
Cécile WAJSBROT : Après coup
Clara LECADET : Le gardien
Alexandre OLER : Pépé n’a rien dit
II. Les « enfants cachés » (essais)
Yoram MOUCHENIK : Passeurs de mémoire. Elaboration et transmission, soixante ans plus tard, chez les enfants juifs, traqués et cachés en France pendant l’Occupation
Steven JARON : Le témoignage discret de Marcel Cohen
Susan SULEIMAN : Expérimentation littéraire et traumatisme d’enfance: Perec et Federman
Sara HOROWITZ : Sarah Kofman et l’ambiguïté des mères
Eléonore HAMAIDE : Les enfants cachés, de Georges Perec à Berthe Burko-Falcman : un monde à reconstruire, une mémoire à inventer
Serge MARTIN : Henri Meschonnic et Bernard Vargaftig : le poème relation de vie après l’extermination des Juifs d’Europe
Nicolas ROUVIÈRE : Astérix et les pirates, ou l’obsession que le pire rate : la conjuration d’un naufrage de l’histoire
III. Deuxième et troisième générations (essais)
Fransiska LOUWAGIE : « Métastases » d’Auschwitz. Modalités et limites d’une tradition testimoniale
Catherine OJALVO : Une mémoire lacunaire mais exaucée
Timo OBERGÖKER : Shoah et récit fictionnel, un champ de force délicat : Le Non de Clara de Soazig Aaron
Jean-Paul PILORGET : Un théâtre pavé d’horreur et de folie : Toujours l’orage de Enzo Cormann
Katja SCHUBERT : Les temps qui tremblent ou un passé possible de ce présent ? A propos de l’œuvre de Cécile Wajsbrot
Annelise SCHULTE NORDHOLT : Perec, Modiano, Raczymow et les lieux comme ancrages de la postmémoire
Bibliographie
Publié par Martin-Ritman à 17:40 0 commentaires
Libellés : extermination des Juifs d'Europe, Meschonnic, Serge Martin, Vargaftig
Un nouveau livre: vers une anthropologie poétique avec la littérature pour la jeunesse
Cet ouvrage observe ce que devient la littérature avec la littérature de jeunesse, aujourd’hui plus qu’hier. Se référant aux oeuvres incontournables, il montre la force de l’oralité, en écriture et en lecture, en texte et en image.
Des rêveries aux aventures, des comptines aux contes, des témoignages aux fictions, une anthropologie poétique se dessine : quelle littérature… de jeunesse ? Celle qui toujours commence !
Publié par Martin-Ritman à 10:41 0 commentaires
Libellés : Klincksieck, littérature de jeunesse, Marie-Claire Martin, Serge Martin
16 janvier 2009
Comment éteindre l'incendie ? Nouvelle danse du ventre de V. Pécresse.
Publié par l'abbé à 17:22 0 commentaires
15 janvier 2009
Paris 8 : de Saint-Denis à Vincennes : hagiographie et narcissisme
Quarante plus tard, Philippe Tancelin est professeur de philosophie esthétique à l’«université de Vincennes à Saint-Denis», alias Paris-8. Les préfabriqués ont été rasés en 1979, enseignants et étudiants ont migré vers le nord de Paris, l’eau a coulé sous les ponts, le monde a changé. «Pour ma génération, estime Tancelin, ce quarantième anniversaire est un deuxième rendez-vous avec l’Histoire, passionnant. Car nous vivons aujourd’hui le même sentiment d’urgence qu’hier, mais à l’envers.» Résumons : en 1969, la société s’ébroue. Dans la foulée de 68, il y a un «courage de la parole», une «audace de la pensée», un «sentiment de puissance». La société s’offre le luxe, à Vincennes (Val-de-Marne), d’un laboratoire de rénovation de l’université, soit un lieu d’expérimentation et de confrontation interdisciplinaire.
«En 2009, poursuit le prof sexagénaire, tout s’est inversé : sentiment d’impuissance, peur de s’exprimer, difficulté de penser un avenir. Cette nouvelle crise peut être pour notre université l’occasion de se recomposer en lieu de réflexion sur la société. Mais avons-nous encore ces valeurs des origines qui sont le refus, la résistance, l’analyse critique?»
