J'ai bien lu le commentaire et les objections. Concernant l'ambiguïté qui entourerait le mot "intelligence" dont je ne vois ici ni la portée psychologique ni la dimension sociologique (élitisme), il faudrait quand même se reporter au contexte d'emploi du mot en lien direct avec le discours présidentiel, plutôt que de plaquer des critiques a priori, et de s'en remettre à un discours prédigéré, "essentialisations réalistes", etc. Quant au mépris, il est en face justement, et c'est bien là l'un des problèmes : il procède d'une idéologie anti-intellectualiste typique des droites révolutionnaires de la fin du XIXe siècle dont le sarkozysme nous offre aujourd'hui de beaux relents. Surtout, je persiste à penser qu'il s'agit d'autre chose simplement que d'une haine de la critique (évaluation bien faible de la situation politique actuelle) mais d'une confrontation entre savoir et pouvoir où le statut de la critique a évidemment toute sa place. Enfin, que le mouvement actuel se replie sur le minimum syndical constitue là encore un diagnostic erroné. Dire "et celui-là je n'en veux plus" est un geste plein d'humeur mais aussi de hauteur, et la phrase a déjà été entendue ailleurs... Sauf qu'elle ne dit pas où elle place le combat et ne suggère aucun horizon pratique dans l'immédiat. A ce titre, il conviendrait aussi de suivre les conflits qui traversent l'Université et le CNRS autrement qu'à travers le récit médiatique ou para-médiatique : les réflexions conduites par ARESER, SLR ou POLART depuis plusieurs années, notamment les questions concernant l'Europe de la connaissance vs "l'économie de la connaissance", et les dossiers conduits dans ce domaine par C. Joubert et E. Baneth, problématiques également abordées dans le travail collectif sur "Débat et démocratie". Autant d'analyses qui débordent largement les oppositions, les prises de positions ou les défenses caractéristiques du "minimum syndical". Il se passe bien plus de choses qu'on ne voudrait le dire. Encore faut-il aller voir de plus près et s'informer correctement.
26 janvier 2009
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1 commentaire:
Encore plus brève tentative de reprise de la discussion avec toi, Arnaud:
Je n'analyse pas du tout la situation comme une confrontation entre "savoir" et "pouvoir". Et je répète ma question: "en quoi l'Université a-t-elle le monopole du savoir?" et j'ajoute que question "pouvoir" elle a une sacrée expérience que même mai 68 a à peine ébranlée! Je n'ai jamais dit qu'il ne se passait rien mais ton analyse me semble proposer un "front uni" avec des pouvoirs dont je sais les responsabilités dans la situation actuelle et les magouilles pour ne rien changer car il nous faut bel et bien changer non seulement de gouvernement mais de politique.
Je ne veux pas faire une analyse énonciative mais de ce point de vue, il me semble que c'est toi qui prends de la hauteur... C'est dommage pour essayer de s'entendre y compris dans la confrontation.
Amicalement,
Serge
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