Je fais passer cet appel à manifestation, émanant du collectif Sauvons la recherche :
16 octobre 2007 00:11:01
À : sauvons_la_recherche@lists.apinc.org
Objet : [SLR] Manifestation pour la recherche publique jeudi 18
Appel à manifestation pour la recherche publique, le 18 octobre 2007 au siège du CNRS, 3 rue Michel-Ange à Paris, et devant les directions régionales du CNRS.
Sans réaction forte de la communauté scientifique, nous allons assister à un bouleversement de l’organisation de la recherche française, qui l’affaiblira fortement. En particulier, le CNRS disparaîtra à court terme du paysage scientifique français. Tel est le sens du message qu’Yves Langevin, président du Comité National de la Recherche Scientifique (l’organe d’évaluation et de prospective du CNRS), vient d’adresser aux directeurs d’unités à l’issue d’un conseil scientifique avorté (lire la lettre : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1637).
A travers le CNRS, c’est le principe même d’autonomie scientifique qui est menacé. Il serait illusoire de penser que l’affaiblissement des autres organismes de recherche se fera au profit du développement des universités: les deux types d’organisations seront perdants, au profit d’agences contrôlées par le gouvernement. Ce démantèlement ne prendra bien entendu pas la forme d’un décret officiel, mais celui d’un grignotage progressif des missions des opérateurs de recherche, déjà largement engagé, et dont les principaux éléments sont les suivants :
- Les unités de recherche (« mixtes » ou « propres »), disposant de moyens propres, sont affaiblies, au profit d’ « équipes » concurrentes financées directement (et principalement) par l’Agence Nationale de la Recherche. Ce financement se substitue aussi à celui de la recherche universitaire dont les moyens progressent moins vite que l'inflation dans le budget 2008.
- Le Comité National, émanation directe de la communauté scientifique, se voit retirer toute mission d’évaluation et de prospective au profit de la nouvelle Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES), qui est sous contrôle direct du ministère.
- Les personnels des EPST qui travaillent dans des unités mixtes de recherche seront gérés, si les projets actuels se réalisent, par les universités, au moment même où la loi pour l’université votée cet été met dans les seules mains des présidents d’université et de leurs conseils d’administration des pouvoirs considérables pour affecter les crédits, nommer les personnels, répartir les services d’enseignement ou encore moduler les salaires.
La disparition du CNRS aurait un impact majeur pour l’ensemble de la recherche française, tant son imbrication dans le paysage universitaire est forte. Mais elle aurait surtout une signification politique claire : elle signifierait qu’une institution scientifique peut être remise en cause par le pouvoir politique, non pas en raison de ses dysfonctionnements, mais parce que faisant preuve d’une trop grande autonomie. Car c’est bien cela qui est aujourd’hui reproché au CNRS. Cet organisme joue un rôle majeur dans la coordination nationale de la recherche qui permet à la France, en dépit de sa taille modeste, d’exister au plan international. Ses procédures d’évaluation et de recrutement sont parmi les plus rigoureuses. Les conditions statutaires et de travail offertes par le CNRS confèrent à cet organisme une capacité exceptionnelle pour attirer vers la recherche de jeunes scientifiques de très bon niveau, comme en témoigne actuellement un taux de recrutement d’étrangers de l’ordre de 22%.
Mais pour le pouvoir actuellement en place, tout cela n’est rien au regard de l’impératif de mise au pas du monde scientifique. Ce qui est visé au travers des réformes en cours et à venir, ce n’est rien de moins que l’existence d’un espace scientifique et intellectuel autonome, protégé de l’arbitraire politique par des statuts pérennes. C’est à ce titre qu’il faut nous mobiliser : non pour défendre une institution, mais pour maintenir les conditions de l’autonomie du savoir scientifique en France, dans les universités. Aussi, Sauvons la Recherche s’associe à l’appel au rassemblement le 18 Octobre à 10h (heure où se déroulera le conseil d’administration du CNRS), au siège du CNRS et devant les Délégations Régionales du CNRS.
Vous trouverez d'autres informations sur notre site concernant la situation actuelle : Budget 2008 : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article163
Evolution du système de recherche : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1638
Et toujours la pétition sur les tests ADN : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1625
16 octobre 2007
Manifestation pour la recherche publique : 18 oct.
Publié par CJ à 17:36
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