«Lieu criminel». Hélène Cixous, l’une des fondatrices de Vincennes, pense que l’esprit de résistance est toujours là : «Même si les temps sont effroyablement difficiles, on peut rallumer quelque chose parce qu’il reste des braises.» En 1965, Cixous démissionne de son poste à la fac de Bordeaux pour protester contre la sclérose de l’université. Peu après, elle refuse un poste de maître-assistante à la Sorbonne mais tient à aller s’en expliquer avec Raymond Las Vergnas, vice-doyen et directeur des études anglaises. Elle dénonce alors une université devenue «lieu criminel à l’égard de l’esprit». Bref, nourrie des textes de Blanchot, de Gracq, de Cortazar et autres rebelles, la jeune universitaire se fait une réputation d’insoumise. Si bien que Las Vergnas, au sortir d’une entrevue avec Edgar Faure à propos d’un projet d’annexe expérimentale à Vincennes, lui propose de prendre les choses en main. Avec les conseils de Jacques Derrida, Hélène Cixous suggère un premier noyau de 40 profs, parmi lesquels Alain Badiou, Robert Castel, Michel Foucault, Michel Serres. L’effervescence brouillonne de Vincennes commence.
Quarante ans plus tard, Marie-Hélène Tramus affirme toujours ressentir cette effervescence à Saint-Denis. Elle fut elle aussi une des premières étudiantes de janvier 1969. Bac C en poche, elle voulait faire les beaux-arts ou peut-être de la philo. Mais Vincennes lui permet de se concocter un cocktail sur mesure : «Un tiers philo, un tiers maths, un tiers arts plastiques», se souvient-elle. Elle vit à Vincennes la grande aventure du croisement des arts et des sciences, notamment la création du Groupe art et informatique de Vincennes (G.A.I.V.). Aventure qui s’est poursuivie à Saint-Denis avec la création d’un département Arts et technologies de l’image, dans lequel elle enseigne aujourd’hui. L’interdisciplinarité est donc toujours bien vivante, même si elle se pratique dans des conditions matérielles difficiles.
Souffle novateur. Le jeune (39 ans) président de Paris-8, Pascal Binczak, dit lui aussi percevoir encore le souffle novateur de Vincennes, où sont nées des filières comme les études féminines ou la géopolitique. «L’expérimentation a perduré ici, avec la création du premier département universitaire de danse en 1989, le premier département de photographie, le seul département de psychanalyse en France, etc.», énumère Binczak. Mais, en sus des champs disciplinaires inédits, il y a surtout «la singulière et attachante proximité entre les corps enseignant, étudiant et administratif, héritée des origines». Le président lui-même est animé d’une belle foi : «Il n’y a à Saint-Denis pas de rupture idéologique ou épistémologique avec Vincennes. Nous ne sommes pas qu’un centre de formation, nous avons une mission sociale et civilisatrice», martèle celui qui est né quelques mois après qu’ont été érigés les préfabriqués du bois de Vincennes. S’il est vrai que les grandes choses naissent, ou renaissent, dans l’adversité, alors Paris-8 semble singulièrement avantagée : le budget de recherche (1,3 million) est «inférieur à celui du gardiennage», et vingt fois inférieur à celui d’une grande université scientifique.
Ce mélange d’effervescence et de misère, Anne Berger est bien placée pour l’analyser. Etudiante vincennoise de 1976 à 1979, aujourd’hui professeure au Centre d’études féminines et d’études de genre (autre héritage de Vincennes), elle a été enseignante à l’université de Cornell (Etat de New York) de 1984 à 2006. Anne Berger a pu mesurer là-bas ce que la recherche américaine en sciences humaines et sociales devait à la french theory - dont la plupart des artisans s’ébattaient à Vincennes dans les années 70 - mais elle a vu aussi, «en 2004, l’année où Jacques Derrida est mort», le courant d’idées changer de sens. «Hier c’est Derrida qui était invité aux Etats-Unis, aujourd’hui c’est Judith Butler qui est reçue en France. Désormais, nous importons massivement du continent américain, en ignorant parfois nos propres apports à la pensée américaine. Il ne faudrait pas oublier que les études féminines se sont développées à Vincennes dès le début des années 70.»
Anne Berger a hérité de sa mère, Hélène Cixous, une même faculté d’indignation. «L’université française est dans un état lamentable. Et maintenant, la tutelle nous fait le coup de la professionnalisation. Les sciences humaines et sociales n’assureraient pas assez de débouchés, nous dit-on, et les profs devraient s’occuper d’insertion professionnelle. C’est scandaleux. On semble avoir oublié que l’université n’est pas seulement un lieu où l’on étudie, mais d’abord un laboratoire de la confrontation des savoirs contemporains.» Face au climat général de misère politique, morale et intellectuelle qu’à Vincennes-Saint-Denis on ressent peut-être avec plus d’acuité qu’ailleurs, que peut faire une université de banlieue comme Paris-8 ? «Etymologiquement, la banlieue est un lieu de bannissement, mais c’est aussi un lieu de proclamation [le ban, ndlr]» sourit Philippe Tancelin. Il y aurait à Saint-Denis une nouvelle génération «très généreuse» et «très politique», mais pas au sens ancien du mot. Les étudiants de premier cycle, dont beaucoup viennent des environs et sont majoritairement d’origine non-européenne, apporteraient une énergie radicalement neuve.
«Lieu post-colonial». «Paris-8 est intéressant comme lieu post-colonial», note Anne Berger. Le problème, constate-t-on là comme ailleurs, est que l’énergie de la génération 2009 est souvent celle du désespoir, alors que celle de 1969 carburait à l’espoir et à l’utopie. «Cet anniversaire est particulièrement émouvant parce qu’on le célèbre au moment où la génération des fondateurs s’apprête à partir à la retraite», confie Pascal Binczak. Ce qui confère évidemment à la génération suivante une responsabilité immédiate. «Hélas ! regrette Philippe Tancelin, nous n’avons pas trop eu le souci de transmettre.» Il faudra repartir sur des bases neuves. «Le laboratoire de Vincennes a été possible parce qu’à l’époque le pouvoir a eu la trouille», se souvient Hélène Cixous. Aujourd’hui, malheureusement, la peur a changé de camp : la jeunesse de Seine-Saint-Denis vit dans la précarité matérielle et intellectuelle, tandis qu’au sommet de l’Etat, un courant réactionnaire se développe dans une désinhibition absolue. Et ça pète quand ?
«Pénurie».«Paris-8 reste un lieu d’effervescence et tente d’être un laboratoire d’analyse du monde contemporain, mais avec des moyens très réduits : nous sommes en train de basculer dans la gestion de la pénurie, constate le président Binczak. Le rôle moteur de l’université dans la société, nous essayons au moins de l’assumer au niveau microgéographique», dans le département le plus pauvre du pays. «Nous sommes harcelés, méprisés, et sous couvert d’"autonomie" donnée aux universités, c’est exactement le contraire qui se passe : il y a une mise au pas de la recherche et de la pédagogie, dénonce Anne Berger. Mais au moins, à Paris-8, il reste une flamme. Nous avons besoin aujourd’hui de l’esprit de Vincennes. Et nous nous devons qu’il se passe à nouveau quelque chose.»
D’abord, il faudra des idées. «Rien n’est perdu, même si la nef magique, celle des Derrida et des Foucault, n’existe plus. Des choses comme cela ne se produisent que tous les quarante ans», a compté Hélène Cixous.
Quarante ans ? Mais c’est maintenant".
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13 janvier 2009
APPEL DE STRASBOURG
A la suite de l’Assemblée Générale du 10 décembre 2008 un collectif composé d’une
vingtaine de personnes appartenant à la communauté scientifique du pôle universitaire
de Strasbourg(chercheurs, enseignantschercheurs,ingénieurs, techniciens et administratifs de l’universités, du CNRS et de l’INSERM) a rédigé un Appel à défendre les valeurs de l’Université et de la Recherche. Cette initiative transcende les disciplines comme les appartenances syndicales ou politiques. Elle vise à rassembler le plus
largement possible. L’Appel de Strasbourg sera très bientôt le support d’une pétition nationale à
destination de l’ensemble des chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels et étudiants des
universités françaises et de tous les organismes de recherche car les rédacteurs de l'Appel estiment que seule une très large mobilisation permettra de faire enfin entendre aussi bien nos refus que notre force de proposition.
Il est important que tous se reconnaissent dans cet Appel, le signent et le diffusent largement.
Le collectif de l'Appel de Strasbourg
Assemblée Générale de tous les personnels de l’UdS le mardi 20 janvier à 10h (lieu précisé
ultérieurement)
Appel de Strasbourg
Pour une réforme concertée de l’Université, de l’Enseignement et de la Recherche
Au moment où les trois universités de Strasbourg, de leur propre initiative, se rassemblent
pour former le plus grand établissement universitaire de France, nous, chercheurs, enseignantschercheurs
et personnels de la nouvelle Université de Strasbourg et des organismes de recherche,
lançons un appel solennel au gouvernement et aux ministères dont nous dépendons pour qu’ils
mettent fin à leur entreprise aveugle de destruction de l’enseignement supérieur et de la
recherche.
Scientifiques, nous ne sommes en aucun cas hostiles à une réforme concertée. Au lieu de cela
notre gouvernement prend prétexte d’une prétendue urgence pour faire l’économie de la réflexion et
du débat. Il persiste à nier notre expertise et nos propositions - celles faites, par exemple, lors des Etats
généraux de la recherche en 2004 ont été largement ignorées. Il ne respecte pas la collégialité des
décisions en usage dans notre communauté depuis fort longtemps. Nous tenons à rappeler que le
développement des connaissances et la transmission des savoirs sont les missions fondamentales de
l’Université : elles ne sauraient être soumises à des considérations uniquement utilitaires, ni être mises
en cause au nom de l’harmonisation européenne et d'un modèle entrepreneurial inadapté aux
exigences universitaires
La réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) a conduit à une refonte complète des cursus dont
le bilan n’a pas été tiré. La loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) instaure
une présidentialisation excessive du pouvoir dans les universités. Des organismes de recherche comme
le CNRS ou l’INSERM sont démantelés. Les IUT - dont personne ne contestait l’efficacité - sont
menacés. Certaines bourses attribuées au mérite sont supprimées sans aucune explication. Les
nouveaux contrats doctoraux ne masquent pas la misère des moyens.
Et voici que le ministère de l’Enseignement supérieur rend public un projet de décret qui
modifie d’une manière fondamentale le statut des enseignants-chercheurs en privant ceux-ci de leur
indépendance intellectuelle. Voici que les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement
supérieur exigent un bouleversement de la formation et du recrutement des enseignants du secondaire
dans un texte bâclé, confus et autoritaire, instituant des masters « métiers de l’enseignement » dans des
délais irréalistes et dans des conditions qui affaibliront sensiblement la qualité de la formation des
futurs professeurs, tout en rendant celle-ci plus longue et plus coûteuse pour les étudiants : l’année de
stage rémunérée est supprimée. Voici enfin que les valeurs républicaines et laïques sont remises en
cause par la reconnaissance internationale, à l’initiative de notre ministère des Affaires étrangères, des
diplômes délivrés par les instituts catholiques.
Les moyens promis ne suivent pas et les réductions de postes se confirment. L’objectif
commun à toutes ces réformes menées dans la précipitation et sans concertation est de permettre des
économies à court terme, sans souci du capital ainsi bradé. Elles conduisent aussi à une réduction du
temps consacré à la recherche. Cette réalité est aggravée par une avalanche de procédures d’évaluation
dont les excès, largement dénoncés, mobilisent des moyens considérables et nous détournent de nos
missions fondamentales : la recherche et l’enseignement.
Il est grand temps que le gouvernement nous entende : nous lui demandons instamment de
suspendre sans délai l’ensemble de ces réformes pour ouvrir enfin un grand débat national sur
l’Enseignement et la Recherche dont les principaux acteurs ne soient pas exclus, y compris les
jeunes chercheurs et les étudiants dont l’inquiétude est aujourd’hui aussi profonde que la nôtre. Nous
lançons un APPEL à toutes les universités françaises et à toutes les institutions de recherche afin
qu’elles unissent leurs voix pour une coordination nationale des actions à même de défendre les
valeurs républicaines de liberté et de laïcité du monde de l’éducation, de la science et de la recherche.
Pétition nationale en ligne à partir du mercredi 14 janvier : http://appeldestrasbourg.unistra.fr
Premiers signataires de l’Université de Strasbourg :
ANCORI Bernard (Professeur, Directeur de l'IRIST, ancien Vice-président de l'ULP) ;
BOURGUINAT Nicolas (Maître de Conférences IUF, Sciences historiques) ; BUGEAUD Yann,
(Professeur IUF, Mathématiques, UMR 7501) ; DEBARRE Olivier (Professeur IUF, Mathématiques,
ULP, puis Paris VII depuis septembre 2008) ; DUBOIS Vincent, Professeur IUF, Sociologie et science
politique, UMR 7012) ; HARTMANN Pierre (Professeur, Littérature française, directeur de l'Ecole
doctorale des Humanités) ; HURSTEL Françoise (Professeur Emérite de Psychologie clinique) ; LE
BRETON David (Professeur IUF, Sociologie, UMR 7043) ; MONSONEGO Georges (Physicien,
ancien Professeur de l’ULP) ; PELLAT Jean-Christophe (Professeur, Linguistique française, ancien
Doyen de l’UFR des Lettres) ; PETIT Pierre (Directeur de Recherche, Physicien, CNRS/ICS, UPR
22) ; PFEFFERKORN Roland (Professeur, Sociologie, Directeur d'Institut, UMR 7043) ;
SCHNEDECKER Catherine (Professeur IUF, Linguistique française, Responsable de l’EA1339) ;
UTARD Jean-Michel (Professeur, Sciences de l'Information et de la communication, UMR 7012).
Publié par PMA à 08:54 0 commentaires
Libellés : actualité, enseignement, mobilisation, recherche, université
12 janvier 2009
Récit et subjectivité : l'homo narrans
Homo narrans, c’est le sujet humain anthropologiquement saisi comme conteur d’histoires, l’Homme aux mille points de vue, aux mille voix. À l’analyse immanentiste du récit qui prévaut généralement en narratologie, l’ouvrage propose de substituer une approche énonciative et interactionnelle.
Le Tome I, Les Points de vue et la logique de la narration, est centré sur la problématique énonciative et interactionnelle des points de vue. Il distingue ces derniers selon leur source énonciative, leurs marques linguistiques et leurs effets textuels. Ce cadre, confronté à de grands textes (la Bible, les contes de Maupassant, Les Lauriers sont coupés, etc.), met en lumière des enjeux interprétatifs de premier ordre.
Le Tome II, Dialogisme et polyphonie dans le récit, montre comment l’approche énonciative des points de vue permet de définir le discours rapporté comme un discours représenté – comme la représentation des espaces mentaux par l’énonciateur citant. L’analyse des formes complexes de cette représentation (corpus d’Annie Ernaux, Renaud Camus, Jorge Semprun, Louis Calaferte, Lydie Salvayre, etc.) montre les relations dialogiques, d’ordre cognitif notamment, que l’énonciateur entretient avec lui-même et avec les autres.
Publié par l'abbé à 18:57 0 commentaires
08 janvier 2009
Pétition : contre les nouvelles réformes universitaires
Je transmets cette information diffusée sur la liste "Coordination universitaire" :
A la suite de la publication dans Le Monde du mardi 6 janvier 2009, de l'article intitulé "Université : pas de normalisation par le bas", signé par treize universitaires, beaucoup de collègues ont souhaité manifester leur soutien à ce texte en proposant de le signer. C'est la raison pour laquelle ce texte est désormais proposé à la signature de toute personne qui en approuve le contenu. L'objet de la pétition est de demander le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs.
La pétition est désormais en ligne. Elle est accessible à l'adresse suivante : http://petitions.alter.eu.org/universite
Publié par CJ à 12:13 0 commentaires
Libellés : actualité, université
LA REPRESSION POLICIERE ET JUDICIAIRE COMME "DIALOGUE" AVEC LE MONDE DE L'EDUCATION
Tout a commencé le 19 décembre. Ce jour-là, Christophe, 17 ans, redoublant en seconde, passe en conseil de discipline. Motif : 70 demi-journées d’absence. Il est exclu. A l’annonce de la décision, le lycéen et les deux déléguées, Gaëlle, 18 ans, en terminale L, et Sarah, 17 ans, en première techno, explosent de colère. Elles accusent la proviseure d’avoir fait payer C. pour avoir été l’un des animateurs des blocages contre les réformes Darcos. La mobilisation va continuer de plus belle, avertissent les lycéens, qui s’échauffent : «Vous allez voir, le lycée va cramer…»
Le 29 décembre, ils sont convoqués au commissariat de Nanterre ; la proviseure ayant porté plainte. Christophe et Sarah sont gardés à vue vingt-quatre heures. Puis ils sont envoyés au dépôt pour être déférés devant un juge des enfants. «Là, on nous a encore fouillés, raconte Sarah. Comme j’ai refusé que des policiers hommes palpent mes vêtements, une policière est venue, elle m’a fait rester toute nue pendant dix minutes.» Tous deux sont alors mis en examen pour «menaces de mort sur personne chargée de mission de service public et menace d’atteinte aux biens dangereuse pour les personnes». Ils risquent jusqu’à cinq ans de prison. Gaëlle, elle, est poursuivie pour «outrage».
Echauffés.Exclu, Christophe a aussitôt été réaffecté au - paisible - lycée Richelieu de Rueil-Malmaison. Une rapidité inhabituelle qui en dit long sur la volonté du rectorat d’apaiser les passions à Joliot-Curie. En vain. Lundi, jour de la rentrée, les esprits sont échauffés. Les lycéens refusent de reprendre les cours : ils ne comprennent pas pourquoi l’affaire est allée si loin. Les trois mis en cause jurent qu’ils n’ont jamais voulu mettre le feu au lycée, que ce n’était qu’une façon de parler. La proviseure assure qu’elle s’est bien sentie visée.
Lundi, la police reste à distance du lycée. Mardi, elle est nerveuse. Alors qu’élèves et profs forment une chaîne humaine devant la porte, K., 15 ans, en seconde, est plaqué contre la grille du lycée, les bras tirés en arrière. Un policier le prévient que s’il milite, il doit en assumer les conséquences… Un enseignant d’anglais est projeté au sol par un policier qui le tutoie. Il s’en sort avec un traumatisme au tibia et trois jours d’arrêt.
Hier, profs et élèves ont fait chacun une assemblée générale. Les enseignants ont adopté, à une large majorité, une motion dénonçant les violences policières et exigeant le retrait de la plainte. Les élèves ont voté l’occupation du lycée et appelé à la manifestation parisienne d’aujourd’hui. La proviseure semblait tentée par la proposition des enseignants de créer une commission tripartite de médiation. Elle s’est déjà engagée à ce que les deux lycéennes qui restent à Joliot-Curie ne soient pas traduites devant le conseil de discipline. Mais pas question de retirer la plainte. Pour le rectorat, notamment, ce serait un signal désastreux adressé aux proviseurs, qu’il faut au contraire soutenir face aux «bloqueurs».
Camarades. «Ce que je déplore, c’est que trois gamins se soient retrouvés en garde à vue et que deux aient été déférés au parquet, alors que cette histoire aurait dû se régler dans le cadre du lycée, explique la mère de K., qui a témoigné en faveur de ses trois camarades. Je me sens moi-même désemparée : faut-il empêcher son gamin de s’engager alors qu’ont dit que c’est bien de militer à leur âge ? Est-ce qu’il n’y a pas autre chose à leur opposer que la violence ? On a parfois l’impression que ce sont les adultes qui en rajoutent.»
Publié par l'abbé à 12:04 0 commentaires